Comme cela est attendu par tous les observateurs lucides, la Cour d’appel de Niamey a rejeté la demande de mise en liberté provisoire de Hama Amadou détenu provisoirement à la prison de Filingué. Quel juge peut prendre le risque d’accorder une liberté provisoire à un prévenu coupable de délit de fuite ?
Sa défense prétend que puisque Hama est revenu de lui-même se mettre à la disposition de la justice, il n’y a pas lieu d’avoir des doutes quant à sa disponibilité chaque fois que les juges auront besoin de lui. Mais, les juges de la Cour d’appel ne se sont pas laisser convaincre par cet argumentaire qui n’est en fait que de la propagande destinée à une certaine opinion. Ceux qui avaient suivi ce qui s’était passé avaient saisi le sens et l’objectif du retour organisé du candidat Hama pour se mettre à la ‘’disposition de la justice’’.
Hama était revenu parce qu’il croyait qu’il n’irait pas en prison, protégé qu’il allait être par la masse de ses partisans qui, à comprendre les organisateurs de ce retour (programmé pour être historique), étaient prêts à mourir pour cela. Mais, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu et Hama s’était retrouvé entre les mains des éléments des forces de l’ordre, venus exécuter le mandat d’arrêt émis contre lui, ses partisans, qui devraient le protéger, étant cantonnés à distance du lieu.
Après cela, si Hama bénéficiait d’une liberté provisoire, qui peut garantir qu’il ne s’enfuira pas ?
Sa défense répondra qu’il aura besoin de rester au Niger pour battre campagne et gagner les élections. L’objectif de Hama, on le comprend bien, n’est pas de faire campagne pour battre Issoufou aux élections présidentielles, comme il n’a cessé de le claironner. Il sait bien que ce n’est pas réaliste vues la taille et la situation actuelle de son parti. Hama veut juste se donner les moyens de créer une situation qui lui permettrait d’accéder de façon arrangée au pouvoir ou à défaut, d’imposer au pouvoir un règlement qui n’a rien de judiciaire à son dossier. Or pour cela, Hama n’a pas besoin d’être présent sur le territoire nigérien.Il faut donc comprendre la décision de la Cour d’appel de Niamey comme une simple mesure
de prudence. La justice qui n’a certainement pas envi de se retrouver dans la situation de juger Hama par contumace, a préféré prendre la précaution de bien le garder maintenant qu’elle l’a sous la main.