CHARM EL-CHEIKH (Egypte) -- Le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi a inauguré samedi le Forum Africa 2016 dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, un rendez-vous destiné à doper les échanges commerciaux et la coopération économique sur le continent.
Organisé par l'Egypte en partenariat avec le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), ce forum de deux jours devrait se dérouler en présence de 1.500 participants, dont les présidents du Soudan, du Nigeria, du Togo, du Gabon et de Guinée équatoriale, ainsi que du Premier ministre éthiopien.
"Les défis auxquels nous sommes confrontés nous poussent à développer des mécanismes d'action commune en Afrique et suivre un schéma d'intégration régionale", a dit M. Sissi dans son discours inaugural, soulignant la nécessité de mener de grands projets, notamment en matière d'infrastructures.
Le dirigeant égyptien a évoqué le besoin de "renforcer la compétitivité des marchés domestiques, d'accroître leur capacité à attirer des investissements et de pénétrer les marchés internationaux", bien que la conjoncture internationale soit morose.
Il a souligné que l'Egypte entendait doubler d'ici cinq ans son volume d'échanges commerciaux -aujourd'hui de 5 milliards de dollars- avec les pays africains. Le récent élargissement du canal de Suez constitue à ses yeux "la première étape" d'un énorme projet visant à accroître le commerce entre le continent et le reste du monde.
Frappé par des problèmes économiques liés au terrorisme qui ont fait chuter les revenus touristiques et les investissements, l'Egypte a reçu début janvier une première tranche de 500 millions de dollars issue d'un prêt de 1,5 milliard de dollars accordé par la Banque africaine de développement (BAD).
Présent à Charm el-Cheikh, le président de la BAD, Akinwumi Adesina, a exhorté les dirigeants africains à lever les barrières commerciales et toutes les entraves aux affaires, souhaitant la création d'un marché unique qui garantirait croissance et prospérité pour tous.
Pour le président soudanais Omar el-Béchir, le continent souffre d'infrastructures de communication inadéquates et du manque d'industrialisation de ses matières premières. La crise de 2008 et la chute des cours du pétrole ont grandement affecté la croissance en Afrique, a-t-il noté.
"Nous pouvons éviter ça par notre propre industrialisation de nos matières premières et le doublement de nos produits", a-t-il dit en demandant aussi que l'on "encourage le commerce inter-africain étant donné l'énorme taille de son marché. Si nous en faisons bon usage, cela bénéficiera à tous les Etats africains", a noté le président soudanais.