Notre pays est sous les feux d’actualité depuis quelques semaines au regard de hauts risques électoraux que véhiculent l’organisation et la tenue des élections du 21 février 2016.
Depuis quelques mois, la société civile et les médias privés attiraient l’attention de la communauté nationale et internationale sur les dérives autoritaires de ce pouvoir.
L’arrestation puis l’incarcération d’un leader politique au fallacieux prétexte de bébés importés, de toute une direction politique de son parti est expressive d’une volonté affichée d’organiser des élections discriminatoires anti-démocratiques et exclusives de certains citoyens sur la base des faux chefs d’accusation, de mensonges savamment orchestrées.
Notre pays n’a jamais connu depuis l’avènement de la démocratie, la destruction programmée des partis de l’opposition, la vague d’arrestation et d’incarcération des hommes politiques, des journalistes et des acteurs de la société civile, cinq années durant harcelés et menacés dans l’exercice de leurs activités respectives que sous le régime actuel. Jamais l’impunité, l’injustice, l’inégalité, la haine, la division n’ont été promues au rang de vertus politiques et de la gouvernance que sous ce pouvoir. La violation à répétition de la constitution a été érigée en voie royale de gestion du pouvoir et de la gouvernance politique. L’injustice un code de bonne conduite des autorités actuelles. Pour preuve, la haine que ce pouvoir voue aux magistrats et la banalisation des arrêts qu’ils rendent lorsqu’ils touchent aux intérêts politiques du pouvoir est devenue le commun langage du Ministre Hassoumi Massaoudou, Bazoum Mohamed et autres...
Aussi, en dépit d’incessants appels au respect des règles démocratiques et des lois constitutionnelles, le camp présidentiel a anticipé sur l’ouverture de la campagne électorale en sillonnant plusieurs de nos régions en violation flagrante du code électoral. L’utilisation et l’exploitation massive des biens et moyens de l’état par le parti au pouvoir rend compte de la criarde discrimination crée entre les candidats aux présidentielles tout comme aux législatives tandis que des personnalités politiques sont illégalement retenus en prison en dépit de la validation des leurs candidatures par la cour constitutionnelle.
Au delà de la violation des articles sur la loi électorale notamment l’article 81 de la loi organique n 2014-04 du 15 avril portant régime électoral des membres de l'Assemblée Nationale qui dispose : " (...
).Sont inéligibles à l'Assemblée Nationale, sauf démission de leur part:
- les membres du Gouvernement ;
- les gouverneurs des régions ;
- les préfets ;
- les DG des entreprises et établissements publics ;
-les militaires des FAN et de la gendarmerie,
- les personnels de police, garde nationale
- les agents des douanes ....;
La démission des personnes mentionnées ci - dessus et l'autorisation sont acquises dès la publication de l'arrêt d'éligibilité par la Cour constitutionnelle. "
Aussi, leur est-il interdit conformément à l'article 28 de la même loi précitée l'utilisation des moyens de l 'État, des offices, des établissements publics, des programmes et projets, de toutes entreprises publiques ou collectivités territoriales, par lesdits candidats à des fins de propagande électorale.
La situation crée ce mardi 2 février 2016 aux environs du siège du PNDS et du Lumana par le régime n’est pas de nature à favoriser des élections dans la paix et la quiétude sociale. Le MOJEN condamne avec la dernière énergie l’utilisation abusive des grenades lacrymogènes contre des paisibles familles cibles innocentes par des forces de sécurités et de défense au prétexte d’ouvrir la voie de passage au candidat sortant de retour de Fillingué.
Le MOJEN condamne le comportement injuste et partisan du CSC et la violation de la constitution par ce dernier dans la diffusion des messages et la couverture médiatique pour les candidats
Ainsi, au regard de ce qui précède, le MOJEN exige :
- La libération immédiate et sans condition de toutes les personnalités politiques arrêtées pour des raisons politiques et électoralistes
- La remise immédiate à la justice Nigérienne de Hassoumi Massaoudou et de Bazoum Mohamed pour outrage aux magistrats dans l’exercice de leur fonction conformément aux plaintes du SAMAN.
- L’arrêt immédiat de l’exploitation et de l’utilisation discriminante des biens de l’état dont l’accès aux médias publics par le pouvoir en place.
Rappelle à la CENI conformément à sa mission d’interdire l’utilisation des moyens de l’état à des fins électoraux conformément à l’article 28-2014 du 28 mars portant régime électoral des élections présidentielles, locales et référendaires.
Demande au PRN de respecter son serment coranique en cessant de violer la constitution.
Enfin le MOJEN exhorte la cour constitutionnelle, et la communauté internationale à redoubler de vigilance afin que notre peuple réussisse comme à la coutumé des élections dans la paix, la transparence et le faire play.