L’opposition nigérienne avait saisi la Cour constitutionnelle en vue de l’annulation d’un arrêté autorisant les personnes détentrices d’une carte d’électeur à voter, lorsqu’elles ne sont pas en possession de l’une des pièces d’état civil exigées par le Code électoral.
La Cour constitutionnelle a rendu ce samedi une décision en faveur du vote par témoignage, en perspective de la présidentielle et des législatives de dimanche.
Elle autorise dès lors l’électeur sans pièce d’état civil (carte d’identité nationale, passeport ou permis de conduire, etc.) à voter, si une personne remplissant toutes les conditions de vote exigées par le Code électoral atteste que l’électeur présent est bien celui dont le nom figure sur les listes électorales.
L’opposition estime que cette faveur faite aux électeurs peut ouvrir la voie à des irrégularités. Ses représentants ont dit craindre que des masses d’électeurs soient autorisées abusivement à voter, notamment dans les rangs des expatriés vivant au Niger, sans être détenteurs de pièces d’état civil délivrées par les autorités de ce pays.
Par ailleurs, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) "est prête" pour l’organisation du scrutin, selon son président Boubé Ibrahim.
"C’est vrai qu’il y a de petits problèmes, qui ont été signalés par-ci, par-là. Mais nous allons prendre les dispositions nécessaires pour les résoudre", a assuré M. Ibrahim.
Environ 7,5 millions de Nigériens vont élire un chef de l'Etat et 171 députés, ce 21 février 2016.
Le matériel électoral est déjà acheminé dans les communes du pays, a-t-il dit à notre correspondant à Niamey.
Environ 7,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour le double scrutin.
Quinze candidats, dont le président sortant, Issoufou Mahamadou, sont en lice pour l’élection présidentielle.
Concernant le scrutin législatif, 171 députés doivent être élus.
Les deux élections vont coûter 38 milliards de francs CFA, selon le président de la Céni.