Au Niger, l’artisanat représente l’une des grandes sources de revenus des populations. Environ 900.000 personnes vivent à temps plein ou de manière saisonnière des activités artisanales qui sont au nombre de 206 métiers, selon la direction de l’artisanat.
Aujourd’hui, au village artisanal de Wadata à Niamey - le plus grand centre artisanal du pays -, les clients se font rares.
« Avant on faisait des recettes allant jusqu’à 3 millions de F CFA par mois. Maintenant avec l’insécurité ici à Niamey, on ne fait que 200 à 300.000 F CFA de recettes mensuelles à cause de l’insécurité parce que notre clientèle est constituée expatriés », déplore Mahamane Sani, secrétaire comptable au village artisanal.
En attendant le retour des clients, la production continue. Après une formation en confection des articles pour femmes en Chine, Mme Laziratou n’arrive pas à écouler ses produits. « Ça fait à peu près six mois qu’on est là, mais je n’arrive pas à trouver les clients », indique-t-elle.
Du côté de l’administration, on reste optimiste même si l’on reconnait que l’insécurité a porté un coup au secteur.
« Il y a des produits pour lesquels, quel que soit la nature ou les causes d’une crise, ils vont continuer à se vendre. C’est des produits de première nécessité tels que les produits de l’artisanat utilitaire ou de l’artisanat de service. Même si vous n’avez rien, vous allez les consommer parce que ça fait partie de votre quotidien », souligne Adawal Aboubacar, directeur de l’artisanat.
Selon ce dernier, sur la base des différentes études, la contribution de l’artisanat au produit intérieur brut est estimée à 25%.
Souleymane Ag Anara, Oumar H.Saley, Aïssata Ahamadou