Quatre candidats de l'opposition à la présidentielle du 21 février au Niger, dont Hama Amadou, incarcéré depuis plus de deux mois, ont signé mercredi une alliance prévoyant d'appeler à voter pour celui qui serait le mieux placé en cas de 2e tour.
L'objectif de cette "Coalition pour l'alternance 2016" , baptisée COPA, semble clair: faire barrage au président Mahamadou Issoufou, candidat à un second mandat sous les couleurs du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS).
"Mus par notre volonté politique à oeuvrer ensemble pour la conquête et l'exercice du pouvoir (...) décidons de la création de la Coalition pour l'alternance 2016 +COPA+", indique le texte où chaque prétendant s'engage à "assurer l’élection" de "celui d’entre eux qui arriverait au second tour" le 20 mars.
Les signataires en sont Seïni Oumarou, candidat du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, ex-parti au pouvoir de 1999 à 2010), l'ex-président du Parlement Hama Amadou (Moden, Mouvement démocratique nigérien), Mahamane Ousmane, premier président démocratiquement élu du pays (1993-1996) et Amadou Boubacar Cissé dit "ABC", de l'Union pour la démocratie et la république (UDR).
C'est Amadou Noma, président par intérim du Moden, qui a apposé sa signature sur le document au nom de Hama Amadou, incarcéré depuis le 14 novembre "pour complicité" dans un présumé trafic de bébés avec le Nigeria.
La cérémonie de signature du texte a réuni un millier de personnes devant le siège du Moden, dans le centre de la capitale.
A l'issue du premier tour de la présidentielle de 2011, ces quatre candidats avaient totalisé 53% des suffrages dont: 23% pour Seïni Oumarou, 19,81% pour Hama Amadou, 8,32% pour Mahamane Ousmane et AB Cissé 1,6%.
En 2011, MM. Oumarou, Amadou, Ousmane et Cissé avaient déjà noué un pacte similaire, mais il avait été rompu par Hama Amadou, arrivé troisième au premier tour, et qui avait alors décidé de soutenir Mahamadou Issoufou crédité de 36,16%. Ce soutien avait été déterminant dans la victoire finale de M. Issoufou.
Les partisans du président "disent qu'il passera dès le premier tour" mais "ils rêvent les yeux ouverts", a déclaré M. Cissé en lisant un communiqué conjoint de l'opposition. "L'histoire et la réalité politique du Niger ne leur permettront pas de passer dès le premier tour", a-t-il soutenu.
Ancien ministre d'Etat du président Issoufou, M. Cissé a "appelé la communauté internationale à ne pas fermer les yeux" durant le processus électoral au Niger.
Près de 7,5 millions d'électeurs doivent choisir entre 15 candidats lors du scrutin présidentiel qui sera couplé à des législatives.