Le Conseil national de dialogue politique (CNDP), s'est réuni hier matin en session extraordinaire, dans la salle de Banquets de la Primature, sous les auspices du Premier ministre, SE. Brigi Rafini, président dudit Conseil. Les questions à l'ordre du jour de la réunion de cette instance de régulation du climat politique au Niger, touchent notamment le vote par témoignage et la question du bulletin unique.
Il s'agit, pour la classe politique nationale, à travers cette rencontre de s'entendre sur le vote de plus d'un (1) millions d'électeurs nigériens enregistrés sur les listes électorales sur la base des témoignages. En effet, même si tous les acteurs s'accordent sur le droit de tout citoyen de jouir de son droit de vote, les deux principaux camps (majorité et opposition) ne s'accordent pas sur le vote des électeurs enregistrés par témoignages. Pour la majorité au pouvoir, la classe politique doit éviter de créer des frustrations au sein de la population. ''On ne peut pas aller dans un village et dire que les gens ne peuvent pas voter parce qu'ils ont été enregistrés sur la base de témoignages'' a soutenu M. Hamani Harouna, membre de la MRN (majorité au pouvoir).
Mais pour l'opposition politique l'on doit s'en tenir à la loi. Et d'après elle la loi est muette sur le vote des électeurs enregistrés par témoignages. ''Nous ne nous opposons pas à la citoyenneté véritable des Nigériens. Tout citoyen encadré par les lois est aujourd'hui dans les conditions de voter. Laissons les lois telles qu'elles sont et laissons à la CENI de faire une application judicieuse du code électoral. Je crois que la CENI trouvera aujourd'hui les voies et moyens sans violer les dispositions de la loi pour assurer le vote des Nigériens comme ça s'est passé en 2011'', soutient M. Moussa Harouna
Face à ses deux positions diamétralement opposées, le camp des partis non affiliés appelle au consensus. ''Nous exhortons tous les différents groupes à créer les conditions d'un large consensus sur les deux questions à l'ordre du jour à savoir le vote par témoignage et le bulletin unique. Cela doit aussi se faire dans le respect de la légalité pour qu'on ait des élections apaisées dans notre pays'' a soutenu le représentant des partis non affiliés.
Tirant les conclusions sur les échanges, le Premier ministre, Chef du Gouvernement, SE. Brigi Rafini, a souligné qu'il apparait des différentes interventions que la classe politique nationale, dans son ensemble ne s'oppose pas par principe au vote par témoignage, puisque c'est une vieille pratique. "Cependant, comme il y a des dispositions de la loi qui posent un obstacle, la classe politique voudrait appeler la CENI, qui est chargé de l'administration et de l'organisation des élections, de prendre les dispositions, toutes les dispositions, sans contrevenir à nos textes, pour permettre un bon déroulement du vote, et permettre également aux citoyens d'exercer leur droit de vote dans la sérénité », a souligné SE. Brigi Rafini.
Pour ce qui est de la question relative au bulletin unique, le Président du CNDP a noté que là également, la classe politique ne s'oppose pas d'une manière générale au principe d'un bulletin unique. «Nous évoluons vers le bulletin unique. Actuellement, pour les élections présidentielles, c'est déjà en vigueur. Pour les autres scrutins, lorsque les conditions le permettront, des dispositions seront prises pour l'application de cette mesure, ceci dans l'intérêt bien compris de l'ensemble des citoyens nigériens», a conclu Le premier ministre Brigi Rafini.