L'armée française a découvert une centaine de caches d'armes et détruit 16 tonnes de munitions au Sahel en 2015 dans le cadre de l'opération Barkhane (3.500 hommes) visant les jihadistes, selon un bilan publié jeudi par l'état-major.
"2015 c'est à peu près 150 opérations, de nature et volumes très différents, une centaine de caches d'armes découvertes et 16 tonnes de munitions détruites", a détaillé le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major, lors d'un point de presse.
Ces opérations sont généralement conduites en partenariat avec les pays de la région, le "G5 Sahel" (Mali, Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso), souvent dans un cadre transfrontalier.
En 2013, la mission Serval (remplacée en août 2014 par la mission Barkhane) avait asséné un "coup de marteau" sur les groupes jihadistes établis dans le nord du Mali, a rappelé Gilles Jaron. Ils avaient alors été en grande partie chassés de leurs fiefs mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
"Barkhane, ce sont des opérations qui s'identifient davantage à des coups de râteau réguliers pour éviter que la mauvaise herbe ne puisse repousser. Nous sommes dans une logique préventive pour dénier à l'adversaire la reconquête d'un sanctuaire terroriste", a-t-il expliqué.
"Pour reprendre les propos du chef d'état-major des Armées, les +mouches ont changé d'âne+. Aujourd'hui l'insécurité pèse sur les groupes armés terroristes et non pas les forces internationales. C'est nous qui arrivons à mettre la pression sur ces groupes".
Le porte-parole s'est félicité que les partenaires africains de la France soient "de plus en plus à la manœuvre". "Ce sont eux qui désormais planifient et conduisent les opérations sur le terrain, dans un cadre bilatéral ou multilatéral", a-t-il dit.
L'opération "Gougoua", une des dernières de l'année 2015 menée à la frontière nord du Niger et du Tchad, du 8 au 22 décembre, a permis d'intercepter neuf véhicules, des armements et 600 kg de canabis, "qui très vraisemblablement allaient alimenter le terrorisme", a indiqué le colonel Jaron.
Il a également rappelé l'action menée par les forces françaises dans la nuit du 19 au 20 décembre dans la région de Ménaka (nord du Mali) qui a conduit à la "neutralisation d'une dizaine de terroristes". Un groupe armé malien pro-gouvernemental avait alors accusé les militaires français d'avoir tué plusieurs de ses combattants.
"Immédiatement après, nous avons déclenché au côté de nos partenaires maliens, entre Ménaka et la frontière plus à l'est (Niger), une opération de contrôle de zone pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'installation durable de terroristes dans cette zone", a ajouté Gilles Jaron.