M. Alhousseïni Ehalawaye, maire de la Commune rurale de Dannet (Agadez) : "L’élevage est le pilier le plus important de l’économie locale, mais aujourd’hui, l’agriculture nous donne des raisons d’espérer avec l’appui des partenaires au développement" #aNiamey

Économie

M. Alhousseïni Ehalawaye, maire de la Commune rurale de Dannet (Agadez) : "L’élevage est le pilier le plus important de l’économie locale, mais aujourd’hui, l’agriculture nous donne des raisons d’espérer avec l’appui des partenaires au développement"

Publié le lundi 18 janvier 2016 | Le Sahel

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M. Alhousseïni Ehalawaye, maire de la Commune rurale de Dannet (Agadez)

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- 10/12/2015

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Activités Economiques

Monsieur le maire, pouvez-vous nous présenter brièvement la Commune Rurale de Dannet ?

La commune rurale de Dannet est limitée au nord par Arlit, à l’est par Gougaram, au sud par Tchirozérine, à l’ouest et au sud par In’gall. Sa population est estimée à 17000 habitants. La commune rurale de Dannet, dont le chef-lieu est communément appelée RTA, est située à 80 kilomètres d’Arlit. Cette appellation lui vient du fait qu’elle a abrité un service de la subdivision d’entretien de la Route Tahoua-Arlit (SERTA) qui, jusqu’en l’an 2000, s’occupait de l’entretien de la route de l’uranium. Les locaux de ce service sont occupés aujourd’hui par des éléments des Forces de Défense et de Sécurité.

La route bitumée, la RN 25, reliant Tahoua à Arlit via Agadez, traverse Dannet au nord et au sud. A l’intérieur de la commune, des pistes relient les principaux villages et campements entre eux, y compris l’unique marché local de la commune à ceux des communes voisines. L’élevage constitue la principale activité économique des populations et la source essentielle de leurs revenus. C’est aussi le cheptel qui est l’élément de base du commerce pratiqué dans cette commune où les espèces élevées sont surtout les camelins, les caprins. Le maraîchage est aussi pratiqué au niveau de la RTA.

Monsieur le maire, pensez-vous que Dannet sera l’Eldorado du Niger si toutefois on arrive à mettre en exploitation l’important gisement d’Imouraren situé dans cette commune ?
Effectivement ! Et je tiens à préciser que notre commune rurale sera bel et bien un Eldorado, et sans aucun doute rattrapera même Arlit, si toutefois la reprise du marché de l’uranium arrive à permettre l’exploitation de l’important gisement d’Imouraren situé à 17 kilomètres d’ici. Cela se traduira par une urbanisation, avec le construction d’une cité industrielle, d’un aéroport, d’un hôpital, d’écoles, de lieux de loisirs et de formation, etc. Il y aura en outre cette possibilité d’offres d’emplois sur les sites industriels où il faut s’attendre à l’afflux de personnes étrangères à la région, ce qui donnera une image cosmopolite à la zone. En effet, il était prévu 1350 emplois directs (Areva et sous-traitants) et 3375 emplois indirects pour Imouraren. Mais nous, en tant qu’autorités, nous n’allons pas baisser les bras et attendre. Nous allons créer aussi des infrastructures qui nous sont propres. Et ce qu’AREVA fera par la suite ne sera pas de trop à mon avis.

Monsieur le maire, l’élevage semble être la principale activité économique des populations. Quel est l’apport de cette activité pour votre commune?
Nous avons une longue tradition de l’élevage qui constitue la principale activité économique des populations et la source essentielle de leurs revenus. Aussi, le commerce du bétail permet à la commune de mobiliser des recettes grâce aux taxes y afférentes prélevées sur les animaux. Les nomades de cette zone, principalement les Ikazkazan, exercent le commerce de petits ruminants, mais aussi exportent les gros ruminants vers l’Algérie d’où ils rapportent des produits de premières nécessités: pâtes alimentaires, sucre, semoule, produits cosmétiques et pièces de rechanges automobiles, etc.

