La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) a rendu public vendredi dernier, à Niamey, à travers un point de presse, son premier rapport sur l'élection présidentielle couplée aux législatives du 21 et 22 février 2016. D'après le rapport lu par M. Moussa Hamidou Talibi, rapporteur général de l'Institution, la CNDH a, avec l'appui de ses partenaires et conformément à son mandat constitutionnel, érigé un centre de monitoring des élections axé sur le respect des droits humains. L'objectif est de permettre à chaque citoyen d'exercer librement son droit de vote, d'éviter la violence sous toutes ses formes durant tout le processus électoral, de renforcer les capacités de tous les acteurs intervenant dans le processus électoral et d'amener les forces de l'ordre et de sécurité à respecter les droits humains dans leur mission de maintien d'ordre.
Pour atteindre son objectif lors de ce double scrutin, la Commission a initié une série d'activités dont, entre autres des séances de travail avec le CEFEB, et la CENI ; le suivi du processus de distribution des cartes d'électeurs au niveau des régions pour s'assurer du caractère inclusif et non discriminatoire de l'opération ; des campagnes de sensibilisation et la diffusion de messages de paix ; l'élaboration d'un guide des observateurs et de la grillede supervision des élections ; le recrutement des observateurs sur la base de critères deniveau d'instruction acceptable et d'expérience avérée ; la formation des formateurs les 16 et 17 février 2016 à Kollo ; la formation et la demande d'accréditation des cinqcents (500) observateurs commis dans les huit (8) régions du Niger le 20 février 2016 ; la surveillance du respect des droits de l'Homme lors des scrutins du 21 et 22 février 2016 ; la saisine de la CENI pour des corrections au fur et à mesure que des défaillances sont portées à la connaissance du centre de monitoring.
Ainsi, les observateurs déployés sur toute l'étendue du territoire national par la CNDH ont constaté que sur les 2168 bureaux de vote observés sur l'ensemble du territoire national, 1147 ont ouvert à l'heure fixée officiellement soit 52, 87 %, tandis que ceux qui ont ouvert avec plus d'une heure de retard sont au nombre de 944, soit 43,54%. 1281 bureaux de vote observés ont fermé à l'heure fixée officiellement, soit 59%. En outre, la présence des délégués des partis politiques et des représentants des candidats est effective par endroit, tandis que dans certains cas, on constate l'absence de certains. S''agissant de la maîtrise des rôles, les observateurs de la CNDH ont relevé que les membres de bureaux et les délégués des partis politiques observés maîtrisent leur rôle.
Par contre, le pourcentage élevé de bulletins blancs ou nuls recueillis à la suite des dépouillements, montre que beaucoup d'électeurs ne maitrisent pas les opérations de vote. Par rapport au matériel électoral, il a été constaté l'insuffisance de matériel électoral dans certains bureaux notamment les bulletins de certains partis, la non-conformité des isoloirs à certains endroits qui a impacté quelque peu le secret de vote. Concernant la libre expression du suffrage,les observateurs de la CNDH n'ont pas relevé des cas d'intimidations ou d'incitations de nature à entraver la libre expression du suffrage.Il a été constaté tout de même, à certains endroits, la continuation de la campagne sous, d'autres formes telles que les affiches des candidats et/ou des partis politiques sur les véhicules à la devanture de bureaux de vote.
Cependant, le rapport relève que les Forces de Défense et de Sécurité étaient présentes et avaient assuré correctement la sécurité des centres de vote. A propos de l'appréciation de la régularité du vote, le rapport de la CNDH souligne qu'en dehors des incidents mineurs constatés par les observateurs, on peut attester que le vote s'est déroulé dans la transparence et la sérénité dans les 2168 bureaux de vote observés. En définitive, la CNDH s'est félicitée de la maturité d'esprit du peuple nigérien qui a prévalu tout au long du scrutin les 21 et 22 février 2016. Toutefois, précise le rapport, la volonté citoyenne du peuple nigérien a été par endroit contrariée par des problèmes d'ordre logistique et organisationnel. C'est pourquoi, la CNDH a recommandé à la CENI de prendre toutes les dispositions nécessaires pour pallier les insuffisances ainsi constatées.