La séquestration des opposants à la DGSDE, notamment ceux de Lumana, visait à établir par tous les moyens, un lien les impliquant au ‘’putsch déjoué’’. Au fil des semaines, dans la fumée de la version officielle, commence à pointer les lueurs de la vérité.
Le terrifiant inspecteur de police
Sur la foi des sources proches de la DGSDE, il ressort que la fameuse liste noire énumérant les militants de Lumana à arrêter serait directement fournie par des pontes du Guri. L’ordre était simple et implacable, il s’agissait de créer de toutes pièces les ‘’preuves’’ de la mainmise de ces opposants dans le projet du ‘’coup d’Etat déjoué’’. Pour mener à bien cette sordide tâche, le Guri fit appel aux services d’un Inspecteur de Police dont nous préférons taire le nom .
Et notre policier n’y va pas de main morte, loin s’en faut. Le policier accula jusque dans leur dernier retranchement, Mamane Sani Balla Dan Sani, son neveu Yacouba Mamane Labo et leur chauffeur. Cette violente pression morale était faite dans le but de soutirer des aveux qui confondraient Hama Amadou. Mais par la grâce de Dieu, les tortures morales de l’Inspecteur de police restèrent vaines, Mamane Sani Balla Dan Sani et ses compagnons d’infortune refusant de cautionner le faux ! Sans pour autant s’avouer vaincu, le hargneux inspecteur isola Yacouba Mamane Labo dans une cellule dépourvue de la moindre fenêtre. Ce supplice digne des régimes autocratiques, ne fit pas fléchir l’infortuné qui n’avoua rien. Yacouba Mamane Labo ne doit son salut qu’à l’arrivée d’Issoufou Issaka et Omarou Dogari. Disons que ce n’était qu’un court répit. En effet, pratiquement tous les jours on intime à Yacouba Mamane Labo d’admettre que Hama Amadou aurait tenu des propos alléguant la fin du régime d’Issoufou Mahamadou ce 18 décembre 2015. C’était sans compter avec la probité caractérisant ce digne fils du Niger . En bon musulman, il refusa toute honteuse compromission. Ce qui lui valut la visite d’hommes encagoulés dans la nuit du 1er au 2 janvier aux environs de 4 heures du matin. Tenace, Yacouba Mamane Labo demeura de marbre, et finalement il fut transféré à la Gendarmerie Nationale le 11 janvier 2016 après 25 jours de détention arbitraire.
Le complot avorté de Paris
La fixation du Guri est d’abattre politiquement Hama Amadou. Du reste, cela est un secret de Polichinelle. Cette trame politico mafieuse est mise en branle depuis le temps de l’exil parisien du patron de Lumana. En effet, deux officiers de l’armée auraient été envoyés en France, l’un pour un stage, l’autre pour une mission. Pendant leur séjour en terre française, une haute autorité de la Renaissance, leur aurait demandé de tout faire pour rencontrer Hama Amadou. Informé de ce traquenard par des services secrets amis, le leader de Lumana avait catégoriquement refusé d’accorder le moindre entretien à ces officiers de haut rang. Les recevoir, c’était donner un alibi en or au clan d’Issoufou Charlie pour l’empêtrer dans la tentative de ‘’coup d’Etat déjoué’’. Comme il fallait s’y attendre, ces officiers furent arrêtés sitôt après leur retour de France.
La dissonance au sommet de l’Etat
Comme toute mise en scène grotesque, le fameux ‘’coup d’Etat déjoué’’ porte en lui d’horribles contrevérités. De Karidjo ou de Massoudou, lequel de ces ministres croire ? Aucun d’eux. Car dans nul pays démocratique un membre du gouvernement ne saurait se substituer à l’autorité judiciaire, notamment le Procureur de la République. Les ridicules sorties médiatiques de Karidjo et Massoudou ne visaient qu’à noyer le poisson dans l’eau, tant elles sont cousues de fil blanc !
C’est à juste titre d’ailleurs, qu’aucun pays au monde n’avait témoigné la moindre amitié à Issoufou Charlie relativement à ce ‘’coup d’Etat déjoué’’. Ce n’était qu’un traquenard politique visant à écarter des adversaires dans la course aux élections générales 2016. Aujourd’hui le Guri cherche l’issue de se sortir de ce mensonge étatique sans perdre la face. D’où ces ‘’aveux’’ qu’auraient formulés au moins quatre officiers incriminés et qui demandent la clémence du chef de l’Etat.
Désarticuler le Lumana
La terreur du régime d’Issoufou Charlie n’est autre que le Lumana de Hama Amadou. En témoigne la chasse aux sorcières déclenchée pour décimer ce parti de ses cadres les plus ardents. Le cas d’Issaka Issoufou restitue à merveille cette cabale machiavélique. Séquestré le 25 décembre 2015, pour tout grief on lui reproche, entre autres, ses fréquentes visites à sa maman. En plus cette question vaseuse, on lui demandait la source du financement de la pré campagne qu’il avait lancée à Ouallam. Voyez-vous, en manque d’arguments, le pouvoir s’emmêle les pinceaux. Vivement que les guristes aient le courage de dire aux Nigériens que leur ‘’coup d’Etat’’ n’était qu’un abominable piège pour désarticuler un parti politique adverse des plus gênants, le Lumana de Hama Amadou !