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Dans leurs entretiens, plusieurs candidats à la présidentielle nigérienne comptent s’appuyer sur leurs programmes pour convaincre les électeurs
Publié le mercredi 10 fevrier 2016   |  Agence Nigerienne de Presse


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© AFP par SEYLLOU
Un bureau de vote à Niamey


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NIAMEY - Dans des entretiens séparés sur Télé Sahel, la télévision publique nigérienne, conformément au programme établi par le Conseil Supérieur de la Communication (CSC, organe de régulation des médias nigériens), plusieurs candidats à la présidentielle nigérienne du 21 février prochain disent mettre en avant leurs programmes de gouvernance pour convaincre les électeurs. (Lire ici l’intégralité des entretiens ; M. Seini Oumarou du Mouvement National pour la Société de Développement, MNSD NASSARA ; M. Issoufou Mahamadou du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme, PNDS TARAYYA ; M. Tahirou Guimba du MODDEL MA'AYKATA et M. LAOUAN MAGAGI de l'Alliance pour le Renouveau Démocratique, ARD ADALTCHI MUTUNTCHI).



1. Entretien avec Monsieur Seini Oumarou, Candidat du MNSD NASSARA

Monsieur Seini Oumarou vous êtes candidat à l'élection présidentielle du 21 février 2016. Sur quel programme entendez-vous convaincre les électeurs et électrices nigériens pour qu'ils vous accordent leurs suffrages ?

Le MNSD Nassara a un programme qu'il a déjà exécuté pendant 10 ans quand il a eu à gérer le pays. Nous n'avons aucune intention de changer fondamentalement ce programme. Nous allons tout simplement l'améliorer parce que les 10 ans pendant lesquels le MNSD Nassara a eu à diriger ce pays, des effets positifs ont été enregistrés pour l'ensemble des populations. C'est une des raisons pour laquelle nous n'entendons pas changer de programme. C'est également le programme qui s'inspire du développement à la base. Parce que c'est notre créneau ; vous ne pouvez pas développer quelqu'un malgré lui. C'est la raison pour laquelle dans toute approche au niveau de ce programme, nous avons opté pour une approche participative qui permet de discuter avec surtout les populations rurales. Et avec ces discussions nous arrivons à savoir ce qu'elles attendent des dirigeants du pays. Et c'est cette approche participative qui nous a permis d'améliorer en grande partie leurs conditions de vie.

Si le MNSD NASSARA, malgré tous les soubresauts qu'il a subis ces dernières années, a su résister à toutes ces velléités et qu'il existe encore, qu'il est encore fort, c'est bien parce qu'une bonne frange de la population lui doit beaucoup de chose et cette population lui est restée reconnaissante. Et donc nous n'avons aucune raison de changer ce programme et comme je le disais tantôt vous ne pouvez pas faire le développement de quelqu'un malgré lui. Cette approche participative, le MNSD NASSARA est le seul parti qui l'a dans son programme. Et tout programme qui ne serait pas fondé sur ce développement à la base, est voué à l'échec. Et c'est la raison pour laquelle nous maintenons le programme. Les conditions de vie des Nigériens demandent à être améliorées aujourd'hui, nous allons le faire à travers ce programme de développement à la base. Parce que quand quelqu'un vous dit qu'il a mal à la tête, si vous lui donnez les cachets pour soigner les maux de ventre, il va les avaler mais il continuera toujours à avoir mal à la tête et c'est la raison pour laquelle nous fondons ce programme sur le développement à la base, sur l'approche participative. Et les résultats sont là.



Monsieur Seini Oumarou comment comptez-vous mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de ce programme?

Surce plan, je pense qu'on a beaucoup d'expériences. Ce n'est pas la première fois que le MNSD NASSARA gère le pouvoir. Plaise à Dieu, cette fois-ci aussi s'il accédait au pouvoir, il va malheureusement retrouver le pays dans une situation désastreuse. Car il faut le dire, la situation que nous vivons aujourd'hui est une situation désastreuse sur tous les plans. En 1999 après l'élection du président Tandja à la magistrature suprême, nous avons trouvé une situation qui était extrêmement catastrophique, et je me rappelle sur le plan financier on avait 295 milliards francs CFA de dette intérieure. Nous avions 13 mois d'arriérés de salaires. On a hérité de 622 millions de francs CFA au trésor. Dans les magasins de l'OPVN il n'y avait pas un grain et la dette extérieure avait crevé tous les plafonds. Mais la rigueur avec laquelle le MNSD NASSARA a dirigé le pays, avec un programme qui avait beaucoup d'impact sur l'économie, sur la productivité nous avions pu avec l'aide de Dieu au bout de la première mandature, réglé ces 13 mois d'arriérés, éponger les 295 milliards et renflouer les magasins de l'OPVN. La preuve, c'est que quand il y a eu le coup d'Etat, il y avait 130 000 tonnes de vivres dans les magasins. Donc aujourd'hui si le MNSD NASSARA arrivait au pouvoir, avec les compétences que nous avons, nous n'avons pas peur d'affronter des situations comme celles que nous vivons. Nous avons l'habitude. Il faut ramener également l'efficacité des dépenses ; il faut lutter très farouchement contre la corruption ; bref il y a beaucoup d'actes de bonne gouvernance qu'il faut prendre pour redresser la situation, pour que le Niger puisse se retrouver dans de lendemains meilleurs quelques années après.

Monsieur Seini Oumarou si vous êtes élu Président de la République quelle sera la priorité des priorités du programme que vous venez de décliner ?

Quand vous dites la priorité des priorités, cela veut dire que tout est priorité. Cela veut dire en termes clairs, ce régime a échoué. Je pense que à partir du moment où il faut prioriser les priorités, il y a à mon avis le rétablissement de l'Etat de droit. Parce que ce pays pendant les cinq ans passés, a beaucoup souffert. Nous comptons le rétablir, surtout la violation des libertés individuelles et collectives. Nous avons été victimes de cela, pendant les cinq années de notre opposition. Alors même que l'opposition est une institution reconnue par la constitution. Nous n'avons pas eu l'accès aux médias publics et là je pense que l'ORTN en sait quelque chose ; le CSC en sait quelque chose. Même les médias privés nous traitent mieux que les médias publics. On peut citer des cas. Il y a en dehors du rétablissement de l'état de droit et du principe de la bonne gouvernance, le problème sécuritaire. Nous sommes dans un pays où nous avons à l'est le Tchad, à l'ouest le Mali, au nord la Libye et au sud le Nigeria. Tous ces pays font face à des problèmes d'insécurité. Aujourd'hui une région comme Diffa est pratiquement coupée du reste du pays même si il y a les forces de sécurité qui font un travail remarquable. A mon avis je pense qu'on doit les mettre dans de meilleures conditions pour mener ce combat et permettre à cette région de diffa de vivre comme tout le monde.

