Au total, 9 officiers de l'armée nigérienne identifiés par le gouvernement comme étant responsables de la tentative de coup d'Etat déjouée cette semaine par les autorités nigériennes, ont été tous arrêtés, apprend-on de source officielle samedi à Niamey.
En rappel, le président nigérien Mahamadou Issoufou a annoncé jeudi dans un message à la nation radiotélévisé que son gouvernement venait de déjouer une tentative de déstabilisation des institutions de l'Etat.
Selon le président Issoufou, l'objectif de ces individus était de renverser le pouvoir "démocratiquement élu en utilisant les moyens mis à leur disposition par le peuple pour assurer sa sécurité".
Le ministre nigérien de l'Intérieur, M. Hassoumi Massaoudou, a indiqué lors d'un point de presse animé samedi relatif à cette tentative de coup d'Etat avortée que tous les auteurs sont aux arrêts.
Ils avaient projeté de faire cette action le vendredi 18 décembre dernier, au retour du président nigérien de Maradi où il avait pris part aux festivités du 57e anniversaire de l'indépendance du Niger.
Selon M. Massaoudou, Ils ont été arrêtés la veille, grâce à la loyauté de certains officiers et sous-officiers qui suivaient l'action depuis près d'un mois. "Des échanges de correspondances et de sms entre eux sont à notre disposition et seront transmis à la gendarmerie chargée de l'enquête", a-t-il précisé.
Il s'agit pour la plupart des commandants d'unités dans la capitale et aux alentours, "redoutables pour leur puissance de feu", parmi lesquels le général Salou Souleymane, inspecteur général des armées et de la gendarmerie et ancien chef d'Etat-major des armées, le colonel Idi Dan Haoua, commandant de la base aérienne de Niamey, le commandant Naré Maidoka, chef du bataillon d'artillerie de Tillabéry (environ une centaine de km à l'ouest de Niamey).
Le commandant de l'élite antiterroriste à la présidence de la République, commandant Issoufou Oumarou, le lieutenant-colonel Tahirou Zarama de l'armée de l'Air, ainsi que le capitaine Amadou Chékaraou, commandant d'une élite spéciale à Ouallam (environ 100 km au nord de Niamey), font également partie.
"Ils ont tous étaient remplacés dans leur commandement aussitôt après leur arrestation et les nouveaux commandants ont pris leurs postes immédiatement", selon le ministre de l'Intérieur.
Réagissant à l'annonce de la tentative de coup d'Etat par le chef de l'Etat, l'opposition politique nigérienne se dit "septique et attend des preuves".
Il est à souligner que cette tentative de coup d'état intervient dans un contexte sociopolitique tendu au Niger, notamment entre le gouvernement et l'opposition politique à deux mois du premier tour des élections présidentielles couplé aux législatives, prévu le 21 février 2016.
L'opposition s'est retirée du comité d'élaboration du fichier électoral qu'elle trouve non fiable, récuse la cour constitutionnelle du Niger dans sa composition actuelle et exige la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), conditions sine qua non de sa participation aux élections prévues en 2016 au Niger.
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