Près d’un million d’enfants en Afrique de l’Est et australe sont atteints de malnutrition aiguë à cause de la sécheresse qui touche plusieurs pays du continent et qui devrait s’aggraver en raison du phénomène climatique El Niño, s’est alarmé ce mercredi, le fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Le phénomène El Niño, courant chaud équatorial du Pacifique, réapparaît tous les cinq à sept ans et connaît cette année une forte intensité, occasionnant à la fois des sécheresses dans certaines zones et de graves inondations dans d’autres.
« Le phénomène El Niño va décliner mais l’impact sur les enfants va être ressenti pendant des années », estime Leila Gharagozloo-Pakkala, la directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Est et australe, pour qui « c’est une situation sans précédent et la survie des enfants dépend des actions qui sont prises maintenant »
La malnutrition aiguë sévère se caractérise par une perte de poids très importante et est à la base de la plupart des décès d’enfants de moins de cinq ans dans le monde, selon l’Unicef.
En Afrique de l’Est et en Afrique australe, le volume des précipitations est bien inférieur à la moyenne et les récoltes sont maigres depuis plus de deux ans. En conséquence, les prix des denrées de base augmentent et les habitants doivent réduire leur nourriture, ce qui expose notamment les enfants à la faim et aux maladies, précise l’Unicef.
« Les statistiques sont stupéfiantes et on s’attend à ce que la situation s’aggrave en 2016 et en 2017 », prédit Megan Gilgan, conseillère à l’Unicef pour les situations d’urgence dans la région.
Le Lesotho, le Zimbabwe et plusieurs provinces sud-africaines ont déjà déclaré l’état de catastrophe naturelle.
En Afrique de l’Est, l’Ethiopie est particulièrement touchée avec 18 millions de personnes qui devraient avoir besoin d’aide alimentaire d’ici la fin de l’année, selon l’Unicef qui estime que le pays a besoin de 87 millions de dollars de dons.
Près de 14 millions de personnes pourraient manquer de nourriture en 2016 en Afrique australe selon l’ONU, en raison des maigres récoltes de l’an dernier combinées à cette grave sécheresse.