Nous avons également le volet agricole. Car, au-delà de la sécurité des personnes il y a aussi le problème de cette insécurité alimentaire. Nous avons malheureusement un hivernage qui est bon une année sur quatre. Donc c'est quand même un problème majeur ; car vous ne pouvez pas parler de démocratie, de l'état de droit, de bonne gouvernance à des gens qui ont faim. Nous pensons que ce volet a une très grande place au niveau de notre programme. Nous allons le développer pour que chaque Nigérien puisse manger à sa faim ; contrairement aux 3 N pour lesquels il faut le dire, nous n'avons rien vu en termes d'impacts. J'écoutais la dernière fois un débat ou on parlait de quelque 112 milliards d'investissement dans ce programme. Force est de reconnaitre que 112 milliards même si c'est sur 5 ans, ça fait beaucoup d'argent.

Nous avons, à notre temps, utilisé beaucoup moins d'argent avec un impact beaucoup plus important. 112 milliards investis au Niger uniquement dans le cadre de la sécurité alimentaire, on devrait normalement voir les effets ; ce qui n'est pas le cas. Mais nous pensons que la réponse à cela c'est qu'il y a eu beaucoup de surfacturations. Nous avons beaucoup d'expérience en ce qui concerne la lutte contre l'insécurité alimentaire. C'est nous qui avions instauré la vente des céréales à prix modéré. Il y a d'autres idées que nous allons développer pour parfaire ce volet.



2. Entretien avec Monsieur Issoufou Mahamadou, Candidat du PNDS TARAYYA

Monsieur Issoufou Mahamadou, bonjour. Vous êtes candidat à l'élection présidentielle, premier tour du 21 février 2016. Avec quel programme entendez-vous convaincre les électrices et les électeurs nigériens pour qu'ils vous accordent leurs suffrages ?

Je vous remercie. Avant de répondre à votre question, je dois rappeler que je suis effectivement candidat à l'élection présidentielle avec le soutien d'une quarantaine de partis politiques. Notre camp a pu réussir un accord dès le 1er tour. Nous n'avons pas attendu le second tour comme cela se fait d'habitude au Niger pour conclure un accord. C'est un élément important qui est un atout pour les prochaines élections.

Je me présente à cette élection avec un bilan. J'ai fait cinq (5) ans de mise en œuvre du Programme de renaissance qui est articulé autour de huit (8) priorités :

1. Avoir des institutions démocratiques fortes et stables ;

2. La sécurité ;

3. L'Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens) ;

4. Les infrastructures routières, énergétiques et ferroviaires ;

5. La promotion de l'éducation ;

6. La santé ;

7. L'accès à l'eau pour la population;

8. La création d'emplois pour les jeunes en particulier.

J'ai mis en œuvre ce programme en réalisant toutes les promesses que j'ai faites au peuple Nigérien. Il était prévu que soient dépensés 6.200 milliards de francs CFA pour la réalisation de ces promesses. Il a été dépensé 5.800 milliards de francs CFA. Ça veut dire que nous avons exécuté le programme à hauteur de 94%, du moins en ce qui concerne l'exécution financière. En ce qui concerne l'exécution physique, nous avons réalisé pratiquement toutes les promesses faites aux Nigériens.

Pour répondre directement à votre question, le troisième atout dont je dispose est que j'ai un nouveau programme qui est le Programme de Renaissance 2 qui s'articule autour de huit (8) grandes priorités :

- La première priorité, c'est la Renaissance Culturelle parce que nous avons noté que plusieurs révolutions industrielles notamment ont été portées par un support culturel, que ce soit la première révolution industrielle ou la deuxième révolution industrielle ou même la troisième révolution industrielle qui est en cours. Nous voulons la Renaissance Culturelle du Niger afin que cette renaissance porte le développement économique de notre pays.

- La deuxième priorité de ce nouveau programme c'est toujours la Sécurité.

- La troisième priorité, c'est toujours les institutions démocratiques et républicaines,

- La quatrième priorité, c'est l'Initiative 3 N

- Les infrastructures, nous allons poursuivre les efforts engagés pendant le premier mandat

- L'éducation

- La santé

- L'accès à l'eau pour les populations

- La création d'emplois.

C'est cela le programme que je présente aux électeurs. C'est un programme qui est très détaillé que j'invite tous les électeurs à lire très attentivement. C'est un programme qui vient suite au premier programme de renaissance. J'ai fait le bilan également et j'invite les électeurs à lire attentivement le bilan des promesses que j'ai faites au peuple Nigérien.

Je viens à ces élections armé de trois arguments majeurs :

1. J'ai une coalition derrière moi qui me soutient. L'accord du premier tour est fait au lieu d'attendre le second tour ;

2. J'ai un bilan ; je pense avoir tenu mes promesses ;

3. J'ai aussi un autre programme pour tracer l'avenir de notre pays.



Monsieur Issoufou Mahamadou, comment comptez-vous mobiliser les ressources nécessaires, à la mise en œuvre de ce programme?

Ce nouveau programme a été chiffré parce qu'il ne s'agit pas de faire un programme et faire des promesses en l'air. Il s'agit de faire des promesses qu'on peut réaliser, qu'on peut aussi tenir. J'ai évalué ce programme. Le financement des huit priorités que je viens de citer se fera à partir des ressources internes et également à partir des ressources externes. Il se fera à partir des ressources internes à hauteur des 2/3 soit 66%. Je voudrais rappeler ici que le précédent programme a été réalisé à 73% avec les ressources internes.

