Si le ballet Maïdawa, premier prix au festival de Niamey en 1980 continue encore aujourd'hui à être apprécié du public nigérien, ce n'est pas un fait du hasard. En effet, la pièce a été si bien travaillée qu'on ne se lasse pas de contempler les mystères de la chasse avec tout son corollaire de secrets. Au centre de ce ballet, Mahamadou Badoma qui, malgré ses 61 ans garde encore ce regard perçant de chasseur.
Mahamadou Badoma plus connu sous le sobriquet de Maïdawa, un nom qu'il tire du ballet Maïdawa dont il est le principal acteur dans le rôle du chef des chasseurs est aujourd'hui animateur bénévole à la maison de la culture Yazi Dogo de Dogondoutchi. La réussite de ce ballet s'explique en partie par la motivation de toute une équipe, mais surtout à l'implication des autorités de Dogondoutchi, affirme Maïdawa. C'est avec nostalgie que Mahamadou Badoma évoque tous les secrets qui entourent ce ballet qui a fait la renommée du Niger sur le plan culturel.
L'apparition des oiseaux dans ce ballet n'est rien d'autre qu'une invention. Cependant, reconnait Maïdawa avant la réalisation du ballet, la brousse a été consultée pour avoir son accord et que tout se déroule dans de bonnes conditions. Au demeurant, il faudrait noter que le monde de la chasse est jalonné de mystères : un chasseur digne de nom dira Maïdawa peut faire apparaître n'importe quel genre d'oiseau au d'animal sauvage.
Ironie du sort, le ballet Maïdawa n'est connu qu'au Niger et à Gao au Mali. Mahamadou Badoma se souvient encore qu'à Gao, la délégation a reçu une somme de 3 millions de francs. Le seul motif de satisfaction pour notre acteur, c'est cette décision du feu Général Seyni Kountché d'engager dans l'administration tous ceux qui font quelque chose pour leur patrie, l'engagement d'encadreurs culturels fait partie de ce lot.
Depuis un an, Maïdawa est à la retraite. Il a retrouvé son champ dans son village natal qu'il exploite avec sa femme et ses trois enfants alors que le petit qui jouait le rôle de fils de Maïdawa est marié à trois femmes et père de plusieurs enfants. C 'est avec regret que Mahamadou Badoma constate que la culture nigérienne a perdu toute son importance. A titre d'exemple, dira- t-il dans un ballet qui regroupait une trentaine d'acteurs, on retrouve aujourd'hui à peine 15 personnes y compris les chanteurs et les musiciens. Ce qui selon lui est insuffisant pour la qualité de l'œuvre. Maintenant qu'il est à la retraite, Maïdawa lance un appel au ministère de la culture afin qu'il reconnaisse enfin les sacrifices qu'il a consentis pour promouvoir la culture à Dogondoutchi et partant au Niger.