Ouverture de l’atelier de relecture du Guide méthodologique de l’Inspection du travail : Doter le Niger d’un outil conforme aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur
Le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité Sociale M. Salissou Ada a présidé hier à la grande salle de l'immeuble CNSS, la cérémonie d'ouverture de l'atelier de relecture du guide méthodologique de l'inspection du travail. Ce guide devait constituer désormais un outil de référence en matière de collecte de données dans les entreprises et de renseignements sur le rôle, l'organisation, le fonctionnement, les méthodes et les pratiques de l'Inspection du Travail dans notre pays. Ont pris part à cette cérémonie le ministre de la Fonction publique et de la réforme Administrative, l'inspecteur général des services et de la médicine du travail, les cadres du Ministère en charge de l'Emploi, les directeurs généraux des institutions rattachées, les représentants des organisations professionnelles d'employeurs, les secrétaires généraux des centrales syndicales et de plusieurs participants.
Au cours de ces assises qui dureront deux (2) jours, les participants vont passer en revue l'ensemble des dispositions pertinentes contenues dans ce guide et les rapprocher de celles contenues dans la loi 2012-45 du 25 septembre 2012, portant Code du Travail en République du Niger. Dans son discours d'ouverture, le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité Sociale a d'abord rappelé le rôle de l'Inspection du Travail qui est selon lui une cheville ouvrière de la régulation du climat social. Elle est chargée de veiller à l'application des lois et règlements en matière de travail, de la sécurité sociale, de l'emploi, de la formation professionnelle, de la sécurité et de la santé au travail. Sa mission est aussi d'assurer d'une part, la protection des travailleurs et de leur environnement de travail et de protéger les moyens de production et les investissements de l'employeur d'autre part.
C'est partant de ce postulat a dit M. Salissou Ada qu'un rapport du Bureau International du Travail observait qu'on «attend de l'inspecteur du travail..., tel que l'histoire l'a situé au carrefour de l'activité économique et de la vie sociale, qu'avec une maîtrise permanente et un sens aigu des relations humaines, qu'il ''dise le droit'' dans la pratique quotidienne, qu'il soit, sans être le plus souvent un technicien, à l'écoute des progrès de la technique et des risques qu'elle engendre, qu'il se montre apte au raisonnement économique dans l'exercice des fonctions de conciliateur et assume des responsabilités économico- politiques qui l'éloignent de sa vocation première de protecteur du travailleur; qu'il se montre un administrateur avisé, car des tâches de gestion lui seront parfois déléguées par l'administration centrale. A toutes ses aptitudes on trouvera normal qu'il ajoute celle d'être le conseiller naturel des employeurs, des travailleurs et de leurs organisations, l'éducateur lorsque la loi est nouvelle, le vulgarisateur lorsque l'application est complexe sans que jamais s'altèrent l'autorité et l'indépendance nécessaires à l'exercice de ses fonctions principales dont la phase la plus délicate est sans conteste son action répressive».
Perçue pendant longtemps comme la gendarmerie du travail, l'Inspection du travail est selon le ministre en charge du Travail et de la Sécurité Sociale, en train de reprendre considération et crédibilité aux yeux des usagers, même si son rôle économique reste encore mal appréhendé par les partenaires sociaux, et ce, malgré l'organisation en juillet 2008 de deux (2) ateliers sur le rôle de l'administration du travail en matière de réduction de la pauvreté et l'action de l'Inspection du Travail dans l'économie informelle.
Afin de mieux cerner les difficultés rencontrées dans la mise en application des textes en vigueur au Niger et pour en déceler les insuffisances et y apporter des correctifs nécessaires, a-t-il précisé un guide de l'Inspection du Travail a été élaboré en 2011 avec le concours du Bureau International du Travail (BIT) et a été adopté en 2012 dans une démarche participative et inclusive avec l'implication de l'ensemble des acteurs concernés.
Ce guide se veut, dira M. Salissou Ada, à la fois une source d'informations sur le fonctionnement de l'Inspection du Travail, les référentiels juridiques ; un ouvrage de référence didactique pour les personnels de l'Inspection, les employeurs et les travailleurs ainsi que pour leurs organisations professionnelles respectives et un instrument de nécessaire coopération qui doit s'instaurer entre l'Administration du travail et ses différents partenaires. Le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité Sociale a enfin exhorté les participants à être assidus et attentifs afin qu'au sortir de ces assises notre pays puisse disposer d'un outil conforme aux dispositions législatives et règlementaires en vigueur.