Ces 2/3 des ressources internes que nous allons utiliser représentent 5.400 milliards de francs CFA. S'agissant des ressources externes, nous comptons mobilier 2.800 milliards de francs CFA. Si vous faites la somme ce sera 8.200 milliards de francs CFA. Ce sont ces 8.200 milliards de francs CFA que nous allons injecter dans la réalisation de ce nouveau programme de renaissance. Ces dépenses ont été réparties par priorité :

- La première priorité qui va requérir le maximum de dépenses sera l'Education. Nous allons consacrer 25% des ressources à l'Education.

- La deuxième priorité sera l'Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens) qui va concerner 15% des ressources.

- La troisième priorité sera la Sécurité qui va consommer 10% des ressources

- La Santé qui consommera également 10% des ressources

- Les infrastructures à hauteur de 10%. Quand je parle des infrastructures, ce sont les infrastructures routières, ferroviaires et énergétiques.

- Ensuite, nous avons l'accès à l'eau pour les populations 9%.

- Les autres secteurs vont prendre environ 20 à 21 % de l'ensemble des ressources que je viens d'indiquer.

Nous avons un programme clair et chiffré que nous comptons réaliser. Ceci est d'autant plus crédible que nous avons fait des promesses que nous avons tenues. Nous sommes donc capables de tenir les nouvelles promesses que nous faisons aux électeurs.



Monsieur Issoufou Mahamadou, si vous êtes élu Président de la République, quelle serait la priorité de vos priorités sur l'ensemble du programme que vous venez de décliner ?

La priorité de mes priorités ne peut être que la priorité de mes huit (8) priorités. Je viens de les citer et le programme existe. J'invite les électeurs nigériens à le lire, à l'étudier en profondeur. Il y a la première priorité qui est la Renaissance Culturelle du pays qui doit porter les réformes et le développement économique et social du Niger avec un certain nombre de valeurs sur lesquelles nous allons mettre l'accent, à savoir les valeurs traditionnelles qui sont portées par nos religions ; les valeurs extérieures qui ont servi ailleurs comme supports de développement économique et social.

Nous avons aussi comme axe d'effort ou comme priorité, les Institutions. Cela a été l'objet d'un travail pendant le premier mandat. Nous allons poursuivre la consolidation des Institutions démocratiques et républicaines.

Je l'ai souvent dit, la meilleure invention de l'homme, la meilleure ce n'est pas l'avion, ce n'est pas le téléphone, ce ne sont pas les satellites. La meilleure invention de l'homme c'est l'Etat. C'est pour cela qu'il nous faut construire des Etats forts dans nos pays, en particulier au Niger. Il nous faut des institutions démocratiques très fortes, capables de garantir les libertés, mais aussi capables de garantir la sécurité, capable de maintenir l'ordre. A côté des libertés il faut aussi l'ordre. C'est pour cela que nous continuerons à travailler sur ce chantier en créant les conditions d'une meilleure gouvernance du pays sur le plan politique et sur le plan économique et autres. C'est un effort que nous avons déjà fait.

Je voudrais rappeler ici qu'en ce qui concerne la bonne gouvernance politique, les gens oublient que le Niger est aujourd'hui un des pays le plus libre d'Afrique. Si je prends l'exemple de la liberté de la presse, nous étions 139ème en 2009. Aujourd'hui le Niger est 47ème. Nous avons gagné 47 rangs en 5 ans. C'est la preuve que des efforts ont été faits dans le sens du progrès démocratique du pays. C'est la même chose pour la gouvernance économique : nous étions classés 134ème du point de vue de la perception de la corruption de Transparency. Aujourd'hui nous sommes 99ème. C'est pour la première fois que le Niger occupe un rang à deux chiffres. Nous allons poursuivre ce chantier. Ce travail se fera à travers le renforcement des Institutions centrales, mais aussi, il se fera à travers des chantiers comme la Justice, l'Administration Territoriale, l'Administration Centrale. Même les citoyens seront concernés par le renforcement des institutions démocratiques et républicaines. C'est contenu dans le Programme de Renaissance 2.

L'autre priorité sur laquelle nous allons continuer à travailler, est la Sécurité. Elle est importante pour notre pays comme pour tout pays. Comme on le dit, « il n'y a pas de développement sans sécurité ». Or, nous sommes dans une zone sahélo-saharienne extrêmement menacée par le terrorisme et le crime organisé. Nous allons continuer à préparer nos Forces de Défense et de Sécurité. Nous allons renforcer leurs capacités opérationnelles, à renforcer les capacités de renseignement pour mieux anticiper et mieux prévenir les menaces. A moderniser nos Forces de Défense et de Sécurité.

Nous avons ensuite, les infrastructures. Le 29 janvier nous avons inauguré le tronçon de boucle ferroviaire Dosso-Niamey. Nous allons poursuivre cet effort. Nous allons également poursuivre les infrastructures routières, les routes bitumées comme les routes en terre pour désenclaver en particulier les centres de production agricole.

Nous allons aussi poursuivre sur le plan des infrastructures énergétiques. Le Barrage de Kandadji doit être achevé avant la fin de ce second mandat. C'est l'objectif que nous nous sommes fixé. Il y a également la Centrale thermique de Saka Damna qu'on doit réaliser au cours de ce mandat.

Ensuite, nous avons les autres chantiers à savoir : l'école, la santé, l'accès à l'eau pour les populations, la création d'emplois pour les jeunes. Je voudrais mettre l'accent sur une chose. Je voudrais mettre l'accent sur ce que sera l'évolution du contexte macro-économique pendant ce mandat.

Par rapport au mandat précédent, aujourd'hui, le bilan que je peux en faire, c'est un bilan satisfaisant parce que nous avons géré l'économie du pays de telle sorte qu'on puisse respecter les grands équilibres macro-économiques. D'abord le taux de croissance que nous avions prévu de 7% pour 2011-2015, nous avons réalisé 6%. Nous avons pu contenir l'inflation à hauteur de 1% par rapport à l'objectif de 3%. Ce qui est important pour protéger les pouvoirs d'achat des ménages dans le pays et le taux de croissance auquel je fais allusion qui a permis de donner davantage de revenu aux couches sociales les plus défavorisées en réduisant la pauvreté.

