Le Niger a prolongé vendredi de trois mois l’état d’urgence dans la région de Diffa (sud-est), à la frontière avec le Nigeria, où l’armée peine depuis plus d’un an à contenir les incursions meurtrières du groupe islamiste Boko Haram, a annoncé la télévision publique.
"La situation sécuritaire à Diffa continue de nécessiter le maintien d’un régime juridique adapté dont l’état d’urgence est l’expression", déclare un communiqué du conseil des ministres lu à la télévision.
"En plus, la période électorale qui s’ouvre ajoute à cette nécessité de préserver la tranquillité et la sécurité des personnes et des biens", souligne le texte.
La campagne électorale pour le premier tour de l’élection présidentielle, qui sera couplé aux législatives le 21 février, s’ouvre samedi à minuit pour s’achever la veille du scrutin.
Le Parlement avait déjà reconduit pour trois mois l’état d’urgence à Diffa, du "29 octobre 2015 jusqu’au 26 janvier 2016" en raison de "la persistance" des attaques des insurgés nigérians.
L’état d’urgence accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité et notamment celui "d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit".
La mesure a été décrétée en février 2015 dans la région de Diffa, frontalière du nord-est du Nigeria, considéré comme le fief des islamistes.
Au moins six militaires nigériens ont été tués mi-janvier par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule dans la zone.
Entre le 6 février et le 18 décembre 2015, l’ONU a répertorié 74 attaques de Boko Haram impliquant ses combattants et l’armée nigérienne dans la zone.