Cinq ans après l’indépendance nigérienne, la France engageait un combat de l’ombre contre le principal mouvement d’opposition au pouvoir de Niamey, le Sawaba, dirigé par Djibo Bakary. Objectif : sécuriser le président nigérien de l’époque, Hamani Diori. Cette lutte sera dirigée depuis Paris par Jacques Foccart, le conseiller du général de Gaulle sur les affaires africaines. Un homme puissant, dont les dossiers sont conservés aux archives nationales. De nouveaux documents sont accessibles au public depuis le 1er janvier dernier. Certains sont inédits. RFI a pu les consulter, ils font apparaître de nouveaux pans de l’histoire de la Françafrique.
Djibo Bakary. Hamani Diori. L’histoire du Niger au lendemain de l’indépendance est rythmée par ces deux noms. Tous les deux auraient pu être les pères de la nation, mais c’est sur Diori que la France a finalement jeté son dévolu. Djibo Bakary inquiète. Il est trop difficilement contrôlable, comme l’a montré son appel à voter « Non » lors du référendum de 1958. Ce vote négatif, dans l’esprit de Djibo Bakary lui-même, n’était cependant pas un vote de rejet de la France. « On nous a calomniés, avait-il dit à la presse à l’époque, en nous présentant comme des anti-français parce que nous avons voté contre le référendum… alors que toute notre attitude, toute notre activité gouvernementale, tout notre comportement en tant qu’homme politique prouve abondamment que si nous aimons suffisamment notre mère l’Afrique pour tout lui sacrifier, nous ne sommes pas pour autant contre la France à laquelle nous devons beaucoup… »... suite de l'article sur RFI