Neuf officiers de l'armée nigérienne ont été arrêtés en début de semaine après un coup d'Etat déjoué, a annoncé samedi le ministre de l'Intérieur, Hassoumi Massaoudou.
"Neuf officiers identifiés comme étant responsables du coup de force projeté, sont aux arrêts", et "seront traduits devant un tribunal militaire", a affirmé M. Massaoudou lors d'une conférence de presse à Niamey.
Ces militaires ont "projeté de faire leur action le vendredi 18 décembre au retour" à Niamey du président Mahamadou Issoufou des festivités du 57e anniversaire de la République, qui se sont déroulées à Maradi dans le centre du pays, a expliqué M. Massaoudou.
"L'enquête vient de commencer et est confiée à la gendarmerie dans le cadre d'une procédure devant le tribunal militaire et le procès aura lieu", a-t-il martelé.
Selon le ministre, les putschistes présumés étaient "suivis depuis près d'un mois" et le coup de force a été "conjuré grâce à la loyauté" de certains militaires "qui rendaient régulièrement compte de la progression du projet".
"Nous avons suffisamment de preuves", notamment des "échanges de SMS et de correspondances entre eux", a précisé le ministre, qui "ne note" pour "le moment aucune complicité" ou "implication de civils" dans le projet.
Parmi les personnes arrêtées, il a cité le général Souleymane Salou, 62 ans, ancien chef d'état-major, le colonel Idi Abdou Dan Haoua, commandant de la base aérienne de Niamey, et le commandant Naré Maidoka, chef du 1er Bataillon d'Artillerie de Tillabéri, une ville située à une centaine de kilomètres à l'ouest du pays et proche de la frontière avec le Mali.
Parmi les officiers arrêtés figurent également Issoufou Oumarou, le commandant d'une force spéciale de lutte antiterroriste logée à la présidence, et le capitaine Amadou Chékaraou, autre responsable d'une unité d'élite antiterroriste basée au nord de la capitale.
Par ailleurs, un sous-lieutenant, "en fuite... s'est rendu de lui-même aux gendarmes", a ajouté M. Massaoudou.
Les réseaux sociaux et la presse locale avaient évoqué lundi des arrestations de militaires.
"On a les plus grandes réserves", le président "ne nous a donné aucune preuve. Nous sommes dans l'incertitude", a affirmé à l'AFP l'opposant et candidat à la présidentielle de février, Amadou Boubacar Cissé.
Une élection présidentielle est prévue le 21 février. Elu en 2011, M. Issoufou brigue un second mandat.