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Processus d’évacuation sanitaire : Ping-pong entre agents du ministère des finances et ceux du trésor
Publié le lundi 11 fevrier 2013   |  La Roue de l’Histoire


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© Autre presse par DR
Processus d’évacuation sanitaire : Ping-pong entre agents du ministère des finances et ceux du trésor


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Le processus d’évacuation sanitaire des agents de l’Etat relève d’un véritable parcours de combattant. De nombreux malades, autorisés par le conseil médical à être évacués vers des centres de soins étrangers, souffrent en silence sur le lit de l’hôpital national de Niamey.

On dénombre à la date d’aujourd’hui près de 80 malades qui sont dans cette situation. Beaucoup d’entre eux sont dans une situation critique. Chose curieuse, c’est que les dossiers d’évacuation sanitaire sont toujours traités à temps par les responsables des ministères impliqués, à savoir le ministère des finances et celui de la santé. Mais c’est toujours l’ordre de transfert des frais occasionnés par les soins des malades à l’étranger qui tarde à intervenir. Ce qui n’est pas sans conséquences sur la situation des malades et sur l’image du Niger à l’extérieur.

Selon une source bien informée, la principale difficulté qui rend incertaine l’évacuation de ces malades, résulterait d’un jeu de ping-pong entre agents du ministère des finances et le trésor public. Normalement avant toute évacuation sanitaire, il doit intervenir un ordre de transfert de fonds qui autorise la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) à virer les frais occasionnés par les soins, dans les comptes bancaires des centres de soins choisis pour l’évacuation. Malheureusement, l’ordre de virement des fonds intervient toujours en retard alors même que les malades sont une situation d’urgence.

Ce retard que rien ne saurait justifier est à l’origine de certaines complications sanitaires observées chez plusieurs patients, qui finissent par rendre l’âme dans l’attente de l’évacuation. Le cas le plus illustratif est celui d’un certain Yacouba Maï, dont le dossier d’évacuation est coincé dans le circuit du trésor jusqu’à ce qu’il rendit l’âme. Une simple signature d’un ordre de transfert de fonds suffisait pour lui sauver la vie, apprend-on, auprès d’une source proche de l’hôpital national de Niamey. Dans le même ordre d’idée, on cite le cas de Yahaya Tounkara. Le dossier de celui-ci a même été égaré au trésor dans l’attente de cette signature.

Ce dernier n’a pu être évacué après reconstitution d’un autre dossier engagé le 2 janvier passé et là aussi après diverses sortes de menaces et pressions de certaines personnalités proches des plus hautes autorités du pays. Aussi, le 28 janvier 2013, c’est un ministre en activité qui va être victime de cette inertie des agents du trésor. En effet, le ministre en question s’est vu refouler par l’administration de l’hôpital américain de Paris alors qu’il s’était rendu pour subir des soins, car les frais que nécessitent les soins dudit ministre n’ont pas été virés dans le compte de cet hôpital de référence.

Il a fallu là aussi un semblant de menace pour que le responsable en charge de son dossier accepte d’ordonner le virement. A cette autre difficulté vient s’ajouter l’épineux problème de paiement des frais de transport des malades évacués. Assez souvent le ministère de la santé, n’étant pas en mesure de donner de l’argent en espèce aux malades pour qu’ils paient eux-mêmes leurs transports, prend à crédit les billets d’avion auprès des agences de voyage. Mais les remboursements nécessitent plusieurs sortes de tracasseries. Pour éviter ces tracasseries beaucoup acceptent de concéder une part de leurs royalties.

Face à une telle situation, la plupart des agences regrettent ce partenariat avec le ministère de la santé. Les plus déçues ont carrément décidé de mettre fin à ce partenariat. Tous ces exemples illustrent à plus d’un titre le peu de sérieux qui est accordé à la situation des malades en instance d’être évacués. Signer un simple chèque pour faire partir un malade mourant nécessite gymnastiques.

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