Ce contexte macro-économique sera consolidé pendant le deuxième mandat. Aussi, pendant ce deuxième mandat, nous prévoyons une croissance de l'économie de 7%. Chaque année c'est un taux moyen sur chacune des années entre 2015 et 2021. Ce taux de croissance va être porté par un certain nombre de secteurs. Il va être porté par l'Initiative 3N. Il va être porté également par les infrastructures citées ci-haut. Ce taux de croissance sera porté aussi par les investissements directs, par les étrangers que nous allons attirer dans le pays, notamment en ce qui concerne les investissements dans les domaines de la recherche et de l'exploitation minière et pétrolière. Ce taux de croissance va être porté par l'exportation, l'accroissement du volume des exportations, notamment les exportations d'uranium parce qu'on pense pouvoir mettre en exploitation la grande mine d'Imouraren pendant le prochain mandat et également l'exportation du pétrole brut, parce qu'on pense pouvoir promouvoir l'exportation du pétrole brut au cours du présent mandat. Nous pensons aussi que l'autre facteur qui peut soutenir la croissance dans le pays pendant les prochaines années, c'est la consommation des ménages. C'est pour cela que nous avons une politique pour renforcer la classe moyenne dans le pays pour réduire la pauvreté comme je l'avais indiqué. Il s'agit de réduire la pauvreté de 45% en 2015 à 31% en 2021. Tout cela signifie que si le nombre de pauvres se réduit dans le pays, c'est la classe moyenne qui se renforce. Nous pensons pouvoir renforcer la classe moyenne, et cela permettra de porter la croissance dans le pays et comme indiqué, l'intérêt est politique, ça renforce aussi la stabilité des institutions.

Il y a beaucoup de priorités au Niger. Celui qui va vous dire la politique des priorités des priorités, c'est telle priorité ou telle priorité, je dis non. Moi j'ai huit (8) priorités que je vais traiter dans leur intégralité et dans leur ensemble. Elles sont aussi cohérentes. Par exemple, sans sécurité on ne peut rien faire. Sans ressources économiques, on ne peut pas non plus assurer la sécurité. Sans démocratie, nous allons régresser. C'est pour cela que je travaille sur ce triptyque : Sécurité, Démocratie, Développement. Or, ces priorités traversent ces triptyques. C'est pour cela que c'est un tout indissociable.

Je vous remercie.



3. Entretien avec M. Tahirou Guimba, Candidat du MODDEL MA'AYKATA

M. Tahirou Guimba, vous êtes candidat à l'élection présidentielle premier tour du 21 février 2016. Avec quel programme entendez-vous convaincre les électeurs nigériens pour qu'ils vous accordent leurs suffrages ?

Mon programme est tout simple et il sera axé sur trois axes qui feront une troisième voie. Il est essentiellement bâti sur notre idéologie qui est de vouloir sortir notre pays des sentiers battus. En substance, ces trois axes je peux vous les résumer très simplement. C'est la refondation de l'Etat. Tout le monde sait que depuis 25 ans, depuis la conférence nationale à nos jours, nous avons essayé un système, des textes fondamentaux qui ne répondent pas aux réalités socioculturelles de notre pays, notamment le socle constitutionnel, qui a en son sein, ce texte là, tout ce qu'il y a comme germe d'instabilité.

Depuis 25 ans, nous avons connu quatre transitions, une civile, par un coup d'Etat civil qui a écarté Ali Chaibou du pouvoir, et trois autres transitions militaires. Et jusqu'à la date d'aujourd'hui, le Niger n'est pas sorti de la mauvaise passe. Vous voyez bien dans quelle ambiance nous allons à ces élections 2016. Et, ceci dit notre projet et notre programme c'est de ramener le régime présidentiel, en lieu place du régime semi présidentiel ou on ne sait pas qui dit quoi, qui fait quoi. C'est juste un régime qui permet de développer la corruption et des passe-droits. C'est un régime qui n'amène pas les Nigériens à se remettre réellement au travail et à développer leur pays.

Donc la remise en cause, si je suis élu, dès la première par référendum, je demanderai aux nigériens de revenir vers un régime présidentiel. Dans la même foulée, dissoudre l'Assemblée qui sera issue de ces élections du 21 février 2016, parce qu'elle pléthorique et budgétivore. L'assemblée nationale actuelle que nous avons de 113 est déjà trop, parce que quand vous voyez même les plénières vous n'avez pas souvent plus de 15 ou 20 qui sont présents, les autres sont dans les affaires. Alors à quoi rime d'avoir 176 députés, pour faire quoi ? Donc, nous allons ramener ça à une juste proportion, à 127 députés tout au plus.

Et comme tout homme au pouvoir peut en abuser, nous avons prévu l'institution d'une chambre constitutionnelle forte, mais indépendante de tout pouvoir. En ce sens que ce n'est plus le Chef d'Etat élu ou l'Assemblée Nationale ou un groupe de ceci qui vont désigner les membres de la Cour Constitutionnelle, c'est les professionnels dans le corps, les magistrats les plus expérimentés, les enseignants chercheurs dans le domaine et certains diplomates de carrière, et des officiers supérieurs de certains corps des FDS, notamment la gendarmerie, la police, et la garde nationale, vous avez des officiers juristes la dans, et même les FAN, vous allez trouver des officiers juristes expérimentés, qu'ils soient à la retraite ou pas, mais qu'on peut utiliser dans ce genre de dispositif, qui auront un seul mandat de 6 ou 7 ans, et assermentés et qui vont veiller de manière vraiment indépendante sur le fonctionnement de l'Etat, pour qu'il y ait pas abus. Et, institutionnaliser les porte feuilles ministériels, les définir clairement et que chacun s'entendent la dessus, qu'on ne doit pas excéder 16, quitte à adjoindre à ces ministres selon les charges de ces portefeuilles, des ministres délégués qui ne doivent pas eux aussi excéder 10. Voilà à peu près le dispositif que nous voudrions voir revenir en place pour stabiliser d'abord un Etat.

Maintenant, au niveau institutionnel, je pense qu'il faut créer un sénat de 41 membres tout au plus. Donc les députés, seront toujours élus au suffrage universel direct. Les sénateurs, c'est une formule indirecte. Il faut supprimer des institutions comme le CESOC, comme la HALCIA, comme la commission nationale des droits de l'homme, la Médiature. C'est des institutions budgétivores qui ne servent à rien, presque. D'autres institutions, l'assemblée, le sénat peuvent reprendre en compte certains volets de leurs activités. Les cabinets du président de la république, du premier ministre et du président de l'assemblée nationale, ces cabinets doivent être allégés.

