Parmi les grands défis qui attendent le futur vainqueur de l'élection présidentielle au Niger, il y a celui du contrôle des naissances. Un dossier crucial dans un pays frappé par les aléas climatiques et le réchauffement, qui rend les terres moins nombreuses et moins fertiles. Avec 7,6 enfants par femme, le Niger détient le record du monde de la fécondité : un million de bébés naissent chaque année. A ce rythme, sa population sera multipliée par plus de 3,5 en 2050, pour passer de 19 à 68 millions (contre 3 millions au moment de l'indépendance). L'accès à la contraception et au planning familial restent très faibles. Les explications d'Hamidou Issaka Maga, démographe et sociologue, enseignant-chercheur à l'université Abdou-Moumouni de Niamey.
RFI : Beaucoup de pays africains ont engagé leur transition démographique. Pourquoi pas le Niger ?
Hamidou Issaka Maga : Pour le Niger, la grande mission de la fécondité particulièrement tarde toujours. Le Niger a le record en terme de fécondité. En tout cas, il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cela : la population vit majoritairement en milieu rural, sur la base d’activités agricoles. Ces activités agricoles exigent l’utilisation encore de la force musculaire, ce qui fait que pour les parents, avoir beaucoup d’enfants c’est vraiment une source de main d’œuvre pour pouvoir exploiter les terres. En même temps, c’est une garantie pour une sorte d’assurance sociale pour la vieillesse. A la vieillesse, les parents comptent, aussi bien dans les milieux urbains, sur leurs enfants pour se faire prendre en charge.
A l’heure actuelle, c’est encore plus une nécessité qu’une volonté d’avoir autant d’enfants ?... suite de l'article sur RFI