En matière de promotion du statut de la femme, l’expérience a démontré que les obstacles sont liés à certaines attitudes et pratiques discriminatoires malgré la reconnaissance de l’équité entre les sexes par la loi fondamentale. Conformément à la Déclaration de Politique Générale du gouvernement, les autorités de la 7ème République ont pris l’engagement qu’une politique soutenue en matière de population sera menée selon nos us et coutumes. Cette politique a été renforcée par la promotion des actions équitables en faveur des femmes et des hommes. Dans le domaine de la promotion de la femme et du genre, le Gouvernement a entrepris des actions fortes notamment l’instauration d’un environnement institutionnel, socioculturel, juridique et économique favorable à la réalisation de l’équité et de l’égalité de genre au Niger ; la promotion des droits humains et la lutte contre les violences faites aux femmes.
Le Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant a, mis en œuvre des plans d’actions nationaux pour le renforcement des capacités en leadership féminin et en droits humains. Des actions qui contribuent largement à assurer l’intégration effective du genre en tant que variable dans toutes les études et recherches sur les conditions socio-économiques des populations et à renforcer les capacités des femmes en matière de leadership et leur participation aux instances de prise de décisions à tous les niveaux
Activités tous azimuts en faveur de la promotion de la Femme
L’un des faits marquants de l’année écoulée fut incontestablement la Journée Nationale de la Femme Nigérienne. Cette journée a été célébrée le 13mai 2015 dans la plus grande sobriété et a été une occasion, pour apprécier à sa juste valeur les actions mises en œuvre ainsi que le dispositif institutionnel d’appui à la réalisation des objectifs majeurs de développement. Des milliers de femmes se sont retrouvées presque un peu partout pour célébrer cette importante date anniversaire placé sous le signe de la « Participation Politique des Femmes au Niger », un thème qui coïncide avec l’année pré-électorale pour le Niger.
A cette occasion, la ministre Dr Kadidiatou Dandobi a exhorté les femmes nigériennes à s’engager dans la vie politique pour arracher leur droit en cette veille des élections. Elle les a surtout invité à se porter candidates aux différents scrutins et, de s’apprêter à s’investir davantage dans la politique, mais aussi et surtout de réunir autour d’elles suffisamment de voix afin qu’elles soient élues dans des conditions qui forcent le respect et la considération. En effet, devait- elle souligner, la présence massive des femmes au sein des conseils régionaux, municipaux et à l’Assemblée Nationale est essentielle. Les femmes actrices politiques accomplissent un travail remarquable avant, pendant et après les campagnes électorales, affrontant la faim, la fatigue et autres aléas climatiques. Mais beaucoup reste à faire pour que la présence des femmes dans les instances de décision politique soit une réalité. A travers la célébration de cette journée, le souci des autorités est d’amener chaque année les femmes nigériennes à faire des réflexions approfondies sur les questions de l’heure et à poser des actions concrètes et de solidarité sur des préoccupations spécifiques et d’actualités dans l’intérêt des femmes nigériennes toutes tendances politiques et toutes catégories socio professionnelles confondues aussi bien en milieu rural qu’en zone urbaine.
Quelques jours avant la commémoration de cette journée, les femmes cadres, les femmes des partis politiques, les femmes opératrices économiques, de la société civile, les étudiantes des universités, des instituts et des grandes écoles ont ouvert des réflexions sur cette participation politique des Femmes au Niger. Ainsi, du 6 au 7mai 2015, il a été organisé un atelier qui a regroupé spécifiquement les femmes membres des bureaux des partis politiques, les femmes ministres, les députées, les membres des ONGs et Associations féminines, les femmes syndicalistes et les opératrices économiques. Les objectifs de ces rencontres étaient d’amener les femmes à comprendre l’importance de leur implication en politique. A l’heure actuelle il a été conduit plusieurs études et élaboré des stratégies concernant l’autonomisation de la femme, la lutte contre les violences basées sur le genre, la promotion des personnes en situation de handicap.
