De mémoire de Nigériens, jamais les caravanes électorales n’ont été interdites à Niamey la capitale si ce n’est cette fois-ci sous la conduite du Guri system. Principal motif invoqué, les injures et autres invectives que les gens lancent au passage des caravaniers. Fallacieux argument qui ne tient absolument pas debout. Au fait, la réalité est toute autre et elle fait terriblement peur. En effet, depuis la nuit des temps, les observateurs les plus lucides de la scène politique nationale savent très bien que Niamey la capitale est le fief incontesté de LUMANA FA.
De tous les temps, Hama Amadou et ses principaux lieutenants originaires des quartiers les plus populeux de Niamey ont ratissé très large dans cette capitale qui leur entièrement acquise. En dehors de quelques quartiers périphériques qui abritent des populations éparses dans des sites fara ka zamna, l’essentiel des militants de Niamey sont de LUMANA FA. Et, à la faveur de cette campagne aubaine que le Guri a faite à Hama Amadou et ses lieutenants en les envoyant en prison, la population de Niamey de tous les bords est tombée en sympathie au LUMANA FA. Hama Amadou principalement bénéficie de la compassion des citoyens nigériens, jusqu’aux confins inimaginables du PNDS luimême. Cette réalité a aujourd’hui des proportions telles que le peuple nigérien se demande si le PNDS et sa coalition ne seraient pas repoussés à la troisième ou même quatrième position.
Ceci dit, une semaine après l’ouverture de la campagne électorale, les rues et les concessions de Niamey la capitale n’affichent plus qu’une couleur, celle de LUMANA FA. Il n’ y a pas un carrefour de Niamey où ne s’érigent des hangars de LUMANA FA. Pour le tapage électoral, c’était le comble. De partout, la voix de la cantatrice Habsou Garba s’élève pour chanter l’éloge de LUMANA FA, de son président et de ses hommes de main. C’était vraiment fabuleux pour les uns et une grande gêne pour les autres. Pour le Guri principalement, lui qui avait cru avoir fait main basse sur l’électorat de la capitale en érigeant des échangeurs et autres immeubles, la surprise a été assourdissante. La population semble lui dire : « Merci quand même pour avoir embellit certains carrefours ; ma çà ne se mange pas ; nous attendons celui-là qui nous enlèverait soif, faim et paupérisation : Hama Amadou ». À l’épreuve des faits, les caravanes des autres formations politiques faisaient figure d’une minable goutte d’eau dans l’océan. À leur passage, c’était vraiment le ridicule et la gêne se lisait sur cette imposante remorque où on a dessiné quelques actions d’éclat de Mahamadou Issoufou. Les plus tendus se mettaient à huer ce cortège de la honte qui ressemble beaucoup plus à un cortège mortuaire qu’à une caravane de joie et de propagande.
Pendant ce temps, la caravane de LUMANA FA ratissait large et faisait grands bruits. Cela prenait l’allure d’une véritable démonstration de force et d’une punition administrée de plein fouet au Guri system. La désillusion était là face à la réalité du terrain. C’est cette vérité toujours amère qui a poussé les autorités à mettre fin aux caravanes électorales dans la capitale. Échec et mat ! Le vin est déjà tiré ; il reste à le boire. Et, le boire signifie pour le Guri et ses sbires d’accepter le fait accompli, la réalité palpable. Les prochaines élections à venir ne sont nullement en leur faveur. Il faut dès à présent que le Guri se prépare psychologiquement à cette réalité. Cette aberration d’un coup KO doit très rapidement être extirpée des esprits. Le Guri doit plutôt se chercher, voir derrière qui il s’alignerait au second tour. Le LUMANA FA ou le MNSD ? En tout cas, les choses sont très claires. À Niamey tout comme à l’intérieur du pays, ces deux partis sont en train de démontrer leurs forces de frappe, de mobiliser un monde comme jamais pareil n’a été lors des joutes électorales.
Il reste pour le Guri de se résoudre à prendre et accepter les conseils de sagesse et de retenue que les uns et les autres sont en train de lui prodiguer. Il faut à tout prix éviter toute tentative de fraude ou de passage en force. On voit très bien la fièvre et l’engouement qui embrasent les électeurs. Pensez-vous qu’un tel monde, désormais imbus de ses droits et devoirs et conscient de la réalité du terrain, se laisserait dupé par un résultat tronqué ? Ce serait difficile voir impossible. Alors, il faudrait que les uns et les autres fassent preuve de réalisme et de patriotisme pour épargner à notre peuple les affres des lendemains incertains.