Après les révélations du président de la République Issoufou Mahamadou et le ministre de l’intérieur Hassoumi Massaoudou, l’opinion est plus ou moins édifiée sur la tentative de coup d’Etat au Niger. Il y a eu des faits et des actes. On sait finalement en quelque sorte qui voudrait faire quoi et avec qui.
A la différence des autres tentatives annoncées par le régime en place, on peut dire que cette fois-ci le gouvernement a présenté un dossier bien étoffé par les services des renseignements. Un support assez édifiant sur une entreprise sans lendemain.
Mais la question que se pose plus d’un républicain c’est de savoir quel est l’opportunité d’un putsch au Niger en ce moment ? Un putsch pour quoi faire ? Les initiateurs de cette mésaventure ont-ils vraiment les pieds sur terre ?
Pourtant si ces officiers mis en cause suivent le rythme du monde, la situation au Burkina Faso était suffisante pour les convaincre que les mœurs politiques ont résolument évoluées en Afrique. Les officiers conscients de cette réalité cherchent désormais à donner à la grande muette toute sa dimension républicaine. L’on se souvient au Sénégal malgré les inconséquences du président Wade, l’armée avait laissé le jeu démocratique se dérouler normalement et par ricochet le peuple sénégalais avait librement fait le choix de ses dirigeants.
Au regard des acquis du peuple nigérien en termes de sécurité et réalisations socioéconomiques, il y a lieu de se demander si un coup d’Etat ne sera pas purement et simplement une remise en cause du progrès de notre peuple ?
Si effectivement la justice venait à confirmer cette forfaiture, il y a lieu d’appliquer la loi dans toute sa rigueur pour que plus que jamais des individus ne puissent plus sur la base des agendas privés remettre en cause l’ordre républicain.
Dans tous les cas, on a vu la gestion des affaires publiques à l’occasion des différentes interruptions de notre processus démocratique. Que d’opacité et de détournements des deniers publics ! Et qui plus est, le général Souleymane Salou était au cœur de la transition du général Salou Djibo dont la puanteur reste et demeure un cauchemar dans les esprits des nigériens.
Les citoyens nigériens commencent à en avoir marre de ces coups aussi stériles qu’insensés. Gageons que nos militaires dotés de plus en plus de matières grises en leur sein se rangent résolument du côté de la légalité. C’est ainsi seulement que le pays se dotera d’une armée républicaine gage de la stabilité et du progrès du Niger.
Un coup d’Etat en ce moment au Niger serait une boite de pandore, une incertitude qui pourrait plonger le pays dans une nuit noire. Malgré la lecture politicienne de quelques-uns, le régime d’Issoufou Mahamadou a fait la fondation pour un Niger émergent où sécurité rime avec développement. Les nigériens n’accepteront jamais que des vendeurs d’illusions les désorientent de cette voie tracée pour le rayonnement de leur pays. Que cela soit entendu !