Niamey (Niger) - Les médecins spécialistes du Niger entament mercredi une nouvelle grève de dix jours pour exiger le rehaussement de leur indice de base, proportionnellement à leur niveau d’étude, de même que l’élaboration d’une grille salariale propre.
Ce mouvement d’humeur fait suite à plusieurs autres déclenchés auparavant par les quelque 500 médecins spécialistes du Niger, depuis mai 2014, date à laquelle a débuté leur mouvement. Soit plus d’un an et demi de grèves perlées avec une moyenne de 10 jours de perturbations par mois, sans qu’une solution véritable ne soit trouvée à leurs doléances.
Les médecins spécialistes, qui perçoivent pratiquement les mêmes salaires que leurs collègues spécialistes, se disent d’autant plus lésés qu’après leurs doctorats, ils effectuent chacun 5 ans
d’études supplémentaires.
Conséquence, en tant que spécialistes, ils affirment avoir plus de charges de travail et perçoivent au plus une prime de spécialisation, qu’ils trouvent d’ailleurs dérisoire.
Dans la perspective de rapprocher les positions et d’alléger les souffrances des populations, qui accusent déjà le coup du faible ratio de médecins du Niger (un médecin pour 1000 habitants), des négociations ont même eu lieu sous la médiation de plusieurs associations islamiques du Niger.
Des promesses ont même été faites, avant que le gouvernement ne se rétracte, estimant en fin de compte, ne pas pouvoir supporter le payement d’avantages supplémentaires à ces spécialistes, en dehors de la prime de spécialisation dont ils bénéficient déjà.
Dans une récente sortie médiatique, le Directeur de cabinet du ministre de la Santé Publique, Alzouma Issifi Dari a même eu à dénoncé la mauvaise foi des grévistes à qui le gouvernement avait proposé en mars 2015 un indice de 800 à 1550 alors que la plupart des fonctionnaires, a-t-il expliqué, en 20 ans ou 30 ans de services ne dépassent guère l’indice 1000.
Cette proposition a, selon M. Dari, été refusée par les médecins qui veulent un indice compris entre 800 et 2000, sinon qu’ils soient classés hors catégories.
Pendant que ce bras de fer perdure, et que les grèves se succèdent, les populations continuent à souffrir dans leur chair. Des populations qui, en temps normal, peinent à s’assurer les services des médecins de manière générale, à plus forte raison de médecins spécialistes.
SA/cat/APA