L’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP), a organisé du 29 au 30 janvier 2016 à Dosso un atelier de validation relatif à la révision de certaines dispositions de l’ordonnance n°2010-086 du 16 décembre 2010 portant sur la traite des personnes. Cette ordonnance a été adoptée dans un contexte ou le Niger était confronté au phénomène de la traite des êtres humains avec l’afflux massif sur son territoire de ressortissants de plusieurs pays en partance vers le Maghreb pour rallier l’Europe. Il jouait et continue à jouer aujourd’hui encore un rôle le pays de départ, de transit et de destination de la traite. Après plusieurs années de mise en œuvre, des difficultés sont apparues dans l’application dudit texte.
Il était donc question au cours de cet atelier qui a regroupé les magistrats, les forces de défense et de sécurité ainsi que des représentants de la société civile de faire une relecture de l’ordonnance pour la rendre en cohérence avec les autres lois, harmoniser les pratiques en matière de lutte contre la traite et permettre de mettre à la disposition des acteurs un texte répondant au mieux à leur préoccupation.
Dans le discours qu’elle a prononcé à la clôture des travaux, la Secrétaire Générale du Ministère de la Justice, Mme. Maïga Zeïnabou a indiqué que la traite des personnes est un impératif moral et humanitaire que notre pays s’est donné depuis 2010 en adoptant l’ordonnance 2010-86 du 16 décembre 2010 relative à la traite des personnes. L’assemblée nationale a dit en substance la secrétaire générale du ministère de la justice a adopté à l’unanimité le 26 mai 2015 la loi relative au trafic illicite de migrants pour permettre aux agents d’application de la loi de disposer de l’ensemble des outils juridiques pour réprimer sévèrement le phénomène et assurer une meilleure protection à l’ensemble des victimes qui transitent par le Niger pour se rendre soit au Maghreb soit en Europe.
Mme Maïga Zeïnabou s’est dit convaincue que l’état du Niger est entrain de se doter d’un texte juridique efficace et consensuel au vu de la diversité des participants et de l’expertise dans le domaine de la lutte contre la traite des personnes.
La directrice générale de l’agence nationale de lutte contre la traite des personnes, Mme Gogé Maïmouna Gazibo, s’est étendue sur les difficultés relevées par cette ordonnance au nombre desquelles les missions confuses entre la commission nationale de coordination de lutte contre la traite des personnes et l’agence nationale de lutte contre la traite des personnes. Ces deux institutions a-t-elle précisé sont beaucoup plus concurrentes que complémentaires ce qui est apparu indispensable de revoir leur organigramme et de clarifier leur mission.
Au niveau de la société civile a indiqué la directrice générale de l’agence nationale de lutte contre la traite des personnes, certaines dispositions ont été longuement discutées notamment l’adoption dans le cas de traite de personnes de réglementer la coopération judiciaire. La traite a souligné, Mme Gogé Maïmouna Gazibo, est un phénomène complexe qui nécessite le concours de l’ensemble des acteurs en charge des questions de droits de l’homme. Elle a de ce fait espéré que les autorités fassent aboutir rapidement l’ordonnance révisée.