Récemment nous avons inauguré un marché hebdomadaire pour permettre aux populations d’échanger tous les samedis. C’est un début, mais je crois que d’ici peu, ces populations vont s’habituer et une fois ce marché bien installé, nous allons créer de nouveaux pôles d’attraction économique que constituent ces marchés ruraux dans la zone.

Quels sont les partenaires qui appuient la commune pour mener ses activités agricoles et pastorales?
Dans le cade du Plan de Développement Communal, avec l’appui des partenaires au développement, nous avons construit des puits pastoraux équipés en énergie solaire. Mais la population pratique l’agriculture déjà dans les jardins à Amizen, Tarikat, Ikalizagarane, et au niveau du chef-lieu de la commune rurale où nous avons recensé 50 jardins dont seulement 20 sont exploités par les populations. Nous n’avons pas assez d’eau pour le maraichage, et c’est ce qui explique en partie cet état de fait.

Les populations ont d’ailleurs réalisé qu’elles peuvent combiner à la fois les activités pastorales et agricoles. Donc, nous pensons que, dans le cadre du Plan de Développement Régional que le Conseil régional est en train de finaliser, les actions des différents programmes, à l’image du projet Irhazer-Tamesna-Aïr, seront prises en compte dans la planification de développement au niveau de la région. Cela nous amène à demander une implication pleine et entière de notre entité communale.

Il suffit de réaliser des forages et des puits que nous mettrons à la disposition des populations locales. Je vous assure qu’au même titre que l’élevage, l’agriculture est devenue aujourd’hui une priorité pour la commune de Dannet. Dans le cadre du développement durable, AREVA a permis, à travers ses investissements, la construction des puits pastoraux équipés en énergie solaire, et dans les volets Santé et Education, des classes et des dispensaires ont été construits ou réhabilités.

Le Programme d’Appui Communautaire, dans sa phase 3, intervient dans notre commune, et ce qui a permis de faire plusieurs réalisations: station de pompage pastorale équipée en énergie solaire et d’un réservoir d’eau d’une capacité de 20 mètres cubes à Ikalizagarane afin de satisfaire les besoins des éleveurs; récupération des terres sur une superficie de plus de 40 hectares à travers les activités génératrices de revenus (AGR) ; renforcement de 2 banques céréalières dans les villages de Tizifitik et Acheki. Nous avons aussi d’autres intervenants dont le Projet Cohésion Communautaire au Niger, l’ONG HED TAMAT et le GIZ.

Monsieur le maire, qu’en est-il du volet Education dans votre Commune?
Nous avons 24 écoles primaires, deux jardins d’enfants et 2 collèges dont 1 à Tchin’Taguète depuis 2002 et 1 dans le chef-lieu de la commune (RTA) en 2015. La plupart des écoles ne disposent pas de cantines scolaires. Les problèmes que nous rencontrons sont la réticence de certains parents à envoyer leurs enfants à l’école, l’insuffisance des enseignants en quantité et en qualité, l’insuffisance des infrastructures etc.

Les problèmes de la jeunesse semblent être une des préoccupations majeures dans votre entité communale. Avez-vous entrepris des actions dans ce sens ?
La jeunesse est devenue une réelle préoccupation. Ici, il y a plus 600 jeunes qui se trouvent sans emploi avec le ’’report’’ de l’exploitation du gisement d’Imourarene. Heureusement, avec les sites aurifères de Tchibarkatene et du Djado, beaucoup d’entre eux se sont rendus dans ces zones-là. Sinon, cela constituerait des facteurs d’insécurité dans la zone. Nous sommes en train de voir quelles dispositions prendre pour la réinsertion socio professionnelle de cette jeunesse afin de lutter contre le désœuvrement. Il faut que ceux jeunes, qui ne sont pas sur les sites aurifères, trouvent au moins une occupation et des sources de revenus qui pouvent les mettre à l’abri des tentations.

Abdoulaye Harouna(onep)

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