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Le Sahel N° du 19/2/2016

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Elections présidentielles et législatives 2016 : Un tournant décisif pour le Niger
Publié le lundi 22 fevrier 2016   |  Le Sahel


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© AFP par Brendan SMIALOWSKI
Sommet USA-Afrique : Dîner de groupe entre les différents chefs d`états présents
Mardi 05 aout 2014. Washington. Photo: Issoufou Mahamadou, président du Niger


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Les Nigériens étaient, hier, aux urnes pour élire leur président et renouveler le parlement pour un nouveau mandat. C'est sous une brume légère que le président sortant Issoufou Mahamadou, candidat à un second mandat et plusieurs autres personnalités ont voté au bureau 001, implanté dans l'enceinte de l'Hôtel de ville de Niamey. Après avoir accompli son vote, le Chef de l'Etat a déclaré que ce jour est un grand jour pour notre pays, souhaitant que ces élections se passent dans la paix et la quiétude. «A la fin, il n'y aura qu'un seul vainqueur : c'est le Niger », a déclaré Issoufou Mahamoudou qui a appelé ses concitoyens à aller voter dans le calme et la sérénité pour permettre au Niger de ''continuer sur la voie du progrès et du développement économique et social ''.
A 7heures, le dispositif de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a été déjà mis en place et les premiers électeurs ont commencé à voter à 8 heures. Il s'agit des officiels mais aussi des citoyens ordinaires inscrits dans ce bureau de vote. La cour de la mairie centrale était assaillie par une foule nombreuse composée de journalistes nationaux et étrangers, ainsi que d'observateurs nationaux, internationaux et ceux accrédités par les organisations régionales d'intégration (UEMOA, CEDEAO, UA, etc.). Peu après avoir voté, le président de la CENI, M. Boubé Ibrahim a indiqué que dans l'ensemble, le vote se passe normalement, même si dit-il quelques difficultés d'ordre logistique ont été relevées aux premières heures dans certains endroits. «Mais nous sommes arrivés à les surmonter. Je pense que nous aurons des élections libres, crédibles, transparentes et apaisées. Tout se passe dans un climat serein'' a-t-il assuré.
Pour le Président de la République, ce jour est un grand jour pour le Niger. «Notre pays a besoin d'institutions démocratiques fortes et stables. J'espère que les scrutins d'aujourd'hui (la présidentielle et les législatives) vont permettre de renforcer ces institutions et je souhaite que ces élections se déroulent dans la paix, dans le calme » a déclaré Issoufou Mahamadou. «De toutes les façons il n'y aura qu'un seul vainqueur : le Niger. Notre pays a besoin de paix, de sécurité pour continuer sur la voie du progrès et du développement économique et social », a-t-il ajouté. Aussi, le candidat président a-t-il appelé par la même occasion, les Nigériens à sortir massivement pour voter dans le calme et la sérénité.
Pour sa part, le Président de l'Assemblée nationale s'est dit heureux de voir ce jour. «J'en appelle les Nigériens à la responsabilité. Notre pays a besoin de paix et de stabilité et nous devrons œuvrer ensemble dans ce sens» a déclaré M. Amadou Salifou au sortir du bureau de vote.
Quant au Premier ministre, il a renouvelé les messages déjà relayés ces derniers temps par les bonnes volontés et qui appellent à l'apaisement et à des élections libres, démocratiques, inclusives et transparentes. «Je crois que nous y sommes. Nous avons surmonté le stress d'avant élections qui a amené certains acteurs à se comporter parfois en contradiction avec la normalité. Mais les Nigériens finissent par être comme ils sont, c'est-à-dire des citoyens épris de paix et de justice et qui aiment leur pays », a déclaré M. Brigi Rafini pour qui notre pays est en train de ''bien négocier un tournant de son histoire''.
Soulignant que toutes les conditions sont créées pour que les élections se déroulent normalement, le Chef du gouvernement a formulé le vœu ardent que ces élections se passent dans la paix, dans la tranquillité. «Nous n'avons rien à gagner dans le désordre, ni dans l'agitation. Je souhaite que chacun tire les leçons de ce scrutin qui est un scrutin majeur. Mais je suis confiant que le Niger va surmonter cette étape. Les perspectives du Niger sont belles, il faut que nous participions tous à garantir au peuple nigérien un avenir radieux », a dit M. Brigi Rafini.
