L'opposant nigérien et candidat à la présidentielle du 21 février Hama Amadou, écroué depuis deux mois, "se considère comme un prisonnier politique" et "n'exercera" plus de "recours" en vue de sa remise en liberté, a annoncé mercredi un de ses avocats.
Hama Amadou ne souhaite "excercer aucune voie de recours: nous ne ferons ni pourvoi en cassation, nous ne demanderons plus de liberté provisoire", a affirmé lors d'une conférence de presse, Me Souley Oumarou, un des avocats de M. Amadou.
M. Amadou est incarcéré depuis le 14 novembre, date de son retour d'exil au pays, accusé d'être impliqué dans un présumé trafic de bébés avec le Nigeria.
Hama Amadou "est un prisonnier du président Mahamadou Issoufou, c'est un concurrent qui a mis en prison un autre concurrent", a accusé Me Oumarou.
"Non seulement Hama Amadou a été arrêté", mais "tous les responsables de premier plan de son parti ont été arrêtés et jetés en prison", a-t-il dénoncé.
La Cour d'appel de Niamey a rejeté lundi la demande de liberté provisoire de Hama Amadou. Le 9 décembre, la Cour de cassation avait jugé "irrecevable" sa demande. Les avocats de M. Amadou ont la possibilité de faire un pourvoi en cassation après le rejet de la Cour d'appel.
Le ministre de la Défense Mahamadou Karidjo a annoncé mercredi que "dix civils" ont été arrêtés "pour vérification sur leur implication éventuelle" dans un coup d'Etat que le président nigérien affirme avoir déjoué mi-décembre.
Le ministre a également confirmé que Hama Amadou avait été "entendu" dans le cadre de l'enquête sur ce putsch, dans sa prison de Filingué, au nord de la capitale.
Des opposants avaient émis des doutes sur le complot. "On a les plus grandes réserves", le chef de l'Etat "ne nous a donné aucune preuve. Nous sommes dans l'incertitude", avait affirmé à l'AFP l'opposant et candidat à la présidentielle Amadou Boubacar Cissé.
Fin décembre, l'opposition nigérienne avait évoqué "des arrestations extrajudiciaires" de plusieurs de ses membres "par la DGDSE" (Direction générale de la sécurité extérieure) directement rattachée à la présidence de la République pour "des raisons encore inconnues".
La Cour constitutionnelle a validé samedi quinze candidatures dont celle de Hama Amadou à la présidentielle du 21 février dont la campagne électorale débute le 30 janvier.