En voilà encore une nouvelle affaire qui va faire couler beaucoup d’encre en cette période assez décisive d’élections que vit notre pays ! Les douanes nigériennes viennent d’intercepter une importante cargaison de bulletins électoraux pour le premier tour des élections présidentielles du 21 février prochain, et qui plus est, sont déjà estampillés d’empreinte d’encre indélébile sur la case du candidat Hama Amadou du MODEN LUMANA.
Pour s’en tenir au fait, c’est un porte-parole de la Douane, Mamadou Arzika, qui a dévoilé lors d’un point de presse qui s’est tenu ce lundi à Niamey, la saisie dans un autocar de transport en commun, de quelques 20.800 spécimens de bulletins de vote stockés dans 26 sacs. Les bulletins étaient marqués de l’empreinte d’encre indélébile légale, correspondante au candidat de Lumana. En somme, un vote en faveur de Hama Amadou d’après les dispositions légales, sauf que les bulletins sont nuls et de nuls effets même en cas de vote.
La saisie a été opérée dans la nuit du 12 au 13 février dernier sur l’axe Torodi-Niamey et d’après les médias de la place, le bus était en provenance du Ghana.
A la suite des premières investigations, le convoyeur aurait déclaré que le « colis » était destiné au parti de l’ancien président du parlement et c’est même un des membres de la formation de Hama Amadou qui serait venu chercher la fameuse cargaison.
Selon toujours le représentant de la Douane, la saisie faisait suite à l’absence de tous les documents requis par celui qui était sensé réceptionné le colis et non pas parce qu’elle était destinée à une formation politique.
Voilà pour les faits !
Mais pour les implications, cela relève d’une autre histoire et dès la publication de l’affaire, les langues se sont déliées pour donner leurs interprétations des conséquences des évènements assaisonnées à la sauce politique bouillonnante actuelle.
Pour les uns, les partisans du régime particulièrement, c’est une scandaleuse affaire qui révèle jusqu’à où peuvent aller les militants de Lumana, et ceux de l’opposition, pour s’assurer de la victoire au scrutin présidentiel. En clair, une tentative de fraude électorale par bourrage des urnes que voulaient manigancer l’opposition politique à défaut d’empêcher le « un coup K.O » du président-candidat Issoufou Mahamadou.
Du coté des opposants, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un complot grotesque qui vise à acculer Hama Amadou et par la même occasion l’opposition. Mais aussi et surtout, les partisans de cette « théorie du complot » au niveau de l’opposition considèrent que l’affaire a été savamment amplifiée pour détourner l’attention de l’opinion des basses manœuvres auxquelles se livre le régime pour passer en force. Cela d’autant plus qu’il échoue à faire « avaler aux nigériens la validité du vote par témoignage, dernière bouée e sauvetage pour le régime de réussir son « coup K.O ».
Dans un cas comme dans l’autre et sans tirer de conclusions hâtives, il apparaît clairement, et de toute évidence, que le vrai commanditaire de cette affaire a vu tout faix !
Que ça soit le régime qui essaie de comploter ou l’opposition qui tente de frauder, l’affaire est à la limite du ridicule puisque et aussi tout simplement, il ne s’agisse que de « spécimens » comme c’est marqué sur les fameux bulletins.
Les spécimens sont des modèles et sont d’aucune façon valable pour les élections. Ils n’auraient jamais pu compter, même en cas d’élection à moins de tromper la vigilance des votants, des membres des bureaux électoraux, des délégués des partis politiques, des observateurs nationaux et internationaux ainsi que des membres de la CENI et de la Cour des comptes !
In fine et pour ne pas sombrer dans toute polémique, la grosse question de l’heure, c’est à qui profite réellement cette magouille ? La complexité de cette nouvelle affaire aux contours pourtant légalement simples, puisqu’il ne s’agit que des bulletins inutiles sauf pour les besoins de la campagne, fait que de cette réponse, dépendra largement l’identité du commanditaire !
Afin de faire la part des choses, nous avons contacté le parti du candidat incriminé où on nous a fait savoir pour le moment que les explications et les réponses aux interrogations seront apportées au moment «opportun et dans les plus brefs délais ».
Comme on dit donc en pareille circonstance, nous y reviendrons alors !
