Des élections justes et crédibles sont l’alpha et l’oméga de la quiétude sociopolitique dans un pays. Certains acteurs, de par leur statut social ou professionnel, peuvent impacter d’une manière ou d’une autre les scrutins. Alors prudence.
De ces corps constitués qui peuvent corrompre la crédibilité d’une élection, nous avons les Chefs traditionnels, les Oulémas et les Forces de Défense et de Sécurité. Au Niger, des régimes d’exception à l’ère démocratique, toutes ces corporations ont toujours observé une stricte neutralité dans les joutes politiques.
Cependant, sous le Guri d’Issoufou Mahamadou, cet esprit d’équidistance est en passe d’être perverti, notamment en ce qui concerne la chefferie traditionnelle. En effet, depuis des mois, le camp présidentiel fait littéralement la cour aux chefs traditionnels, pourtant détestés par ces mêmes guristes au tout début du multipartisme. Alors, il ne serait pas de trop d’attirer l’attention de nos honorables Chefs traditionnels sur le danger de toute posture partisane de leur part. Garants de la cohésion sociale, ce, depuis des siècles, ils doivent continuer impérativement à jouer ce rôle combien vital dans un pays comme le nôtre. Cette neutralité doit être de mise spécialement le jour du scrutin afin de ne pas influencer le choix de leurs administrés. Cet appel à l’impartialité, nous la lançons également à l’endroit des structures des observateurs indépendants. Notamment, certaines organisations nationales, lesquelles, on le sait sont infestées d’individus dont les accointances politiques sont plus qu’évidentes. Sous le couvert de la société civile, bien de personnes jouent en réalité des partitions éminemment politiques, on le remarque surtout lors de débats radiotélévisés. Il est également important d’évoquer le cas de certaines associations des épouses des FDS qui prennent ouvertement position en faveur du camp présidentiel. Nous sommes au seuil d’un tournant décisif de la vie sociopolitique de notre pays, toute mise en garde contre des pratiques pouvant déliter les scrutins du 21 février n’est pas de trop. À tous ceux qui oublient leur devoir de neutralité relativement à la vie politique, nous tenons à dire ceci : ne craquez pas l’allumette qui risque d’embraser le climat politique. Le feu postélectoral qui a consumé tant de pays africains, nous ne le voulons pas chez nous, que Dieu dans sa grande miséricorde nous épargne ces violences meurtrières.