Le moral de l'opposant Hama Amadou, un des favoris à la présidentielle du 21 février au Niger mais écroué pour complicité dans une affaire de trafic présumé de bébés, est "au beau fixe" et il croit "en sa victoire", a dit à l'AFP sa première femme Zeinabou Hama Amadou, dimanche à Niamey.
"Je l'ai vu jeudi à Filingué (sa prison au nord de Niamey). Il suit la campagne de près, de sa cellule", a-t-elle affirmé, soulignant que l'opposant détenu depuis novembre croyait "en sa victoire".
L'ancien Premier ministre et ex président de l'Assemblée nationale est écroué depuis son retour d'exil en France. Lui se considère comme un prisonnier politique alors que le pouvoir parle "de dossier de droit commun".
"Ce que nous souhaitons c'est qu'il aille de la prison à la présidence", a affirmé sa première épouse reprenant un des slogans du dernier meeting de son parti qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes au Palais des sports de Niamey.
Elle a précisé que M. Amadou était "bien traité" mais n'avait pas le droit "comme les autres détenus au téléphone portable".
"Il reçoit des visites, se tient informé et donne des consignes grâce aux visites. Il est déterminé", a-t-elle dit, ajoutant qu'il comptait battre le président Mahamadou Issoufou qui brigue un second mandat "au premier tour" ou "au deuxième tour".
"Il ne peut pas battre campagne alors que tous les autres candidats le font. Ils ont enfermé un adversaire. C'est politique", a assuré Zeinabou Hama.
"Les gens sont fatigués de l'injustice. Ils expriment leur ras-le-bol. Nulle part ailleurs, on enferme un adversaire pour ses opinions et sa popularité. La période des arrestations est révolue", a-t-elle conclu.
Lors du meeting, des orateurs ont mis en garde contre toute tentative de "hold-up" électoral du pouvoir. "S'il y a hold-up, il y aura bagarre", a confié un militant.
Près de 7,5 millions d'électeurs doivent choisir dimanche entre 15 candidats lors du scrutin présidentiel qui sera couplé à des législatives.
Le président Issoufou promet une victoire dès le premier tour alors que l'opposition la juge que "impossible".
Les principaux opposants dont Hama Amadou ont signé un accord prévoyant d'appeler à voter pour l'opposant qui arrivera en tête du premier tour.