Cérémonie d’ouverture de l’Université sur la Santé et la protection sociale en Afrique de l’Ouest : Promouvoir la santé et de la protection sociale à la base
Le Réseau National Dettes et Développement (RNDD-Niger) a organisé vendredi dernier, au siège de SNAD, une rencontre dite ''Université sur la Santé et la Protection Sociale en Afrique de l'Ouest''. Cette rencontre qui a pour thème «Santé et protection sociale en Afrique de l'Ouest : quelles perspectives pour le développement social en Afrique? », est appuyée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les pays concernés à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Togo pour soutenir la promotion de la protection sociale de base. C'est le secrétaire général du Ministère de la Santé Publique qui a parrainé cette rencontre d'échanges en présence des acteurs œuvrant dans le cadre de la protection sociale en Afrique de l'Ouest et des invités.
Cette rencontre a été une occasion pour les participants d'examiner sous forme d'atelier, les questions de Santé et de Protection sociale en Afrique de l'Ouest. Ils ont aussi fait des travaux en groupe et suivi des présentations sur la situation générale dans les différents pays ainsi que les préoccupations au plan mondiale afin de mieux cerner la problématique de la santé et de la protection sociale en Afrique de l'Ouest. Elle a été également une occasion pour discuter de trois (3) thèmes à savoir la santé et la protection sociale en Afrique de l'Ouest, la dette et la protection sociale en Afrique de l'Ouest et les perspectives de la lutte pour une protection sociale satisfaisante.
A l'ouverture de la rencontre, le coordonateur du RNDD-Niger, M. Aboubacar Issa a rappelé que depuis quelques années, nos Gouvernements envisagent de mettre en place un système de santé et de protection sociale de base pour tous. «Cette initiative trouve son fondement dans la réalisation et la promotion du droit à la santé et du droit à la sécurité sociale inscrits dans nos Constitutions, ainsi que dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme et divers autres instruments internationaux auxquels nous avons souscrit », a-t-il rappelé. Cependant il a souligné qu'à ce jour, la grande majorité de nos citoyens n'arrive pas encore à jouir effectivement de ces droits, en raison de nombreuses contraintes qui pèsent sur notre système de santé et de la protection sociale.
Le coordonnateur du RNDD de préciser que la protection sociale désigne tous les mécanismes de prévoyance collective, permettant aux individus de faire face aux conséquences financières des "risques sociaux". Il s'agit, selon Aboubacar Issa, de situations susceptibles de compromettre la sécurité économique de l'individu ou de sa famille, en provoquant une baisse de ses ressources ou une hausse de ses dépenses, la vieillesse, la maladie, l'invalidité, le chômage, la maternité, les charges de famille, etc. « Pour que la santé et la protection sociale soient un droit pour tous il nous faudra des alternatives telles que l'annulation de la dette du tiers-monde et l'affectation des fonds ainsi libérés aux services sociaux de base, dont la santé en particulier et de la protection sociale en général » a estimé le coordonnateur du RNDD.
Il relève que cette alternative, défendue par des milliers d'associations, ONG, syndicats et organisations de par le monde, a fait l'objet en 2000 de la plus grande pétition (24 millions de signatures) de toute l'histoire de l'humanité. Aboubacar Issa a précisé que l'argument central de cette alternative est que l'essentiel de la dette de ces pays est une dette odieuse selon le droit international, c'est-à-dire qu'elle a été contractée par des régimes non démocratiques et détournée avec la complicité des créanciers ; sans que cela ne profite aux populations locales. Le coordonnateur du RNDD a ajouté que cette dette est donc nulle et ne doit pas être assumée par les citoyens, une fois la dictature tombée. «L'annulation de la dette doit être accompagnée de poursuites judicaires pour récupérer l'argent détourné et le rendre aux populations. Les dizaines de milliards de francs ainsi libérés permettraient de financer les services publics, dont des systèmes et des infrastructures de santé et la protection sociale fiable » a-t-il dit tout en estimant que pour mettre en œuvre ces alternatives, il faut que la volonté politique soit assez forte.
Le coordonateur du RNDD-Niger, M. Aboubacar Issa a estimé que la santé et la protection sont influencées par les conditions de vie. «La répartition des richesses est indispensable afin de permettre à chacun d'avoir entre autre l'accès à l'eau potable, à une nourriture de qualité et en suffisance, à un logement décent et à l'éducation », a-t-il déclaré. D'autres alternatives existent selon lui et elles sont nombreuses. Elles consistent notamment à organiser les systèmes de santé et la protection sociale pour que soient débattues démocratiquement les priorités et à clarifier les relations entre les organisations internationales dont l'OMS, OMC.