Des ministres de la Santé, des parlementaires ainsi que d'autres ministres et responsables africains sont en réunion depuis hier à Addis Abéba en Ethiopie. L'objectif de cette rencontre est de s'engager à assurer un accès universel à la vaccination et à renforcer les systèmes de délivrance des vaccins.
La vaccination joue en effet un rôle important dans le développement des enfants. Beaucoup de scientifiques s'accordent à dire que les enfants qui ne sont pas vaccinés risquent d'attraper une maladie contagieuse ou de la transmettre à d'autres personnes. Pendant plusieurs années en Afrique, le taux de couverture vaccinale a été jugé faible dans beaucoup de pays. Heureusement, un rapport publié à la veille de la tenue de cette rencontre ministérielle vient changer la donne. Intitulé Tenir une promesse : assurer la vaccination pour tous en Afrique, ce rapport souligne les progrès réalisés dans le domaine de la vaccination ainsi que les problèmes qui se posent à travers le continent depuis la déclaration par les dirigeants mondiaux de la Décennie de la Vaccination et le lancement du Plan d'action mondial pour les vaccins (GVAP) 2011-2020 indiqe un communiqué de presse.
A l'heure ou certaines épidémies persistent encore en Afrique, cette rencontre ministérielle vient donc à point nommé. Il existe par exemple une ceinture de méningite dite la ceinture africaine de la méningite qui s'étend du Sénégal à l'Ouest, jusqu'à l'Ethiopie à l'Est. Le Niger qui est fréquemment sujet aux épidémies de méningite du fait de sa position sur cette ceinture a eu à gérer des épidémies comme celle de 2015. Beaucoup de cas ont été enregistrés et selon le ministère de la santé publique la tranche d'âge la plus affectée par la maladie est celle de 2 à 15 ans. Aussi, plusieurs régions du pays ont été touchées avec des cas de décès. Chaque année, des actions importantes sont engagées pour faire face à la situation. De même que, l'accent est mis notamment sur la vaccination des enfants de 0 à 5 ans dans le cadre du PEV de routine. Ce qui peut contribue à la réduction de la mortalité et de la morbidité évitables par la vaccination.
Dans le domaine de la vaccination comme souligné dans le rapport '' Tenir une promesse : assurer la vaccination pour tous en Afrique'', les pays sont aidés par les donateurs. Ce qui est important car, « pour que l'Afrique atteigne son plein potentiel et s'assure un avenir meilleur, nous devons unir nos efforts afin de permettre à chaque enfant du continent de recevoir les vaccins dont il ou elle a besoin pour survivre et se développer », a indiqué la Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, Dr Matshidiso Moeti.
Seulement, dans ce rapport, les pays sont aussi invités à accroître les investissements dans la vaccination, au regard de ses avantages économiques. Si les donateurs ont joué un rôle majeur dans l'appui aux programmes de vaccination, l'engagement national à long terme occupera une place plus importante dans l'élargissement de l'accès à la vaccination systématique et aux nouveaux vaccins affirme le communiqué de presse. « La proportion du financement national varie énormément d'un pays africain à l'autre, oscillant entre 0 % et 100 %. Seuls 15 pays africains financent plus de 50 % de leurs dépenses nationales de vaccination».
Actuellement, GAVI, l'Alliance pour la vaccination, a consenti d'énormes investissements en Afrique, fournissant un appui à 70 % des pays du continent (38 sur 54). Les pays africains, plus nombreux, qui accèdent au statut de pays à revenu intermédiaire perdent leur éligibilité au concours de GAVI. Cela signifie qu'ils doivent désormais prendre des dispositions pour financer les activités de vaccination sur leurs budgets nationaux souligne la même source.
L'engagement pour assurer un accès universel à la vaccination est tout simplement de taille si l'on sait que certaines maladies mortelles touchant notamment les enfants sont évitables par la vaccination.
