Lancement officiel des activités du Programme Régional d’Appui du Pastoralisme au Sahel (PRAPS- Niger) : 46 milliards de FCFA au profit du développement des activités pastorales
Le ministre de l’Elevage, M. Mahaman Elhadji Ousmane, représentant le Premier ministre, a présidé, hier au Palais des Congrès de Niamey, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de lancement officiel des activités du Programme Régional d’Appui du Pastoralisme au Sahel (PRAPS). Cette cérémonie a enregistrée la présence du vice-président de CESOC, du Coordonateur résident du Système des Nations Unies au Niger, du Haut Commissaire à l’Initiative 3N, du secrétaire exécutif de CILSS, des représentants résidents de la Banque Mondiale et de la FAO au Niger, des représentants de la CEDEAO et de l’UEMOA, du représentant du CORAF, du représentant de la Coopération Technique Belge, Chef de file des partenaires du sous-secteur de l’élevage ; de la présidente du Millenium Challenge Corporation, du secrétaire général de la région de Niamey, et de plusieurs participants.
Le PRAPS est financé à hauteur de 23 milliards de FCFA par le Groupe de la Banque Mondiale pour une durée de six (6) ans avec des ressources additionnelles attendues de l’ordre de 23 milliards de FCFA mobilisées dans le cadre du Millenium Challenge Corporation (MMC) portant ainsi son budget à 46 milliards de francs CFA. Il est articulé autour de cinq (5) composantes à savoir l’amélioration de la santé animale et de la gestion des ressources humaines, la facilitation de l’accès aux marchés, la gestion des crises pastorales et du projet, et des appuis institutionnels. Ce projet concerne de six (6) pays qui sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad.
Dans son allocution, le ministre de l’Elevage a indiqué que cette cérémonie, qui annonce la levée du jour du PRAPS, traduit également la volonté des autorités de la 7ème République et du groupe de la Banque Mondiale de jeter les bases d’un développement durable et endogène des sociétés pastorales, gage de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans les pays concernés.
L’élevage constitue, a dit M. Mahaman Elhadji Ousmane, un maillon indispensable dans le développement économique et social de notre pays, avec un cheptel évalué à plus de 42 millions de têtes, toutes espèces confondues, et un espace pastoral estimé à près de 62 millions d’hectares. Les activités pastorales mobilisent près de 87% de la population malgré le changement climatique.
Cependant, a-t-il déploré, malgré cette contribution importante de l’élevage à la croissance économique, force est de constater que cette activité reste tributaire des aléas climatiques qui entrainent une paupérisation des populations, une misère dans les foyers et une décapitalisation du foyer. Afin d’insuffler une dynamique nouvelle à ce secteur, a dit le ministre en charge de l’Elevage, le Gouvernement de la 7ème République, conformément au Programme pour la Renaissance du Niger, a mis en œuvre l’Initiative ’’3N’’, les ’’Nigériens Nourrissent les Nigériens’’, stratégie de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de développement agricole durables. A cet effet, plusieurs actions de développement ont été mises en œuvre dans divers domaines avec des résultats très probants, et des investissements ont été réalisés dans les zones pastorales pour mieux répondre aux besoins des pasteurs, des générations actuelles et futures.
Du reste, a-t-il précisé, les défis et enjeux liés au développement du pastoralisme et à la promotion des sociétés pastorales nécessitent une approche nouvelle de la perception du pastoralisme, conformément à l’esprit de la Déclaration de Nouakchott sur le pastoralisme. Ce projet vient donc à point nommé, car il symbolise les ruptures attendues et recherchées dans une meilleure prise en compte du pastoralisme au sein de notre espace communautaire soumis de manière récurrentes aux affres de la sécheresse et de l’insécurité.
Pour sa part, le représentant des organisations pastorales nationales, M. Amadou Siddo, a fondé l’espoir de voir ce projet contribuer à répondre aux problématiques de développement des pasteurs, ainsi qu’à leur intégration dans l’espace du pays de départ et d’accueil.
De son côté, le président régional des organisations pastorales a souligné les inquiétudes des pasteurs et des agropasteurs. Ces inquiétudes sont entre autres la difficulté d’amorcer le changement de cap pour mettre en place des politiques et programmes publics favorables au développement de l’élevage et la faiblesse des instruments et mesures des politiques adaptées au pastoralisme. Cette situation explique, a dit M. Djibo Bagna, la dépendance de la région des importations de grandes quantités des produits animaux afin de satisfaire le besoin croissant de la population. Il a en outre déploré le fait que la frange de population qui souffre de malnutrition et de pauvreté se trouve majoritairement dans les rangs de ceux qui contribuent à assurer largement une alimentation saine et suffisante aux populations notamment urbaines, à savoir les éleveurs.
M. Djibo Bagna a également décrié certaines politiques et pratiques qui favorisent, sans mesure, la prédation des espaces pastoraux, ainsi que la difficulté d’accès des éleveurs aux services sociaux de base. Quant au représentant résident de la Banque Mondiale au Niger, M. Siaka Bakayoko, il a lancé un appel à l’équipe de coordination du PRAPS pour faire en sorte que ce nouveau projet soit exécuté de la meilleure manière, dans le respect des délais et des procédures convenues, afin que les objectifs prévus soient non seulement atteints, mais dépassés, et que les populations bénéficiaires puissent en profiter. M. Siaka Bakayoko a enfin réitéré l’engagement de son institution à apporter l’appui nécessaire à ce projet.
Les participants ont aussi eu droit à la projection d’un film documentaire de dix (10) minutes sur le PRAPS- Niger. La cérémonie a pris fin avec la remise des témoignages de satisfaction et des cadeaux symboliques aux représentants résidents de la Banque Mondiale au Niger et à Washington, et au secrétaire exécutif de CILSS