Quelque 94.000 habitants ont fui leurs villages du sud-est du Niger depuis février, en raison des attaques de Boko Haram, dans la région de Diffa proche du Nigeria d'où viennent les islamistes, soit le double du décompte annoncé il y a un mois par l'ONU.
"Le nombre de déplacés s’accroît. Les attaques menées par Boko Haram au Niger ont causé le déplacement d’environ 94.000 personnes", a indiqué samedi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) dans son bulletin mensuel transmis à l'AFP, qui cite les autorités locales.
Début novembre, l'ONU estimait à quelque 47.000, le nombre des déplacés à l'intérieur même du pays dans la région de Diffa. L’évacuation en mai par les autorités des villages et îles du Lac Tchad "pour des raisons sécuritaires", a fait "gonfler les chiffres de ces déplacé", note l'ONU.
Ces déplacés s'installent dans les centres urbains et "le long" des routes principales sous des "abris de fortune précaires", souligne l'ONU. Le gouvernement et les organisations humanitaires ont fourni de la nourriture à plus de 37.500 déplacés, mais cette aide "doit être accélérée" pour les abris, l'eau potable, l'hygiène et l'assainissement, a-t-elle précisé.
L'ONU prévient qu'avec l'installation du froid (en raison du vent de l'harmattan), les enfants, qui constitue la majorité des déplacés, "sont exposés aux infections respiratoires aiguës".
Depuis février, Boko Haram poursuit des attaques meurtrières dans la zone de Diffa, alors que l'armée peine à contenir les incursions du groupe nigérian notamment dans le bassin du lac Tchad.
Selon un nouveau décompte onusien, depuis 2013, la région abrite 166.000 réfugiés ayant fui les violences au Nigeria, parmi lesquels des Nigérians qui y vivaient depuis des décennies.
L'afflux de réfugiés "continue de saper la résilience" des quelque 500.000 habitants de Diffa, une région déjà fragilisée par des sécheresses répétées et des inondations, déplore l'ONU.