Le parti Lumana FA et son leader Hama Amadou, sont plus que jamais dans le viseur du Guri. Une implacable chasse aux sourcières est ourdie contre les cadres de cette formation politique, le but visé étant de lui ôter toute sa substance combative, l’anéantir avant février 2016.
Des opérations de rafle
Les arrestations de masse dont sont victimes les opposants, notamment ceux de Lumana, sont à tout point de vue assimilables à des opérations de rafles. Nous sommes comme sous l’horrible régime Nazi, pendant lequel les Juifs étaient arbitrairement arrêtés et déportés dans des camps de concentration.
Sous la ‘’Renaissance’’ du camarade Issoufou-Charlie, le premier homme politique à être déporté n’est autre que Hama Amadou, celui qui lui avait offert son quinquennat.
À l’épreuve du pouvoir, l’opinion nationale et internationale, constatent combien Issoufou Mahamadou a dévoyé son mandat, un vrai parjure ! Dans son discours à l’occasion du 18 décembre dernier, le chef de l’Etat, parlant du supposé putsch, disait : « Il s’agit d’un coup de poignard dans le dos de leurs frères d’armes affectés au front ». Par cette phrase insidieuse, Issoufou-Charlie voulait ainsi jeter en pâture les officiers incriminés. Mais, les Nigériens dans leur ensemble le savent, le premier coup de poignard c’est bien lui qui le porta dans le dos de Hama Amadou, son allié stratégique de 2011. En effet, après les entorses faites aux lois et règlements de la République pour destituer Hama Amadou de son poste de président de l’Assemblée nationale, aujourd’hui prisonnier politique, il risque de se voir engluer par le pouvoir, dans ce ‘’coup d’Etat déjoué’’.
Déjà, n’a-t-il pas été entendu par des enquêteurs relativement à cette affaire ? Si la supposition de bébés se perd dans une impasse judiciaire, il fallait bien concocter une autre traîtrise à lui coller au dos. Otage de la renaissance depuis son retour d’exil, le patron de Lumana assiste impuissant à la persécution sans merci visant ses compagnons politiques. Si ces arrestations de masse entrent dans le cadre des investigations relatives au ‘’putsch’’ avorté, il est clair qu’elles se font alors de manière singulière. En effet, selon plusieurs sources, ce sont des ‘’agents encagoulés’’ qui procèderaient à ces arrestations en lieu et place des éléments de la Gendarmerie Nationale censée mener l’enquête. Ces procédés extrajudiciaires sont vainement dénoncés par l’opposition qui parle d’une ‘’police politicienne’’ au service du Guri.
Asphyxier le Lumana
À l’approche de la présidentielle de 2016, Issoufou Mahamadou joue son va-tout politique. À défaut d’un bilan flatteur pouvant lui assurer une réélection, il sort sa carte maîtresse : la traque, la force abusive et aveugle. D’ailleurs, un passage de son discours du 18 décembre, nous révèle à suffisance la féroce dualité qui le caractérise. À en croire Issoufou Mahamadou : « la respiration démocratique favorise la stabilité des institutions, première priorité du programme de renaissance ». En réalité, le chef de l’Etat parle ici d’asphyxie, et non de respiration. Sur ses ordres, les cadres de Lumana sont littéralement pourchassés, étouffés. En optant pour la manière forte, Issoufou-Charlie et ses lieutenants pensent ainsi décourager les militants de Lumana. En effet, embastiller ceux qui animent les structures de Lumana, s’inscrit dans un plan d’affaiblissement du parti ourdi par les Guristes. Ainsi, Issoufou Issaka est arrêté dans le dessein de mettre un frein à la vitalité sans précèdent qu’il impulse au parti dans la région de Tillaberi.
Seini Mereda est enlevé dans l’espoir d’amoindrir son leader-cheap dans la commune 4 de Niamey. Dans cette commune, Mereda saigne à blanc le parti présidentiel en débauchant des grosses pointures du PNDS-Tarayya au profit du Lumana. Quant à Omar Dogari, son kidnapping est ordonné par le Guri à juste quelques heures du départ de nombreux militants du PNDS vers le Lumana. Ali Babati, lui, subit ‘’les coups de bâton’’ destinés à son père député au titre de Tahoua. En effet, cet élu (Babati père) refusa catégoriquement de rejoindre la vague de soutien initiée par des députés de cette région au profit du président de la République.
La mise aux arrêts de Mamane Issa est intervenue juste après le weekend qui précéda son investiture à la députation au titre de la région de Maradi. Tels sont les motifs réels qui soustendent cette hargne vis-à-vis des militants du parti de Hama Amadou. Il est à noter que le Guri a voulu établir un lien entre ces cadres de Lumana et le ‘’putsch déjoué’’. Ainsi, par le truchement des opérateurs de téléphonie mobile, le régime avait vainement passé au peigne fin leurs appels téléphoniques émis ou reçus dans l’espoir de les lier aux officiers incriminés. Aujourd’hui, la force étatique est devenue le sabre avec lequel Zaki espère décapiter la formation politique qui avait activement contribué à faire de lui le président de la République. La conspiration permanente est le cheval de Troie qu’enfourche Issoufou Mahamadou dans sa course effrénée vers un second mandat à tout prix. Il veut pousser les Lumanistes et leur leader à fauter, à lui offrir l’argument justifiant la dissolution pure et simple du parti. Si cette hypothèse ne prospère pas, il reste aux Tarayyistes l’option d’empêcher aux cadres de Lumana de concourir aux élections générales de 2016.
Pour cela, il suffirait, pensent-ils, de les accuser de vouloir déstabiliser les institutions Républicaines. En termes clairs, d’être les instigateurs du ‘’putsch déjoué’’. Une telle infamie, si elle venait à prendre forme, briserait net toute ambition politique. Rien ne semble arrêter les Tarayyistes, ils puisent dans l’essence même du machiavélisme. Toutefois, cette manigance tirée par les cheveux, sert plutôt les intérêts du parti de Hama Amadou. L’injustice et la combine érigées en art par le guristes ne font que grandir le Lumana, en particulier son patron, Hama Amadou. Aujourd’hui, l’ancien président de l’Assemblée nationale est perçu par nombre de Nigériens comme un persécuté du régime, un prisonnier politique. À vouloir s’acharner sur Hama Amadou, le terne régime de la ‘’Renaissance’’ fait de lui une icône dont l’aura illumine de centaines de milliers de Nigériens. Dans sa folle et morbide répression tout azimut, le Guri déblaye le boulevard qui conduira, Inch’Allah, le leader de Lumana droit au palais présidentiel en 2016.