Les dirigeants de la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest se sont entendus ce jeudi, pour « interdire » le voile islamique intégral dans leurs pays respectifs, afin de lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes.
« Les chefs d’Etat doivent prendre des mesures pour interdire tous les vêtements qui rendent impossible l’identification d’une personne », a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Desiré Ouédraogo à l’issue d’un sommet de deux jours de la Cedeao.
En juin dernier, le Tchad avait déjà interdit le voile intégral sur l’ensemble de son territoire, à la suite d’un double attentat-suicide à N’Djamena. Il a été suivi un mois plus tard par le Cameroun et le Niger qui ont pris des mesures similaires mais seulement dans certaines de leurs régions frappées par des attaques kamikazes.
Les pays d’Afrique de l’Ouest devront agir « en prenant en compte leur propre situation et leur environnement culturel », a précisé Ouédraogo.
Le groupe islamique nigérian Boko Haram a eu de nombreuses fois recours à des femmes totalement voilée, parfois des adolescentes voire des fillettes, pour commettre des attentats-suicides.
Ces attaques ont touché le nord du Nigeria, et ses pays voisins, que sont le Tchad, le sud-est du Niger et le nord du Cameroun.
Le dernier en date s’est produit mercredi à Mafa, dans le nord-est du Nigeria, où quatre jeunes femmes ont attaqué un poste de contrôle. Selon un responsable local, il s’agissait de fillettes âgées de 9 à 12 ans.
De plus en plus méfiants, de nombreux Nigériens se disent favorables à l’interdiction. « Avec ce qui se passe ailleurs, j’ai déjà renvoyé quelques femmes aux visages voilées de mon échoppe », confie un vendeur de produits cosmétiques du Grand marché de Niamey.
Fait très rare il y a une décennie en Afrique centrale, le port du voile intégral tend a s’y développer. Au Gabon la police a d’ailleurs reçu instruction de renforcer les contrôles des femmes qui le portent.