On ne doit pas en faire une fonction publique parallèle, de 5000 ou 10000 bonhommes où on ne sait pas qui fait quoi, qui dit quoi. Vous êtes conseiller, vous allez rester 10 ans, personnes ne va vous appeler à une tâche quelconque. Il faut mettre fin à cela. Il y a des jeunes qui chôment, la plupart c'est des retraités qui se retrouvent dans une nouvelle fonction publique. Il faut arrêter ça. Un chef de l'Etat peut avoir une douzaine de conseillers, un premier ministre pareil, un président de l'assemblée peut être 5. Les chargés de mission, il faut limiter, tout au plus chacun des cabinets ne doit pas excéder 30 et 40 personnes. Il faut arrêter. Et là où ils ont des directeurs de cabinet et des adjoints, il faut supprimer les secrétariats généraux dans ces trois institutions. Les ministères, il faut supprimer les directions de cabinet. C'est folklorique. Il y a un secrétaire, il faut maintenant un autre mécanisme de choix de secrétaires généraux. Qu'ils soient des secrétaires généraux permanents, techniques, avec des mandats de trois ans tout au plus, on les évalue, renouvelable une fois. Mais qu'ils soient permanents.

Le ministre n'est pas bon, ou il a démissionné, ou on l'a fait partir. Mais le secrétaire général, c'est un technicien, il est là, Il a un mandat et on crée des mécanismes d'évaluation, un mandat renouvelable une fois. Quand j'ai dit les 16 ministères, c'est très simple. Quand vous prenez le développement rural par exemple, aujourd'hui c'est peut être cinq ou six ministères. Tout ce qui est agriculture, hydraulique, élevage, environnement, génie rural, il faut les mettre dans le même paquet, quitte à mettre un ou deux ministres délégués pour seconder le ministre qui sera en charge du domaine. Tout ça, ça se tient par l'eau. Toutes ces activités, relèvent du développement rural, du monde rural, et c'est l'eau, l'hydraulique.

En matière donc de défense et de sécurité, il faut rétablir également le service militaire obligatoire pour tout jeune âgé d'au moins de 18 ans. Pour les élèves et les étudiants qui sont encore sur le terrain de l'école, il doit falloir organiser cela pendant les vacances, on prend quarante à quarante-cinq jours sur les trois ans. Il faut donner une notion de ce que c'est un Etat, ce que c'est une nation à nos enfants, donc instruction civique. Parce qu'il n'est pas rare de voir de nos jours des '' maitrisards'', des'' licenciés'', des'' brevetés'', des bacheliers assis à faire que du thé. C'est parce que justement ils n'ont pas la notion de l'Etat. Et, l'Etat ne veut pas dire tout le monde sera embauché par l'Etat. L'Etat veut dire que chacun doit apprendre à se battre, parce que pour nous le mérite c'est par le travail, rien d'autre. Les chinois étaient plus pauvres que nous à l'indépendance il y a 60 ans. Soyons capable d'arrêter de tendre la main vers l'extérieur et de chercher à régler nos problèmes internes, parce que nous pouvons nous-mêmes faire quelque chose pour ce pays. Ceux qui sont appelés au service civique, donc ils n'ont pas fait le service militaire, il faut que ce soit un vrai service civique, et non pas un guichet de perception de prime. Le jeune homme, il a ses 24 ans, 25 ans, il a une maitrise en économique, bon là où il y a eu un déficit de professeur en économie, dans tel ou tel lycée, ou dans tel ou tel centre professionnel ou d'enseignement professionnel, il faut l'intégrer là-bas. Et l'éducation nationale, il faut la ramener à deux ministères : Un ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle et technique et un ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de la technologie. Il faut que ce soit simple, accessible et digeste. Il faut garder le ministère de l'économie et des finances, tel qu'il est. Après le système de sécurité et défense, il faut veiller à améliorer les conditions de vie des soldats. Et il faut assainir leur mode de recrutement. Et surtout quand je parle de recrutement, c'est à tous les niveaux. Aujourd'hui, il n'est un secret pour personne, même pour vous faire recruter dans l'armée, souvent on vous demande des dessous de table, alors que c'est un service obligatoire. Et les gendarmes, les policiers, les douaniers et les gardes nationaux, ils sont souvent chargés d'établir les procès-verbaux des constats de tel délit, telle faute, ils doivent faire l'objet d'enquête de moralité conséquente. La justice également, il faut l'éloigner du champ politique. On a vu ces 25 dernières années, y a pas un seul régime, qui n'a pas entrainé les juges dans des affaires politiques. Donc, ce qui fait qu'il va falloir institutionnaliser un conseil supérieur de la magistrature collégiale, qui ne soit plus présidé qu'uniquement par le président de la république. Tous ceux qui se sont succédé à la tête de l'Etat, en ont abusé. J'en ai la preuve. Il faut seconder le chef de l'Etat, ou qu'il y ait un directoire collégial, où la corporation des magistrats est représentée, même ceux qui sont à la retraite et expérimentée et de certains corps de métier des FDS, la gendarmerie, la police, ceux qui sont à la retraite ou d'un certain grade, qui n'ont plus besoin d'avancement. C'est parmi eux qu'il faut chercher et certains diplomates également chevronnés qui ont fait leur preuve, qui ont une notion de ce qu'on appelle le droit et l'organisation de l'Etat. Et dans les 16 ministères, j'allais oublier de vous dire qu'il fallait créer un ministère du contrôle et de l'inspection générale de l'Etat. En lieu et place il faut supprimer l'inspection générale de l'Etat qui est rattachée au président de la république. C'est en fait une arme qu'il a contre ses semblables, et il peut l'utiliser, et souvent c'est dangereux. Donc dans les 16 ministères, il y a un ministère chargé uniquement de l'inspection et du contrôle général de l'Etat. C'est pourquoi j'ai dit qu'il faut supprimer la HALCIA, parce que la HALCIA, tant qu'on, vous avez vu il y a des fautes, et ceux qui sont en activités, les ministres commettent des fautes mais les procureurs n'arrivent pas, parce qu'ils sont sous la coupe réglée du ministre de la justice. Le procureur n'arrive pas à s'autosaisir de ce dossier-là. Le deuxième axe, c'est l'élaboration d'un plan de développement socio-économique du pays. Un vrai plan, mais celui-là, c'est un plan participatif. À l'instar des communes, il faut que ce soit un plan participatif, qui va aller de la base vers le sommet, et non pas un plan élaboré à partir de « certaine expertises », dans les bureaux de Niamey. Il faut permettre aux populations de participer à l'expression de leur désidérata, les vrais. Maintenant au niveau de l'Etat la synthèse sera faite et ce qu'il y a lieu d'ajouter on l'ajoute mais en accord avec ces populations ou leurs représentants. Ainsi, personne ne peut s'amuser élu président de la république à faire des investissements de prestige et à sur endetter le pays inutilement. Puisque voilà ce que disent les populations, voilà ce nous voulons, maintenant c'est à lui de se battre lui et son équipe, le chef de l'Etat élu, à mettre cela en œuvre.

