Le président Hama Amadou du Moden Fa Lumana ne sera pas sur le terrain pour battre campagne au même titre que les autres candidats aux élections présidentielles. La raison est connue de tous : il garde prison à Filingué, la demande de liberté provisoire introduite par ses avocats a été refusée par la Cour d’appel le 11 janvier dernier. Mais ce n’est plus lui seul qui ne peut pas battre campagne. Les cadres de son parti arrêtés dans le cadre du présumé coup d’Etat avorté sont aussi placés en détention dans différentes prisons du pays. La décision de les placer en détention est intervenue ce mercredi 27 janvier 2016, après leur comparution devant le tribunal militaire. Les cadres de douane arrêtés dans le cadre de l’affaire ont aussi connu le même sort. Ils sont aussi placés dans différentes prisons du pays en même temps que les cadres de Lumana et les deux du MNSD Nassara.
La logique du régime, qui cherche coûte que coûte à assurer un deuxième mandat au président Issoufou, était dès le départ clair. N’étant pas convaincu de remporter les élections présidentielle dès le premier tour sur la base notamment des réalisations de la Renaissance, le président Issoufou et son régime ont mis en oeuvre leur projet de fragilisation des principaux partis d’opposition (MNSD Nassara et Moden Fa Lumana), qui n’a pas pu prospérer. La seule chose qu’ils ont réussi à faire, c’est de parvenir à arracher le CDS Rahama au président Mahamane Ousmane pour le confier à Abdou Labo, qui va devoir désormais gérer une coquille vide, les militants fidèles du parti ayant rejoint, avec armes et bagages, le parti Hankuri qui a décidé d’investir Ousmane comme candidat aux présidentielles. Mais le président Hama étant la principale hantise du régime, il fallait à ce dernier trouver un autre plan pour empêcher au parti Lumana d’être à arme égale sur le terrain de la compétition électorale. Ce plan est exécuté avec brio. Hama est en prison, les cadres de son parti le sont aussi désormais. Cette machination permettra- t-elle seulement à Issoufou de gagner les élections ? Les électeurs observent ce qui se passe, et c’est à eux que reviendra le denier mot.
ID