Le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU, Mohamed Ibn Chambas, en visite au Niger 72 heures après la tenue du double scrutin présidentiel et législatif, a appelé jeudi tous les leaders politiques et les medias à éviter tout propos ou acte qui peut susciter la violence.
En effet, depuis la proclamation des premiers résultats partiels de la présidentielle, premier tour, couplée aux législatives, donnant le président sortant Issoufou Mahamadou largement en tête, on assiste à une levée de boucliers entre opposition et majorité politiques.
Alors que l'opposition politique nigérienne réunie au sein de la Coalition pour l'Alternance en 2016 (COPA 2016) dit ne pas "reconnaitre" ces résultats publiés par la CENI qu'elle a qualifiés de "fantaisistes", la majorité au pouvoir, de son coté, accuse l'opposition de "vouloir jouer le mauvais perdant".
M. Chambas estime qu'il est important que ce processus électoral se déroule dans la paix et la transparence. Il a émis l'espoir que tous les partis politiques siégeant à la CENI feront preuve de vigilance pour suivre ce processus de près afin qu'après la proclamation des résultats, ils puissent recourir, si nécessaire, aux voies légales.
"Nous voulons que le Niger demeure un pays de paix et de sécurité", a-t-il clamé.
Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU à la tête d'une importante délégation, a été reçu en audience mercredi après-midi à Niamey par le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini. Il est prévu jeudi des rencontres de travail avec les partis de la majorité et de l'opposition.
Le décompte se poursuit au palais des congrès de Niamey, quartier général de la CENI, suivi en direct par le public sur la télévision et la radio nationales. La CENI espère pouvoir annoncer les résultats globaux provisoires d'ici la fin de la journée de ce jeudi.
Ils sont 15 candidats à la présidentielle au Niger, parmi lesquels le président sortant Mahamadou Issoufou, M. Seini Oumarou (adversaire malheureux de Mahamadou Issoufou au second tour en 2011), ainsi que son principal adversaire politique, M. Hama Amadou, ex-président de l'Assemblée nationale, actuellement en prison pour trafic supposé de bébés, et M. Mahamane Ousmane (premier président démocratiquement élu du Niger, 1993-1996), ancien président du parlement.