Vous venez de décliner le programme que vous entendez mettre en œuvre. Mais comment comptez-vous mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de votre programme ?

La mobilisation des ressources, il faut arrêter de rêver. Comptons d'abord sur nous-même. Le Niger est immensément riche. Riche de ses ressources humaines qualifiées, il est prouvé de par le monde que les intellectuels nigériens sont les mieux formés, les mieux outillés. Deuxièmement, ces ressources-là, il faut les mobiliser en interne. Ceux qui ne payent pas leurs impôts, il faut qu'ils les payent. Parce qu'il y a des fortunes aujourd'hui qui ne portent aucun nom. Tous ces ministres, ou ces dignitaires souvent des régimes qui se sont succédé, il y en a qui s'achètent nuitamment des villas de 200, 300 millions en espèce. Il faut les identifier et au moins leur payer les taxes et les impôts liés à ce genre de transaction. Donc il faut d'abord la mobilisation interne des ressources, il faut assainir tous les corps, toutes les régies financières, il faut moraliser, assainir et nommer les hommes qu'»il faut à la tête de ces régies là pour une mobilisation effective des ressources internes. Nos richesses également, la fiscalité qu'on a évité à certaines compagnies minières que je ne vais pas nommer, il faut l'appliquer à tout le monde. On a de l'uranium, mais tout le monde sait que près de 50% de l'énergie électrique consommée en France est basée sur l'uranium du Niger. Mais assoyons nous avec les français, ce sont nos partenaires, nos amis de toujours. Écoutez, vous, vous êtes à l'aise de l'autre côté, mais nous on n'a même pas de courant électrique. Assoyons-nous avec ces partenaires-là, discutons, d'hommes à hommes avec eux. Diversifiez les partenaires, et maintenant négociez avec les institutions financières internationales, négociez des ressources longues où le taux d'intérêt sont bas pour combler le reste, le gap. Regardez ce qui se passe dans l'enseignement, le volet éducation je l'ai dans notre programme. La contractualisation de l'enseignement, nous dans notre programme nous allons recruter et occuper tous les postes vacants dans l'enseignement à la date d'aujourd'hui. Parce qu'il ne sert à, rien de faire semblant de payer quelqu'un, et, il fait semblant d'enseigner. Et c'est le niveau d'instruction qui est en chute libre. Nous voulons éviter cela, donc, il faut des hommes capables de dire au FMI, la banque mondiale, à toutes ces institutions internationales de financement, non voilà nous, ce que nous voulons. Pas des gens, des ministres qui ont peur, ou bien un président élu, une institution fait pression, écoutez, un tel nous on veut plus le voir, on veut plus discuter avec lui. Non ! Un Etat doit affirmer sa souveraineté, et mettez des hommes et des femmes capables de discuter avec ces institutions. Elles ne peuvent rien imposer, puisqu'elles vivent de ça, donc elles ne peuvent pas nous imposer ce qu'elles veulent. C'est pourquoi il faut diminuer la taille du gouvernement, mettre des gens et les payer correctement ces ministres-là.

M. Guimba si vous êtes élu président de la république, quelle serait la priorité de vos priorités ?

La priorité de mes priorités c'est la remise des Nigériens au travail, dans un espace totalement sécurisé.



4. Entretien avec Monsieur Laouan Magagi, Candidat de l'ARD ADALTCHI-MUTUNTCHI

M. Laouan Magagi, vous êtes candidat à l'élection présidentielle premier tour du 21 février 2016. Quel programme vous entendez vous convaincre les électeurs nigériens pour qu'ils vous accordent leurs suffrages ?

Merci bien de m'avoir donné l'occasion de donner une réponse à cette question sur mon programme. Je remercie Dieu le clément et miséricordieux, de m'avoir donné l'occasion aujourd'hui de m'adresser à travers cet entretien aux nigériennes et aux nigériens. Le Niger a connu depuis les années 60 tout un processus d'appui à la décentralisation, et par moment des élections ont été organisées, afin de permettre au peuple de s'exprimer, de choisir la personne ou les personnes les mieux indiquées pour conduire les institutions de la république. C'est dans ce cadre, que moi Laouan Magagi, avais été donc investi par mon parti, l'Alliance pour le Renouveau Démocratique, (ARD), Adaltchi Mutuntchi avec le symbole ''Sinsiya'', qui symbolise l'unité nationale.

Pourquoi ? Parce que le peuple nigérien a toujours voté. Il est vraiment assidu dans le vote, dans le calme. Malheureusement, les dirigeants, qui ont été désignés n'ont pas fait du ''Adaltchi'' dans la gestion du pouvoir. Et c'est pourquoi, moi en tant que agent du développement, qui a une trentaine d'années d'expérience dans le domaine du développement local et la décentralisation, je me suis porté candidat et mon parti a accepté de m'investir.

Mon programme, il est tout simple. Je ne peux pas le développer ici, mais quand même les grandes lignes, il est tout simple, c'est un programme qui veut d'un Niger émergent, et au plus vite. Il faut que ça passe du discours à l'acte. Et pour y arriver il faut impliquer l'ensemble du peuple nigérien, toutes les classes politiques, toutes les classes sociales, toutes les couches sociales pays devraient être associées, impliquées de manière participatives dans la gestion du pouvoir. C'est ce qui m'a motivé effectivement à pouvoir venir dire aux nigériens que je voudrai leurs suffrages le 21 février 2016.