Du point de vue sécuritaire, il n'y a pas d'inquiétude à se faire d'après le ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses. «Toutes les dispositions ont été prises pour garantir la sécurité des opérations de vote de Diffa à Tillabéri. De la même manière qu'on a sécurisé la campagne électorale y compris à Diffa, c'est de cette même manière que toutes nos forces de défense et de sécurité (FDS) sont mobilisées pour garantir la sécurité du scrutin », a assuré M. Hassoumi Massoudou. Soulignant la maturité des Nigériens, fondée sur une longue tradition d'organisation des élections dans la paix et la sécurité, le ministre en charge de l'Intérieur a formulé le vœu que cette fois encore, le vote se passe comme d'habitude. «Je fais confiance à nos concitoyens pour qu'ils aillent voter tranquillement, sans histoires et sans violences », a-t-il déclaré, balayant d'un revers de main les informations relatives à une éventuelle interruption des réseaux sociaux. «Il n'y a aucune raison à ce que cela arrive ; c'est de la pure intoxication» a estimé M. Massoudou.
Pour le ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Porte-parole du gouvernement, ce jour sonne à la fois comme un sentiment de satisfaction et de devoir accompli. «En tant que ministre de la Justice, nous avons travaillé pendant 5 ans sous le mandat du Président Issoufou. Le gouvernement a accompli le devoir de tenir le pays démocratiquement pendant 5 ans, il est important que le renouvellement des dirigeants se passe aussi pacifiquement. C'est la principale différence entre les dictatures et la démocratie en ce sens qu'en démocratie, les citoyens désignent leurs dirigeants par leur volonté (exprimée à travers le vote) et non par la force. Nous espérons que comme en 2011, les Nigériens voteront dans la paix et la sérénité» a déclaré M. Marou Amadou.
Et c'est l'impression que les observateurs avaient, trois heures après le début du scrutin. «Pour le moment, tout se passe bien et nous espérons qu'on aura, à la fin du processus, des élections libres, transparentes et acceptées de tous » confie Sirajo Issa, observateur national. Il a appelé la classe politique et les populations à accepter les résultats. «Au fond, c'est le Niger qui est le seul gagnant » a-t-il estimé. Même constat de la part du Professeur Mohmood Yakubu, président de l'INEC (la commission électorale du Nigéria), observateur international. «Nous avons visité plusieurs bureaux de vote à Niamey. Nos autres collègues sont allés à l'intérieur du pays. De ce que nous avons vu, tout se passe pour le moment bien. Nous avons vu, les électeurs voter dans le calme, même si à l'heure où nous étions, l'affluence est timide. Mais ici au Niger, le temps du vote est long comparativement au Nigeria (11 heures), donc les électeurs ont toute la journée pour aller voter » a-t-il confié.
Professeur Mohmood Yakubu de souligner que la INEC et la CENI ont de bonnes relations. Il a rappelé que la CENI a effectué une visite de travail au Nigeria au cours de laquelle, ils ont échangé et convenu des appuis que la INEC peut apporter à la CENI. Ces appuis ont pour noms des conseils, de l'appui logistique, mais aussi dans le domaine du vote des Nigériens vivant au Nigeria dans plusieurs Etats fédérés et enfin la sécurisation du vote dans les zones frontalières notamment en proie à l'insécurité. Le président de la INEC a indiqué que les FDS nigérianes travaillent avec leurs homologues nigériennes à la frontière y compris avec des moyens aériens pour la sécurité du scrutin.

Au total 7.681.545 électeurs nigériens repartis à travers 25.792 bureaux de vote étaient appelés aux urnes pour élire leur nouveau président parmi 15 candidats dont le président en fonction. Ils renouvelleront par la même occasion, le mandant des députés à l'Assemblée nationale, dont le nombre est passé de 113 à 171 ; un chiffre établi sur la base du dernier recensement général de la population et de l'habitat de 2012.
Siradji Sanda(onep)

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