Treize personnes, douze militaires et un civil, ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête sur la tentative de coup d'Etat déjouée le mois dernier au Niger, a annoncé mercredi le ministre nigérien de la Défense, Mahamadou Karidio.
Quatre des suspects ont reconnu leur responsabilité, précisant qu'ils voulaient mener un coup d'Etat le 18 décembre, jour du 57e anniversaire de la République du Niger, une ancienne colonie française, a dit le ministre.
Il a ajouté que l'opposant Hama Amadou, candidat à l'élection présidentielle du 21 février prochain, avait été interrogé dans le cadre de l'enquête.
Hama Amadou, autrefois proche du président Mahamadou Issoufou élu en 2011, a été arrêté et emprisonné en novembre dernier à son retour d'une année d'exil en France, soupçonné d'être impliqué dans un trafic de bébés avec le Nigeria.
Le 9 janvier, il a été autorisé à se présenter à l'élection présidentielle mais il reste en prison.
Mercredi, son avocat a déclaré que Hama Amadou se considérait comme un détenu politique après le rejet d'une demande de remise en liberté.
"Nous ne ferons pas appel, nous ne demanderons plus une libération conditionnelle", a dit sur une chaîne de télévision privée Me Souley Oumarou. "Notre client considère que ce n'est plus une affaire judiciaire mais une affaire politique", a-t-il poursuivi.
Le soir du 17 décembre, le président Issoufou avait annoncé à la télévision nationale qu'une tentative de coup d'Etat avait été déjouée.
Le Niger participe à la lutte des pays de la région contre les islamistes nigérians de Boko Haram. Mahamadou Issoufou, qui a été élu en 2011, une année après un coup d'Etat, brigue un deuxième mandat à l'occasion de l'élection présidentielle de février. Il est le favori du scrutin mais ses détracteurs l'accusent d'autoritarisme. (Abdoulaye Massalaki et Makini Brice; Guy Kerivel pour le service français)