Le chemin de fer Abidjan-Niger, le sempiternel problème d’eau à Zinder et le barrage de Kandadji. Trois (3) mythes dont tous ceux de notre génération et des générations précédentes ont connaissance. Certains les ont vécus, d’autres les ont appris à travers leurs cours d’histoire à l’école. Ces projets ont tellement été reportés des décennies durant, au point où les Nigériens ont cessé d’y croire, les reléguant à juste titre dans le domaine des mythes, pour ne pas dire de la chimère. Un état d’esprit auquel le Président Issoufou Mahamadou a décidé de s’attaquer à bras-le-corps au cours de son premier mandat. Et le ’’mythbuster’’ pour parler comme les anglophones réussit progressivement ses coups.
Le premier mythe à tomber est celui du sempiternel problème d’eau de Zinder. Il faut le rappeler ici, c’est ce problème qui est à la base du transfert de la capitale de notre pays de Zinder à Niamey en 1922. Depuis cette date, les populations du Damagaram vivent le martyr. Les régimes qui se sont succédé ont fait ce qu’ils peuvent faire, sans arriver à bout du problème. En 2013, le Chef de l’Etat a mis en branle le mécanisme de la coopération pour résoudre ce problème qu’il a qualifié de ’’fardeau sur ses épaules’’.
C’est ainsi que 20 milliards de FCFA ont été investis pour réaliser la station de pompage de Ganaram. Les travaux lancés le 31 mars 2013 ont été inaugurés le 27 janvier dernier par le Chef de l’Etat en personne. La capacité de production d’eau pour la ville est ainsi portée à plus de 20.000m3/jour pour un besoin de 11.500m3/jour mettant ainsi à l’abri de la pénurie plus de 185.000 habitants de l’ancienne capitale du Niger.
Aujourd’hui, ce jour vendredi 29 janvier 2016, c’est encore un autre mythe qui est en train de tomber avec l’inauguration du chemin de fer. Ce vieux projet qui date de la période coloniale a été dépoussiéré et remis sur les rails par le Président Issoufou. 700 milliards de francs CFA, c’est le montant qui sera investi dans le cadre du partenariat public privé (PPP), la démarche en vogue dans les économies modernes pour suppléer les investissements publics. Et c’est le groupe Bolloré qui a la charge de prolonger cette voie ferroviaire qui s’est arrêté à mi-chemin entre Cotonou et Niamey (à Parakou notamment). L’Abidjan-Niger, qui n’existait que de nom, devient de plus en plus réel. Ce sont les 135 km entre Dosso et Niamey qui sont inaugurés aujourd’hui. Parallèlement, la détermination du Chef de l’Etat à concrétiser ce vieux rêve a suscité un regain d’intérêt sur ce projet dans les autres pays concernés, en l’occurrence le Bénin et le Burkina Faso. Avec cette dynamique régionale, les 444 km qui séparent Parakou et Dosso d’une part, et d’autre part la section Niamey-Dori, seront bientôt une réalité.
Enfin, le troisième mythe auquel s’est attaqué le Président Issoufou est celui du barrage de Kandadji. Initié dans les années 70, ce projet longtemps attendu, a repris son cours, après plusieurs tentatives et même des déconvenues ayant amené le Gouvernement à résilier le contrat d’exécution en 2013 avec la société russe Zaroubegevodstroi, incapable d’honorer ses engagements. Le projet a été recadré et certaines composantes sont déjà achevées. C’est le cas du périmètre irrigué et du pont d’accès au site du barrage. Et les travaux se poursuivent. Avec Kandadji, ce sont quelque 45.000ha de terre qui seront mis en valeur et une production de 125 mégawatts d’électricité, le tout pour un financement global de plus de 942 millions de dollars. C’est le dernier des trois grands projets mythiques qui est en train d’être concrétisé.
Sur les ruines de ces ’’mythes’’ poussent, lentement mais sûrement, les bases d’un développement durable de notre pays. Le Président Issoufou poursuivra-t-il cette œuvre gigantesque? Il le souhaite certainement, mais c’est aux populations, elles qui sont les principales bénéficiaires de ces réalisations, d’en décider à compter du 21 février prochain. Quoi qu’il en soit, les bases sont là, posées solidement et il appartient à la postérité de les consolider pour le bien de tous. Le Président Issoufou a eu le mérite de casser certains mythes devant lesquels beaucoup d’hommes politiques ont manqué d’audace. Et comme disent les anglophones, le ’’mythbuster’’ a fait d’autres ’’tours’’ dans d’autres secteurs, notamment les infrastructures routières et énergétiques, la santé, l’éducation, l’hydraulique, etc., avec comme objectif l’amélioration des conditions de vie de ses compatriotes.