Près de 10.000 personnes ont participé lundi à un rassemblement de soutien à Hama Amadou, un des favoris à la présidentielle nigérienne du 21 février et emprisonné depuis mi-novembre pour son implication dans un trafic présumé de bébés, selon les images diffusées mardi par des télévisions privées.
"Hama président!", scandaient les militants lors de ce rassemblement organisé par le parti de M. Amadou, le Mouvement Démocratique nigérien (Moden), à Dosso, à une centaine de kilomètres au sud de Niamey.
"Hama n’est pas là mais nous sommes de tout coeur avec lui! ", a lancé un militant surexcité, parmi d’autres supporteurs brandissant des portraits ou arborant des tee-shirts, casquettes et des pagnes à l’effigie de leur candidat, écroué à Filingué (nord de Niamey) depuis son retour d’exil en France le 14 novembre.
En août 2014, alors président du Parlement, il avait quitté le pays après avoir perdu son immunité parlementaire dans une affaire de trafic international présumé de bébés entre le Nigeria, où ils ont été conçus, le Bénin et le Niger.
"C’est la première fois qu’un candidat est privé de sa liberté et ne pourra pas battre campagne au même titre que les tous les autres", s’est offusqué devant la foule, Oumarou Noma, le président par intérim du Moden.
M. Amadou ne pourra ni sortir de prison ni s’adresser à ses électeurs à la radio et télévision publiques comme le prévoit pourtant la loi électorale pour tout candidat à la présidentielle.
Promettant un "vote massif", Oumarou Noma a pronostiqué qu’"Hama Amadou quittera(it) la prison de Filingué pour la présidence de la République".
Dans les rues de Niamey, des portraits géants d’Amadou sont visibles depuis lundi et ses partisans sillonnent la ville à bord de voitures aux couleurs du parti pour "appeler à voter" pour leur candidat, alors qu’Amadou Boubacar, le président de l’Association des constitutionnalistes du Niger (ACN), a mis en doute lors d’un débat télévisé des "élections équitables et crédibles".
La campagne bat également son plein pour les quatorze autres candidats.
Abdou Labo a tenu un meeting dimanche à Niamey. Ce candidat, également poursuivi pour ce trafic de bébés, a bénéficié d’une liberté provisoire après quelques semaines de prison.
Le président sortant Mahamadou Issoufou, qui brigue un second mandat, devait également tenir mardi un grand meeting à Filingué. M. Issoufou s’était rendu lundi à Tillabéri (ouest) où il a notamment promis de "renforcer la lutte" contre le terrorisme dans cette vaste zone du Niger proche du Mali.
Seïni Oumarou, un autre favoris du scrutin, parcourt aussi cette région de Tillabéri considérée comme le fief de son parti, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD).
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