Le programme comporte un certain nombre de points clés. D'abord le renforcement de l'unité nationale, le renforcement de la souveraineté de l'Etat nigérien. Il y a également la promotion de la liberté fondamentale et des droits humains. Il y a également l'autonomisation de la femme, des jeunes et des personnes qui vivent avec le handicap qui devrait aussi être renforcée. Il y a surtout l'établissement d'une justice véritable, une justice juste et accessible à tous les citoyens. Nous avons prévu également de faire un service accessible aux citoyens.

Aujourd'hui les dossiers durent au niveau de la justice par rapport à l'instruction, par rapport à un certain nombre de choses. Vous avez vu sur le plan politique ya des partis politiques qui sont en conflit à la justice depuis des années et des années. Il faut moderniser cela, il faut rendre la justice crédible. Il faut permettre aux juges de faire leur travail. Et moi, je m'engage fermement et devant le peuple à laisser la justice faire son travail. Je suis un agent de développement, je ne suis pas un politicien, mais Incha Allah, je vais permettre à la justice nigérienne de rendre justice, nul n'est au-dessus de la loi, même si je suis Président de la République. Donc c'est pourquoi j'ai prévu effectivement que la justice sera renforcée.

Dans le domaine de la sécurité, nous avons prévu renforcer les forces de défense et de sécurité, les renforcer en matière humain, en matière matériel, en formation, et surtout aussi en relation avec les autres forces de défense et de sécurité de la sous-région et du monde entier. Pour cela nous avons prévu des mesures pour consolider ce qui a été fait comme acquis. Nous savons très bien que de l'indépendance à aujourd'hui, y a des acquis à consolider. Donc nous nous engageons à consolider ces acquis, à renforcer leur capacité en matière financière, matérielle et humaine, à financer des programmes de développement pour les jeunes. Dans beaucoup de régions les jeunes n'ont pas de travail et parfois ça tente. Donc pour éviter cette oisiveté, nous nous avons prévu de faire des programmes de développement solide très riche qui vont permettre effectivement une occupation de ces jeunes-là. Donc dans le domaine du développement rural nous allons également renforcer le secteur de l'agriculture.

Le secteur de l'agriculture qui est un secteur qui a été délaissé pendant plusieurs années dans notre pays, qui quand même commence de temps en temps à prendre de l'essor. Et c'est pourquoi nous pensons spécialiser ou responsabiliser les différentes régions du Niger. Par exemple la région d'Agadez sera spécialisée dans la production de l'ail, de la pomme de terre, et des dattes en quantité suffisante pour pouvoir exporter. La région de Diffa sera également spécialisée dans le domaine du poivron et du maïs. La région de Zinder sera spécialisée dans le domaine de la production de la viande, du niébé, de la canne à sucre, et du sésame.

La région de Tillabéry sera spécialisée dans la production du riz, du poisson. Au niveau de la région de Dosso nous allons mettre le paquet pour permettre à ce que cette région soit spécialisée dans la production du coton, du riz, du miel, et de la canne à sucre. Dans la région de Tahoua nous allons développer particulièrement l'oignon, surtout le violet de Galmi qui a déjà un label que d'autres pays sont entrain de vouloir récupérer. Nous allons renforcer ce label afin que la production de l'oignon soit une production pour toute l'Afrique, la région Europe, et même le monde entier. Dans la région de Maradi, nous allons renforcer la spécialisation dans la production du souchet et du moringa.

Voilà les grandes productions au niveau de ces différentes régions que mon programme se propose de renforcer dans ces domaines-là. En matière de mobilisation de fonds, nous allons créer des fonds à travers les différentes banques. Des fonds qui seront prélevés sur des produits importés, sur la TVA sur un certain nombre de choses. Ce n'est pas que nous allons augmenter la TVA, non. Au niveau de la TVA nous allons prendre la part qui peut aider à renforcer le domaine de la santé, le domaine de l'éducation, ou en tout cas tout domaine productif. Nous allons également renforcer le contrôle des prix, même si nous sommes dans le commerce libéral au Niger, vous avez constatez que la question du contrôle des prix est délaissée. Et les gens sont laissés à eux-mêmes avec toutes les spéculations du monde.

Par rapport à ça également, nous allons essayer de voir dans quelle mesure nous pouvons renforcer ce contrôle de prix-là. Les services des impôts seront renforcés et effectivement, que ce soit sur les frontières ou à l'intérieur du pays, que les mobilisations des fonds puissent être fortes et très sévères. Nous allons lutter également dans le domaine de la sécurité contre la criminalité nationale et internationale. Nous allons également contribuer à réduire les conflits intercommunautaires, puisque de là peuvent être menées des actions qui peuvent permettre à l'Etat de pouvoir développer le pays. En matière d'appui de proximité à la population et aux collectivités territoriales, il se trouve que l'administration est aujourd'hui politisée. Aujourd'hui, pour être le directeur d'une école primaire dans ce pays il faut que vous présentiez la carte d'un parti politique qui est au pouvoir.

Pourquoi ? Il faut mettre en avant la qualité de l'homme et voir comment évaluer ses capacités et lui donner un mandat. Si d'ici un an ou deux ans on n'arrive pas à voir un taux de ceci dans ton école, on va te remplacer, ou dans ta direction générale on va te remplacer. Là il sait très bien qu'il est là pour le peuple nigérien, pas pour la protection de x ou de y, c'est pourquoi, moi je m'engage à dépolitiser, alors là ce n'est pas le discours, ce serait l'acte, parce que ceux qui me connaissent savent que je suis capable de la faire. Je vais dépolitiser l'administration. Vous serez en paix, camarades de services techniques, camarades travailleurs vous serez libres, mais attention, comptables de ce que vous allez faire. Je ne vais pas du tout laisser l'impunité.

