20 heures, un groupe de jeunes pour l'essentiel des adolescents, se retrouvent autour d'une théière dans le quartier Banga Bana de Niamey. C'est devenu la tradition dans beaucoup de nos villes et même dans les campagnes. Mais depuis quelques années, un autre dada réunit ces jeunes : la chicha ou Narguilé de son nom scientifique, une sorte de grande pipe à eau consommé à l'aide d'un dispositif constitué d'une pipe à eau dotée d'un ou de plusieurs becs. Le phénomène est visible dans tous les quartiers de la capitale.
La consommation de la Chicha est ''importée'' des pays maghrébins et arabes par les exodants qui y partent passer l'essentiel de la saison morte (sèche). C'est surtout dans les régions d'Agadez et de Tahoua que le phénomène a commencé. Mais, il a très vite gagné les autres régions du pays (Maradi, Zinder et même Niamey la capitale qui elle aussi accueille l'exode rural). ''C'est une tradition dans les pays arabes, où le soir après le travail, les amis se retrouvent autour de cette pipe à eau pour échanger et se distraire. La principale différence d'avec chez nous, c'est que dans les pays arabes, les gens fument leur chicha après un bon repas'' confie un confrère ayant vécu en Libye.
Ici au Niger, ce n'est pas toujours le cas. Les fumeurs, pour leur grande part sont des jeunes désœuvrés et dans les pires des cas, des scolaires se retrouvent autour de leur chicha, souvent par effet de mode. Point d'un bon repas. Pourtant la chicha stimule l'appétit selon ceux qui en ont goûté. Ce tabagisme passif, touche un grand nombre de jeunes qui pourtant ne fument pas les cigarettes. C'est le cas de Abdoul Aziz, un jeune étudiant. ''Moi, je ne fume pas la cigarette, mais je fume la chicha'' confie-t-il. Pour quel effet ? ''Je suis attiré par l'arôme, la bonne odeur qui s'y dégage. Et puis on dit que ce n'est pas du tabac''.
Au regard de l'ampleur grandissante que prend la consommation de la chicha par les plus jeunes y compris les filles, il est temps que l'on n'y fasse gaffe.
