NIAMEY, - Dans moins de 24 heures, les Nigériens voteront parmi 15 candidats leur président à l’occasion du premier tour d’un scrutin présidentiel couplé aux législatives prévu dimanche 21 février.
En voici quelques extraits des portraits de ces candidats et leurs forces.
M. Mahamadou Issoufou du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS), candidat à sa propre succession, 64 ans, ingénieur des mines, chef de l’Etat en poste depuis le 7 avril 2011.
Auparavant, il a été deux fois au second tour aux élections présidentielles contre l’ancien président Tandja Mamadou (1999 et 2004), ancien Premier Ministre (1993), ancien président de l’Assemblée Nationale (1995).
Il est incontestablement considéré par le plus grand favori par la faveur du bilan élogieux marqué par d’importantes réalisations. Il a le soutien de 44 partis politiques dès le premier tour.
M. Seini Oumarou, 65 ans, gestionnaire, candidat du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD), adversaire malheureux de Mahamadou Issoufou au second tour en 2011 ; il a été président de l’Assemblée nationale, et ancien Premier ministre du gouvernement de Tandja Mamadou renversé le 18 février 2010 dont il jouit du bilan très apprécié par la majorité des Nigériens et incarne aujourd’hui la continuité.
M. Hama Amadou du Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine, 65 ans, troisième meilleur score aux dernières élections présidentielles (2011), ancien Premier Ministre (1995 et 1999-2007), ancien président de l’Assemblée nationale, peut se prévaloir d’être parmi les favoris aux scrutins présidentiels au Niger.
Il se trouve en prison depuis mi-novembre à Filingué (180 km au nord de Niamey) pour trafic présumé de bébés.
M. Mahamane Ousmane, 66 ans, statisticien-économiste, premier président démocratiquement élu du Niger (1993-1996) et ancien président de l’Assemblée Nationale (1999-2004), sous la bannière de son ancien parti la Convention Démocratique et Sociale (CDS) dont il a été éjecté de la présidence par décision de justice. Pour 2016, il se présente comme candidat du Mouvement des Nigériens pour le Renouveau Démocratique (MNRD). Il semble avoir gardé intact son électorat surtout à Zinder (son fief), selon certains observateurs.
M. Cheiffou Amadou candidat du Rassemblement Démocratique et Social (RSD), 73 ans, est le plus âgé de tous ; ingénieur de l’aviation civile, il a été ancien Premier ministre du Niger (1991-1993), à la suite de la Conférence nationale qui a instauré le multipartisme au Niger, ancien Président du Conseil économique, social et culturel (CESOC), ancien Médiateur de la République. Il est à sa troisième élection présidentielle.
M. Amadou Boubacar Cissé, né en 1948 à Niamey, titulaire d’un Doctorat d’Etat en ingénierie civile de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées de Paris en France, et d’un master en économie, a été plusieurs fois membre du gouvernement, ancien cadre de la Banque Mondiale et Vice Président chargé des opérations de la Banque Islamique de Développement. Il se présente pour la seconde fois à l’élection présidentielle sous la bannière de l’Union pour la Démocratie et la République (UDR).
M. Abdou Labo, météorologue, 63 ans, ex-ministre de l’Agriculture (proche du président nigérien Mahamadou Issoufou), ayant quitté le gouvernement après avoir été poursuivi (en même temps que Hama Amadou) dans une affaire de "trafic" supposé de bébés. Il est candidat de la Convention démocrate sociale (CDS), parti dont il a arraché le leadership à Mahamane Ousmane.
M. Mahamane Jean Padonou, 62 ans, est un vieux de la politique nigérienne. Il est membre fondateur du MNSD, puis du RSD avant de créer sa propre formation politique, la Convention pour le Développement et le Progrès (CDP). Il se présente pour la première fois à l’élection présidentielle.
M. Ibrahim Yacouba, 44 ans, douanier de formation, ancien syndicaliste et ancien membre du gouvernement, il a connu un destin politique fulgurant. Il était très proche du président Issoufou, militant du PNDS avant d’en être chassé par le bureau politique "pour insubordination". Ses réseaux créent le Mouvement Patriotique Nigérien (MPN), dont il est le candidat à la présidentielle.
M. Kassoum Mamane Moctar, 40 ans, candidat de la Convergence pour la République (CPR), ancien ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de l’ex-président Tandja. Il fut maire central de Maradi (capitale économique du Niger) au titre du RSD (2011-2014) avant d’être écroué à la prison civile de Kollo pour des présomptions de malversation et d’enrichissement illicite. Très populaire, il a créé la CPR suite à une rivalité avec Cheffou Amadou pour le contrôle du RSD.
Dr Adal ag Rhoubeid est né le 1er janvier 1975, titulaire d’un doctorat en médecine obtenu à l’université Abdou Moumouni de Niamey ; il dirige une clinique privée à Tahoua et a contribué pendant des années à la création de cases de santé dans plusieurs villages et campements de la région. Il est le candidat du Mouvement Démocratique pour le Renouveau (MDR).
Dr Abdoulaye Amadou Traoré, âgé de 44 ans, candidat pour la seconde fois au scrutin présidentiel au titre du Parti du Progrès pour un Niger Uni (PPNU). Il travaille depuis 2007 au centre des femmes victimes de la fistule obstétricale de Niamey.
M. Mamane Hassoumi, 53 ans, ancien acteur de la Société civile, est investi par le Parti pour la Justice et la Démocratie (PJD). Gestionnaire de formation, il est connu surtout pour sa lutte farouche contre la mauvaise gouvernance au Niger.
M. Tahirou Guimba du Mouvement Démocratique pour le Développement et la Défense des Libertés (MODDEL), est né à Filingué en 1952 ; il fut ancien militaire démissionnaire (1973-1976), ancien cadre de la compagnie aérienne Air Afrique, ancien directeur général de l’ancienne compagnie nationale Air Niger, et promoteur et directeur général de la compagnie aérienne privée nigérienne "Oasis Air". M. Lawan Magagi, ingénieur du développement rural, il dirigea plusieurs projets sur le terrain. Homme politique discret, il est candidat de l’Alliance pour le Renouveau Démocratique (ARD).