Les femmes qui militent au sein de ces structures ont demandé une large sensibilisation de la loi sur le quota, de s’inspirer des préceptes du livre Saint du Coran pour rétablir l’équité dans la gestion de la cité, d’encourager la nomination des femmes cadres de commandement, de promouvoir la sensibilisation des filles et leur maintien à l’école avec des mesures d’accompagnements efficaces, d’encourager les jeunes filles à opter pour les filières technologiques. Mme Kako Fatchima de la CONGAFEN a, au nom de ses sœurs, émis le souhait de voir la création d’une structure indépendante dénommée ’’Observatoire National de Promotion de la Femme ’’
En ce qui concerne les défis sécuritaires auxquels notre pays fait face, les femmes nigériennes ne sont pas restées en marge de la mobilisation. Elles ont, en tant que mères des enfants et épouses des soldats, conscientes du contexte dans lequel se trouve le pays, dans plusieurs déclarations, demandé aux autorités de mettre tout en œuvre pour juguler ces phénomènes sociaux et assurer à tout le peuple une quiétude sociale. A travers des prêches, des prières et des invocations, elles ont imploré le tout puissant Allah pour le repos des âmes des disparus tombés sur les champs d’honneur et celles des victimes civiles. L’’UNFPA et le Ministère ont, pour une meilleure autonomisation de la femme, mis en place plusieurs programmes de renforcement des capacités organisationnelles des adolescentes déscolarisées ou non scolarisées. L’objectif est de doter ces jeunes en compétences sur la vie et les initier à des activités génératrices de revenus.
La promotion et la valorisation des produits artisanaux au Niger
Institutionnalisé en 2005, le Salon International de l’Artisanat pour la Femme (SAFEM) est un événement biennal d’envergure désormais internationale. En 2015, il est sa 9ème édition avec comme région phare Niamey et le Royaume du Maroc comme invité d’honneur. Le Thème central de l’édition 2015 est «Transformation agro-alimentaire, facteur de résilience des femmes artisanes au Niger». Du 23 Octobre au 1er Novembre 2015, cet espace commercial, d’échange d’expérience, de créativité et de découverte de la qualité des produits artisanaux africains en général et en particulier ceux du Niger, a vu la participation de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. On a enregistré au cours de cet événement, une trentaine de pays participants, 1500 exposants, 120.000 visiteurs.
Pour encourager la production et la transformation agro-alimentaire au Niger, les organisateurs du Salon ont inscrit dans l’agenda diverses activités dont des conférences publiques. Elles sont animées par d’éminents chercheurs autour des thématiques se rapportant à «la problématique de l’hygiène et la conservation des produits issus de la transformation agro-alimentaire». Les conférenciers ont chacun en ce qui le concerne présenté un sous thème qui concoure à la compréhension de la problématique générale.
Des réalisations au profit des femmes depuis la mise en œuvre du Programme de la renaissance
Dans la mise en œuvre du programme de la renaissance, la loi sur le quota a été révisée à la hausse pour les fonctions électives dont le taux est passé de 10% à 15%. Un forum national sur le thème ’’Femme, Famille et système de valeurs sociales au Niger’’ a été organisé et a mobilisé des religieux, des universitaires, des leaders d’opinion, des acteurs des organisations de la société civile, des partenaires au développement. Objectif : restaurer nos normes et valeurs sociales dans un environnement marqué par la dépravation des mœurs.
Construite à Maradi, la Maison de la femme est une structure de renforcement des capacités techniques et organisationnelles des femmes et de promotion de leur participation sociale, économique et sociale. La production agricole de la femme au Niger comporte tout un ensemble d’opérations qui vont du travail de la terre à l’écoulement des produits en passant par la récolte, la transformation et le stockage. Les femmes pratiquent aussi bien les cultures irriguées que les cultures pluviales. Le Ministère en charge de la promotion de la femme avec l’appui de ses partenaires, a mis à la disposition des groupements féminins des moulins, des décortiqueuses, des machines à coudre, des motopompes, des charrettes asines et bovines et des unités de matériels divers pour les activités de maraichage. L’Etat a mis également à la disposition des ménages vulnérables des kits ménages constitués de chèvres rousses et des vaches gestantes.
Depuis l’adoption de la loi sur le quota en 2000, le Niger a accompli des progrès en termes d’accès des femmes aux instances de décision. Mais dans beaucoup de domaines, les 25% ne sont pas encore atteintes. Actuellement le Gouvernement compte huit(8) femmes ministres sur un total de 37, soit un taux de 21, 62%. La proportion des sièges occupés par les femmes à l’Assemblée Nationale est passée de 1,2% (1sur 83) en 1999 à 14,15% (16 sur 113) en 2011.
Le recrutement massif des jeunes femmes, la mise en œuvre des programmes appropriés, de formations et la levée des pratiques discriminatoires en matière d’emploi ont contribué de façon appréciable à résoudre le problème de sous emplois et de manque de qualification de la nigérienne.
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