Dans le domaine de l'éducation, il y a beaucoup à faire. Beaucoup a été fait, mais beaucoup reste à faire. L'éducation que nous voulons est une éducation d'accessible à tous. C'est une éducation de qualité. C'est une éducation où la gestion est transparente. C'est pourquoi dans mon programme nous avons prévu de rehausser par rapport à l'éducation, le budget national qui sera mis à la disposition de l'éducation sera suffisamment renforcé. Nous n'allons pas dire que nous allons faire des écoles, des CEG, nous allons faire telle quantité ou tel nombre de ceci, non. Mais par contre nous allons à travers le transfert de compétence responsabiliser les collectivités territoriales. Si les écoles sont gérées par la commune, et bien l'Etat, doit mettre les fonds à la disposition de la commune. Quitte à ce qu'elle organise tout le processus, pour construire la classe. Ce n'est pas à moi président de la république de l'assurer. Si demain le lycée va être construit, et bien ce serait le conseil régional qui est responsable devant cela, de par le transfert de compétence de le faire. Et je mettrai tous les moyens à leur disposition. Mais attention, la rigueur sera de règle. C'est pourquoi moi je pense qu'il faut faire la subsidiarité, rendre à celui qui peut faire quelque chose le plus proche du peuple la responsabilité de le faire. Je ne vais pas m'arroger la robe de dire que c'est moi qui fait tout. C'est pourquoi dans le domaine de la santé, je vais renforcer également le recouvrement des coûts. Mais je constate aujourd'hui que les formations sanitaires dans l''ensemble du pays sont mal faites.

Je le dis en âme et conscience, des efforts ont été faits, c'est vrai. Mais aujourd'hui force est de constater que si une femme devrai être évacuée c'est tout un problème. Le Président de la République Issoufou Mahamadou a mis en place des ambulances. C'est bien, c'est une très bonne chose. Mais dans certaines localités, je vous informe que les ambulances n'ont même pas le carburant pour évacuer le malade, alors que le résultat est d'améliorer la santé de la personne. C'est pourquoi, moi en plus des ambulances moi je vais mettre les moyens nécessaires dans le budget national, et je vais demander aux collectivités territoriales d'inscrire comme le PDS l'a toujours prévu de réaliser concrètement de responsabilité des collectivités territoriales dans la prise en charge de la santé de nos enfants, des femmes allaitantes, et des nigériens d'une manière générale. Egalement dans le domaine social, nous allons renforcer les capacités des femmes, des jeunes et comme je le disais tantôt, des personnes vivant avec la situation de handicap.

La liberté de la presse, si je suis président de la république, l'ORTN sera libre. Je vous le dis fort. Vous serez libre de traiter tout. Je ne vais pas faire de censure. Aucun directeur général n'aura d'instruction pour que vous ne soyez pas libre de dire ce qui est bon. De la même manière que la presse privée dit des choses, vous allez dire de mauvaises choses. Moi j'ai vécu au temps de Sankara, j'étais étudiant, et j'ai vu ce que le pouvoir a fait pour permettre, que tout directeur général qui ne fait pas un bon travail que la presse publique le dise pour que nous nous ayons l'occasion de le remplacer en bonne et due forme, sans autre forme de procès. C'est pourquoi nous avons prévu également dans le domaine des relations internationales, nous allons entretenir toutes les relations qui ont été prises, qui ont été négociées, tous les accords nous allons les consolider. Nous allons poursuivre cela. En matière de l'environnement, nous allons continuer à mettre en œuvre tout ce qui a été pris comme décisions de la Cop 21, afin que notre environnement soit beaucoup plus assaini. Voilà les grandes lignes du programme que nous voulons faire si le peuple nigérien nous accorde sa confiance le 21 février.

Monsieur Laouan Magagi, vous avez décliné un programme fort ambitieux, mais comment comptez-vous mobiliser les ressources nécessaires à sa mise en œuvre ?

Merci, la mobilisation des ressources elle doit être d'abord faite sur nos ressources propres. Ceux qui me connaissent savent que je préfère qu'on compte sur nos ressources propres. Je veux que le Niger compte sur ses ressources propres dans un premier temps. Dans le sous-sol nous avons de la richesse, sur le sol. Nous allons valoriser ces richesses-là, et c'est ça qui va permettre au Niger de pouvoir avoir d'abord les fonds nécessaires pour la réalisation de programme aussi ambitieux comme vous le disiez. C'est pourquoi, nous nous avons que tout ce que le Niger va avoir comme richesse sera mobilisé, et ça sera versé. Bien sûr, que le trésor va avoir accès.

Par exemple, pour le pétrole nigérien, moi je vais demander à ce qu'il y ait un compte au niveau d'une banque internationale pour la traçabilité du fonds du pétrole nigérien, afin que tous les nigériens sachent qu'est ce qui est rentré, et qu'est ce qui a été fait, au lieu d'utiliser directement les fonds à partir du trésor public national. Les autres fonds, comme uranium et autres je ferai de mon mieux également pour rehausser le prix, pour amener les partenaires en les diversifiant à respecter leurs engagements. Je n'accepterai pas qu'un partenaire qui prenne des engagements puisse revenir pour renégocier autrement.

Aussi, par rapport à la mobilisation des ressources, le Niger dans toute la sous-région, pratiquement dans l'Afrique occidentale, c'est le premier pays en production animale. L'élevage du Niger, est un élevage propre. La viande du Niger est très propre, prisée, c'est pourquoi nous allons mettre le paquet pour permettre à ce que le Niger tire meilleur profit de son élevage. Il en est de même de l'agriculture. Par rapport à l'agriculture, nous comptons aider les nigériens à produire pour exporter, pas à produire pour manger et nourrir les nigériens seulement, à produire pour exporter. On va se nourrir et exporter une grande quantité. Et l'eau existe, et en sous-sol, et en surface, et c'est pourquoi nous allons donc faire cela. En plus tout ce qui est ouverture avec les sociétés internationales nous allons faire des facilités pour leur permettre de venir au Niger, pour pouvoir produire à moindre frais et vendre aux nigériens. Nous nous engageons à faire du Niger un pays crédible pour que les investisseurs puissent venir s'installer et mettre leur fonds, l'ensemble de tout cela va permettre certainement de générer les moyens nécessaires qui vont permettre de faire ce programme.

Monsieur Laouan Magagi, si vous êtes élu Président de la République quel serait la priorité de vos priorités ?

Comme vous l'avez vu les priorités sont nombreuses. Plusieurs domaines ont été développés. Mais si aujourd'hui je devrai dire de toutes ces priorités laquelle est la prioritaire, j'allais dire que ma priorité c'est de créer les conditions d'une bonne gouvernance et d'un développement local pour notre pays, seul gage, d'une Niger émergent. Ce qui est l'objectif principal que je me suis donné.

(Source : Entretiens menés par Télé Sahel)

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