NIAMEY -- les Nigériens vont choisir le 20 mars prochain à l’occasion du second tour de la présidentielle entre la "Continuité" à travers le programme de la "Renaissance" conduite par le président sortant Mahamadou Issoufou du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNSD) et "l’Alternance" incarnée par Hama Amadou du Mouvement démocratique nigérien pour une Fédération Africaine (MODEN-FA), son principal adversaire politique incarcéré.
Les résultats globaux provisoires proclamés vendredi soir par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ont prévu un second tour entre Mahamadou Issoufou (48,4% des voix au premier tour) et son principal opposant, l’ex-président du parlement Hama Amadou (17,7%), en prison depuis la mi-novembre pour trafic présumé de bébés.
M. Mahamadou Issoufou, chef de l’Etat en poste depuis le 7 avril 2011, fort d’un bilan élogieux marqué par d’importantes réalisations du premier mandat et d’un programme dit de la "Renaissance 2", promet aux Nigériens, s’il est réélu, de consolider les acquis et de poursuivre l’œuvre entamée il y’a 5 ans.
Le candidat propose aux Nigériens un programme d’actions qui nécessitera la mobilisation de plus de 8.000 milliards de FCFA pour les 5 prochaines années.
Peu après la publication des résultats vendredi après-midi, Issoufou Mahamadou a appelé la quarantaine des partis politiques qui l’ont soutenu au premier tour de se mobiliser davantage pour aborder la campagne du second tour avec sérénité et détermination ; "ensemble nous transformerons l’essai", a-t-il promis.
Quant à Hama Amadou, il espère renverser la tendance en sa faveur avec le soutien de la vingtaine de formations regroupées au sein de la Convergence pour l’Alternance au Niger en 2016 (COPA 2016) dont le Mouvement national pour la Société de Développement (MNSD) de Seyni Oumaraou (12,1%), (adversaire de Mahamadou Issoufou au second tour en 2011), et le Mouvement des Nigériens pour le Renouveau Démocratique (MNRD) de l’ancien Président de la République (1993-1996) Mahamane Ousmane, 4eme force sur l’échiquier politique en présence (6,25% des suffrages).
Plusieurs voix, aussi bien au sein de l’opposition que de la société civile, se sont levées pour réclamer sa libération, ne saurait-ce de manière provisoire, afin qu’il puisse compétir dans les mêmes conditions d’équité que son adversaire.
En attendant, les deux camps fourbissent leurs armes sur le terrain en vue de maximiser les chances chacun de son coté au second tour. Avant même l’ouverture de la campagne politique, les tractations se font de manière intense pour convaincre les autres candidats malheureux et des partis politiques encore indécis en vue d’obtenir leur adhésion.
Des pourparlers qui se passeraient autour de contrats juteux en cas de victoire au lieu de programmes politiques bien solides en même d’améliorer les conditions de vie du peuple nigérien.
Les derniers ralliements en faveur de Issoufou Mahamadou, en plus des 44 partis de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) dès le premier, sont ceux de Kassoum Moctar de la Convergence Pour La République (CPR, 2,91% des voix) et du Dr Adal Rhoubeid du Mouvement Démocratique pour le Renouveau (MDR, 0,59%).
Les négociations se poursuivent. Les regards sont tournés vers le président du Mouvement Patriotique Nigérien (MPN), Ibrahim Yacouba (4,34% des voix et 5 députés), qui continue de garder le suspens. Il est très courtisé par les deux camps, car son soutien est d’un apport capital pour la victoire finale.