Aucun scrutin n’est gagné d’avance, concède le président sortant, qui se prend néanmoins à rêver d’un coup KO. « J’ai tenu mes promesses », affirme-t-il.
Jeune Afrique : Le terrorisme jihadiste a frappé Ouagadougou le 15 janvier. Niamey est-il menacé ?
Mahamadou Issoufou : Tous les pays, toutes les capitales du Sahel sont des cibles. Plus nos services de renseignements seront fiables, plus la coopération sécuritaire entre nous sera fluide et mutualisée, plus nos institutions seront fortes, et mieux nous parviendrons à prévenir ce type d’agression. Il s’agit d’une guerre asymétrique, d’une guerre au sein des populations, l’impératif étant d’empêcher l’ennemi d’évoluer dans les quartiers de nos villes comme un poisson dans l’eau. Ici, au Niger, nous faisons un gros travail de sensibilisation afin que tout comportement suspect soit dénoncé aux forces de l’ordre le plus rapidement possible.
Les habitants de Niamey et les expatriés qui y vivent ou y sont de passage ont-ils des raisons d’avoir peur ?
Ne pas sortir au restaurant, ne pas fréquenter nos hôtels, ne pas venir au Niger, c’est déjà offrir une victoire aux terroristes. Alors oui, bien sûr, la vie doit continuer normalement, même si nous avons un devoir de vigilance. Garder les yeux ouverts ne signifie pas être paralysé. Depuis mon arrivée au pouvoir et même avant, le Niger vit dans une sorte d’alerte et de vigilance antiterroriste permanente. Nos forces de défense et de sécurité aussi : ce n’est pas un hasard si elles sont considérées comme étant parmi les meilleures d’Afrique de l’Ouest.