Quatre jours après les attentats de Ouagadougou, l’enquête va bon train. La procureure Maïza Sérémé et son équipe d’enquêteurs, appuyés par des Français, passent au peigne fin les débris des véhicules calcinés, les appels téléphoniques et les images des caméras de surveillance de Splendid Hôtel.
Dans le cadre de cette enquête, plusieurs personnes ont été interpellées par la gendarmerie. Certains, après audition, ont été relâchés. D’autres, en revanche, sont maintenus en détention pour une quelconque proximité avec les assaillants. C’est le cas du candidat à la Présidentielle nigérienne, Adal Roubheid et de 3 autres Nigériens. Selon une source proche de l’enquête, il a été vu dans les images des caméras de l’hôtel en train d’échanger avec les terroristes avant les attaques. Un fait suffisamment grave pour celui-là qui entendait briguer la magistrature suprême de son pays. Selon la presse locale, Adal Rhoubeid, le président-fondateur du Mouvement démocratique pour le renouveau (Mdr-Tarna, signifiant Triomphe en Tamajak), investi par ce parti en novembre dernier pour la Présidentielle au Niger, a été interpellé par la gendarmerie avec une vingtaine d’autres personnes.
Si plusieurs personnes ont été relâchées par les forces de l’ordre, Adal Rhoubeid, qui visiblement était «proche» des terroristes du vendredi 13, serait toujours détenu à la Gendarmerie pour les besoins de l’enquête. Les enquêteurs burkinabè bénéficient du soutien d’experts français, canadiens, américains et de policiers nigériens. Selon le Premier ministre français Manuel Valls, l’attentat de Ouagadougou, revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), aurait été mené par six individus, dont trois ont été tués lors de l’assaut qui a permis la libération de 152 otages, dont un ministre burkinabè. Les trois autres terroristes, en fuite, sont activement recherchés par les forces de défense et de sécurité.