Niamey (Niger) - L’organisation internationale OXFAM a appelé mercredi la communauté internationale à apporter une ‘’réponse rapide’’ aux besoins humanitaires au Nord du Mali où les prix des denrées alimentaires ont atteint des niveaux inquiétants comme à Gao.
Cette situation, explique OXFAM dans un communiqué reçu à APA, est due à un déficit de céréales sur les marchés ainsi que l’isolement de cette zone, théâtre d’opérations militaires menées depuis janvier contre les bases jihadistes.
Ainsi, Oxfam invite les acteurs humanitaires et les bailleurs de fonds à se mobiliser pour apporter une ‘’réponse rapide aux plus vulnérables’’, surtout que l’appel d’urgence des Nations unies pour le Mali n’est financé actuellement qu’à hauteur d’un peu plus de 56 millions de dollars sur les 386 millions attendus.
Oxfam redoute une occultation des besoins humanitaires et appelle les partenaires à ‘’combler le manque de financements des secteurs-clés que sont la sécurité alimentaire, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, la protection, l’éducation, la santé, et le soutien des moyens d’existence’’, selon le communiqué.
‘’A Gao, les prix ont augmenté et le riz local a connu une flambée de plus de 50 pour cent depuis octobre dernier. Cela reste éprouvant pour la population qui, du fait de l’absence d’institutions financières, n’a pas d’argent liquide à sa disposition et ne pourra plus faire face à ses besoins essentiels si cela perdure’’, a indiqué Philippe Conraud, Directeur pays d’Oxfam au Mali, cité par le communiqué.
Pour les six prochains mois, ajoute la même source, Oxfam a besoin de plus de 9 millions de dollars pour financer des programmes humanitaires dans les régions de Gao et de Ségou, où l’on assiste à une détérioration progressive des moyens de subsistance.
‘’Oxfam a pour objectif d’atteindre à Gao quelque 70 000 bénéficiaires par le soutien des moyens d’existence et des distributions de vivres dont la dernière en date a pris fin début mars 2013’’, souligne le communiqué, alertant aussi sur la raréfaction du sorgho, du mil et du maïs qui ne sont plus sur les marchés de Gao depuis le mois de février dernier.
D’autres denrées comme les pâtes, l’huile, le sucre et le riz, éléments de base dans l’alimentation de la population de Gao, deviennent également rares, depuis la fermeture de la frontière par l’Algérie, lieu de leur provenance.
Une évaluation récente menée en janvier et février par l’ONG indique que dans le cercle de Bourem, l’une de ses zones d’intervention dans la région de Gao, 80 pour cent des adultes, par manque de ressources, se privent de nourriture afin de permettre aux enfants d’avoir au moins deux repas par jour.
L’intervention militaire menée depuis janvier contre les bases islamistes au nord du Mali a provoqué la fermeture des routes et le départ de grands acteurs économiques, alors que les petits détaillants restés sur place ont vu, eux, leurs marchandises anéanties lors d’un incendie au marché des légumes de Gao. Un sinistre attribué aux groupes jihadistes.
