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Conférence de presse du ROTAB : AREVA nargue le peuple nigérien
Publié le mercredi 20 mars 2013   |  Autre presse


Ali
© Autre presse par DR
Ali Idrissa, Coordonnateur national du ROTAB


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Le jeudi 14 mars 2013, le réseau des organisations pour la transparence et l’Analyse budgétaire (ROTAB) a organisé, à son siège, une conférence de presse pour s’insurger contre les comportements inqualifiables de l’Etat du Niger et du géant nucléaire français, AREVA Il s’agit pour le ROTAB de tenir informer l’opinion nationale et internationale de la situation qui caractérise l’exploitation de des ressources naturelles du Niger, et les mesures appropriées à prendre pour tirer le profit maximum.

Cette Conférence de Presse entre dans la droite ligne de la mission de la coalition nationale de « Publiez Ce Que Vous Payez» qui poursuit les deux objectifs principaux : aider les gouvernements: à bénéficier eux-mêmes d’une part équitable des revenus dégagés par les activités des industries extractives et améliorer la gestion des richesses générées et les retombées économiques pour le Pays et aider les citoyens à comprendre la situation et demander des comptes de gestion à leurs gouvernements.



Monsieur Ali Idrissa, Coordonnateur national du ROTAB a rappelé que depuis 1961, les différents régimes qui se Sont succédé ont mené des actions en vue de l’exploration, la prospection et de l’exploitation des ressources naturelles du pays, dont regorge le sous sol nigérien qui est notamment riche en uranium, en charbon, en phosphate, en fer, en pétrole, l’or, etc. Le Niger exploite l’uranium depuis plus de 40 ans (avec une production totale estimée à plus de 120.000 tonnes à travers COMINAK et SOMAIR, le charbon depuis plus de 30 ans avec une production de plus de 160 000 tonnes par an, l’or depuis 9 ans par la société des mines du Liptako SML, avec une production moyenne de 2 tonnes par an et le pétrole depuis un an et demi par la CNPC. A cela s’ajoute une centaine de permis de recherches ou d’exploitations octroyés par l’Etat du Niger à plusieurs entreprises qui attendent encore la sortie de leur premier produit minier ou pétrolier. Ce qui doit être un gage de développement pour le pays. « Malheureusement, a dit le coordonnateur nationale, pendant qu’Areva est 1er nucléaire au monde et fait allumer une ampoule sur trois en France à partir de l’uranium nigérien, notre pays continue à occuper depuis plus d’une décennie les derniers rangs des pays suivant l’indice du développement humain (dont le dernier en date est celui de I86ème rang sur 187 Pays au monde, devant la RDC. La manne pétrolière est toujours un mirage pour les populations dont les conditions de vie ne sont guère améliorées. »

En effet, les revenus qu’engendre l’ex-ploitation de ces ressources naturelles n’ont pas contribué à améliorer substantiellement les conditions de vie des populations en général et de celles des riverains en particulier. Car selon les statistiques, près de 70% des populations vivent dans l’extrême pauvreté au Niger, et le secteur extractif, bien que constituant 70,8% des exportations totales en’ 2010, ne contribue qu’à 5,8% du produit intérieur brut (PIB) et moins de 5% du Budget. Une étude commandité par le ROTAB sur l’état des lieux de l’exploitation ressources naturelles de 1960 à nos jours, a montré que pendant toute cette période, le secteur extractif a faiblement contribué à l’économie et au développement national mais aussi l’exploitation des ressources naturelles a surtout contribué à alimenter l’insécurité et les conflits armés, à la dégradation de l’environnement, de la faune, et même à l’empoisonnement des populations riveraines des sites d’exploitation par la contamination de la nappe phréatique et les centaines de millions de tonnes de déchets radioactifs exposés à ciel ouvert dans les communes d’Arlit et d’Azelik, par l’utilisation de produits dangereux dans le traitement de l’or tel que le cyanure, sans compter les multiples accidents déversant des produits toxiques et radioactifs utilisés tant dans l’activité minière que pétrolière.

C’est conscient du rôle important que doivent jouer les secteurs des Mines et du Pétrole, comme principaux facteurs de croissance économique sur lesquels repose son développement économique et social, que le Niger s’est engagé dans une gestion transparente des revenus générés par les secteurs des Mines et du Pétrole en adhérant à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et en constitutionnalisant l’exploitation et la gestion des ressources naturelles et du sous-sol.

Par ailleurs, pendant que les autorités politiques ont elles-mêmes reconnu que le Niger ne tire pas meilleur profit de l’exploitation de ses ressources naturelles, du fait du déséquilibre des contrats minier et pétrolier, et qu’il faut envisager une révision de ces contrats afin de créer l’équité et la justice dans le partage des revenus générés, nous avons assisté ces derniers temps à une campagne médiatique de certaines sociétés faisant comprendre à l’opinion nationale et internationale, que le partenariat qu’elles ont avec l’Etat du Niger et un partenariat “gagnant gagnant” et le meilleur qui puisse exister.

Au vu de tout ce qui précède, le Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB), demande au gouvernement: le respect de l’ensemble des dispositions pertinentes de la constitution sur l’exploitation et la gestion des ressources naturelles et du sous-sol; la révision des lois minière et pétrolière en vue de les adapter à la constitution du 25 Novembre 2010; de valoriser la redevance minière et donner à la SOPAMIN la possibilité et le droit de vendre la part de production de l’Etat Nigérien sur le marché international.

Pour Monsieur Ali Idrissa, il va falloir également réglementer et quantifier le niveau et les secteurs d’interventions des sociétés en matière de responsabilité sociale et sociétale des entreprises, de rehausser les fonds rétrocédés aux communes et rendre la disposition applicable au profit de toutes les régions concernées par les opérations minières et pétrolières dont le raffinage du pétrole, et faire consacrer à hauteur de 100% ces fonds à l’investissement pour les budgets des communes, mais également des conseils régionaux dont il faut tenir compte comme nouveau palier de la décentralisation; de faire du respect du code de l’environnement une obligation pour les sociétés et élargir la période d’examen du ‘rapport d’étude d’impact environnemental par le Ministère en charges de l’environnement. Le ROTAB demande aussi la révision des conventions minière et pétrolière ainsi que le code de l’investissement eu vue d’adapter le code de l’investissement et les conventions à l’esprit de la constitution et à la nouvelle législation qui sera issue de la révision des lois minière et pétrolière. Le ROTAB exige enfin des sociétés minières et leurs sous-traitants le respect scrupuleux de la législation nationale et internationale, notamment les principes directeurs des nations unies sur “Entreprises et Droits de l’Homme”.

ISAM

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