Le lundi 15 février 2016, la presse nigérienne a présenté des spécimens saisis par la douane et considérés comme étant les fruits du démantèlement d’une tentative de fraude électorale. Sur ces spécimens était marqué le logo et les slogans de campagne du Mouvement démocratique nigérien (MODEN Lumana) de Hama Amadou, incarcéré à Filingui.
Le parti a réagi le mardi 16 février par une conférence de presse où il dénonce une campagne de diabolisation.Le parti du Mouvement démocratique nigérien (MODEN Lumana) de Hama Amadou et membre fondateur de la Coalition pour l’alternance 2016 (COPA 2016) est remonté contre le pouvoir de Niamey qu’il accuse de campagne de diabolisation.
En effet, la douane a présenté à la presse nigérienne des spécimens portant le logo et le slogan de campagne du MODEN qui ont été saisi aux mains d’individus malveillants. Selon l’explication de la douane, il n’est pas exclu qu’il s’agit de tentative de fraude en cours.
Pour le parti de Hama Amadou, il n’en est rien. « Contrairement à ce que l’on serait tenté de comprendre à travers la campagne de communication tendancieuse exécutée à dessein, les bulletins que l’on a voulu faire passer pour des trophées saisis par la douane, ne sont que des spécimens de sensibilisation des militants sur le vote à bulletin unique. D’ailleurs les mentions « spécimens » et/ ou « voter pour Hama Amadou » y sont clairement inscrit », a indiqué Abdoul Aziz Issa Daouda, membre du bureau politique nationale du MODEN Lumana.
Pour lui, le MODEN n’est pas le seul parti politique à utiliser des spécimens dans le cadre de la campagne de sensibilisation des militants pour le vote. Cette utilisation, a-t-il poursuivi, est même légale et participe à l’animation de l’éducation politique des militants. « Le MODEN Lumana rassure donc les militantes et militants, tous les nigériens et toutes les nigériennes. Leur faire croire que les spécimens peuvent être utilisés dans un élan de fraude consiste à sous-estimer la capacité de raisonnement des Nigériens », a affirmé le conférencier. Et d’ajouter : « Au MODEN, nous sommes convaincus de remporter les élections et d’ailleurs grâce en partie à l’impopularité du régime. C’est cette conviction qui nous détermine à œuvrer pour des élections propres ».
Abdoul Aziz Issa Daouda et ses camarades accusent en retour le pouvoir de manœuvrer pour truquer les élections. Ils citent entre autres la manipulation de cartes d’électeurs à des fins de fraude électorale, des « velléités consistant à provoquer des troubles dans les bureaux de vote situés dans des zones favorables aux partis de l’opposition avec le dessein de faire invalider les résultats de ces bureaux ».